Livre histoire PAIMPONT. Les druides et les romans de la Table ronde, la forêt par Xavier de Bellevüe

« La Bretagne est une terre sacrée ». Partout, les monuments de la foi catholique côtoient les témoins mystérieux et grandioses de la religion des premiers âges. La forêt de Brocéliande fut le temple principal de cette religion primitive et le séjour privilégié des druides, à la fois prêtres et juges, poètes et prophètes, instituteurs et médecins, à la vie intègre, aux mœurs pures, à la science profonde et aux croyances élevées et qui n’adoraient qu’un seul dieu, être suprême, créateur et juge. Lors de grandes assemblées, l’accomplissement des rites religieux s’accompagnait de sacrifices humains, qu’il s’agisse de condamnés à mort ou de volontaires fanatiques qui s’offraient en holocaustes à la divinité.

Ces réunions nationales se perpétuèrent jusqu’à l’avènement du christianisme qui les maintint en les modifiant. Les menhirs devinrent les piédestaux de la croix et le culte des pierres, des arbres et des fontaines fut sanctifié en substituant aux génies et aux fées, les anges et les saints. À l’appel du roi Judicaël, un grand nombre de moines de Grande-Bretagne vinrent évangéliser la forêt, pendant que les druides perdaient leur influence. De cette propagation naquit la littérature fondée sur le merveilleux. Les traditions druidiques se confondant avec les dogmes encore mal compris du christianisme, une sorte de religion mixte émergea, mêlant le profane et le sacré ; la poésie ne permettait plus alors de distinguer le fabuleux du réel. La plupart des faits merveilleux racontés par les bardes eurent la forêt de Brocéliande pour théâtre. Joseph d’Arimathie...