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Vaccin contre tuberculose : injection de sang de chèvre en 1891. Anecdotes historiques

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Anecdotes insolites
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Sang de chèvre (Injection de)
contre la tuberculose ?
(Extrait du « Figaro » du 26 janvier 1891)
Publié / Mis à jour le mercredi 23 novembre 2016, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
En 1891, trente ans avant l’enregistrement des premiers succès du vaccin BCG (vaccin Bilié de Calmette et Guérin) contre la tuberculose, Le Figaro se fait l’écho de l’expérience de deux savants venant de pratiquer l’inoculation de sang de chèvre sur deux patients, et voyant un gage de réussite en le caractère réfractaire, selon eux, de l’animal à cette affection

C’est hier matin que, pour la première fois à Paris, a été mis à l’essai ce singulier traitement de la tuberculose par le sang de chèvre dont j’ai déjà parlé, écrit Emile Gautier. Les deux savants praticiens de Nantes, à qui revient l’honneur de la découverte, MM. Bertin et Picq, avaient fait tout exprès le voyage, sur l’invitation formelle de quelques-uns de leurs collègues de la Ville-Lumière.

Une première expérience a été faite par eux en présence des docteurs Hérard, Rousseau et Albert Filleau, et de M. Laquerrière, vétérinaire, sur un jeune phtisique, auquel on a inoculé 15 grammes de sang de chèvre dans la masse des tissus musculaires de la cuisse. Une seconde expérience semblable a été faite, en présence du seul docteur Filleau, sur l’un de ses clients, qui s’était délibérément prêté à cette tentative – parfaitement inoffensive, au surplus – d’un si haut intérêt scientifique.


Une expérience d’injection de sang de chèvre

Cette double opération s’est accomplie sans accident. Ainsi que je l’avais prévu, elle n’a été douloureuse ni pour les patients ni même pour la chèvre, qui, après la saignée, tendait encore la patte, gentiment et sans rancune, à ceux qui venaient ainsi de l’égorgiller en détail. Aucune coagulation ne s’est produite aux environs de la piqûre : les spécialistes présents ont pu immédiatement s’en convaincre par la palpation digitale. La méthode ne présente donc ni les inconvénients ni les périls inhérents à la transfusion du sang. Le fait est qu’il ne s’agit pas d’une transfusion intraveineuse ordinaire, mais plutôt d’une injection sous-cutanée de sang vivant, non plus de veine à veine, mais de veine à muscle.

Elle n’en exige pas moins une grande habileté, une légèreté de touche exquise et infiniment de savoir-faire. Il faut, en effet, que le sang s’écoule de la jugulaire de l’animal et entre immédiatement « dans la peau du bonhomme » avec une abondance mesurée et une vitesse régulière, sans repos, sans variation de température, sans perte de sa tension ni de ses gaz, sans diminution du chiffre de ses globules ou de leur fragile vitalité, sans altération de ses instables éléments, sans contamination par le ferment de la fibrine, sans avoir été touché par l’air et sans entraîner d’air avec lui, et cela dans un espace de temps qui ne doit pas dépasser douze ou quinze secondes. Il y a là tout un manuel opératoire délicat, subtil et compliqué.

C’est ce qu’ont expliqué à leurs collègues MM. BErtin et Picq, après leur avoir obligeamment donné tous les éclaircissements souhaitables sur la genèse de leur microbicide et capricante méthode, laquelle n’a rien de commun avec les essais de laboratoire antérieurement tentés sur des « lymphes » ou des « sérums ». Partis de cette hypothèse – expérimentalement vérifiée – que le vaccin de chèvre (animal réfractaire à la tuberculose [en réalité seulement peu fréquente]) devait être préféré au vaccin de génisse, MM. Bertin et Picq en sont logiquement arrivés à conclure que le sang de chèvre inoculé à un tuberculeux produirait peut-être les bienfaisants effets d’un vaccin spécial. Et les résultats obtenus à Nantes semblent de nature à faire croire qu’ils avaient conclu juste !

Espérons que les résultats des expériences de Paris – résultats qu’il est difficile d’escompter, puisque, pour être efficaces, les injections paraissent devoir être renouvelées tous les dix jours – confirmeront ces espérances. Nos lecteurs, au surplus, seront tenus au courant. La vieille légende d’après laquelle il suffirait, pour écarter l’épidémie d’une étable, d’y faire coucher un bouc, et, pour guérir un poitrinaire, de l’abreuver de lait de chèvre salé, aurait-elle donc, comme tant d’autres légendes nées des instinctives observations des foules profanes, un fonds de vérité ? Si oui, ce sera le cas ou jamais d’immoler, en signe de réjouissance, un Koch [médecin allemand qui découvrit la bactérie responsable de la tuberculose] à Esculape.

N.B. : Depuis 2007, la vaccination B.C.G. n’est plus obligatoire en France, après que furent observées la rareté de la maladie dans les pays à haut niveau d’hygiène ainsi que l’inefficacité du vaccin à empêcher la transmission de cette affection

 
 
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