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La « boîte aux idées » du ministère des Finances : trésors d'imagination pour trouver de nouveaux fonds

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La « boîte aux idées » du ministère des
Finances : trésors d’imagination
pour trouver de nouveaux fonds
(D’après Le Petit Journal illustré, n°1798 paru en 1925)
Publié / Mis à jour le samedi 19 février 2011, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 1 mn
 
 
 
En 1925, Le Petit Journal illustré nous dévoile l’existence d’un service du ministère des Finances chargé de centraliser toutes les propositions d’impôts nouveaux suggérés par des collaborateurs bénévoles. Et d’ajouter que ce service a déjà un nom, la boîte aux idées, avant d’évoquer l’existence, par le passé, d’impôts cocasses.

Cette boîte aux idées, on l’imagine, en reçoit de toutes sortes, écrit Roger Régis. Certaines sont intéressantes. Elles ne seraient pas loin, dit-on, de retenir l’attention de notre grand argentier. D’autres sont irréalisables. D’autres, enfantines ou ridicules. Beaucoup enfin émanent de correspondants saugrenus et n’ont d’autre mérite que de faire sourire. Peut-on sourire cependant à propos d’un tel sujet ? Au reste, si bizarre que paraisse un projet d’impôt, qui sait si, un jour, on ne l’appliquera pas ? L’exemple du passé est là pour prouver que les gouvernements, en présence de difficultés financières, ne reculent pas devant les hardiesses étranges.

Le Receveur et son assistant (Peinture du XVIe siècle, de Marinus Van Reymerswaele)

Le Receveur et son assistant
(Peinture du XVIe siècle,
de Marinus Van Reymerswaele)

Sans remonter au delà du XVIe siècle, on peut citer une taxe mise, en 1552, sur les clochers, taxe que devaient payer les villes, les bourgs et les communautés religieuses voulant s’offrir la satisfaction d’orner d’une tour leur église ou leur chapelle. Trente ans plus tard, on considéra qu’avoir du linge de maison était un luxe : on frappa d’un droit chaque paire de draps. En 1652, les portes cochères furent redevables d’un impôt allant de 15 à 70 livres, selon leur taille. En 1680, ce fut le papier qui dut payer une redevance à l’Etat.

On vit mieux, je veux dire plus drôle, poursuit le chroniqueur. En 1691, l’argentier de Louis XIV s’avisa de taxer les chapeaux d’hommes. Que firent les contribuables ? Trouvant que les vastes perruques dont on se coiffait alors suffisaient à protéger la tête, ils se promenèrent sans couvre-chefs. Ils pensaient ainsi en être quittes. Mais le gouvernement ne désarma pas : il mit un impôt sur les perruques. Aucune d’elles ne pouvait sortir de la boutique du marchand si elle ne portait à l’intérieur un cachet constatant que la taxe, variant de dix sols à trois livres, suivant la valeur de l’objet, avait bien été acquittée.

En 1708, de plus en plus gêné dans ses finances, le roi jugea expédient de mettre un impôt sur les cérémonies de mariage et de baptême. Le résultat, d’ailleurs, en fut désastreux. Mais l’expérience ne convainquit pas le gouvernement. Tout le long du XVIIIe siècle, on vit surgir les taxes les plus étranges, sur les parfums, par exemple, et sur la poudre d’amidon, dont les femmes se couvraient les cheveux, sur les sorbets, dont se régalaient alors les gourmands, sur les bougies (celles-ci devaient payer un droit de cinq sols par livre).

Mais il ne faudrait pas croire que la France eut le monopole des impôts bizarres. Ainsi quand Charles XII, roi de Suède, revint dans ses Etats après la défaite de Pultava, il eut grand besoin d’argent. Ce sont des choses qui arrivent aux rois malheureux comme aux plus modestes citoyens. Que fit ce souverain ingénieux ? Il frappa d’un impôt, non seulement ceux qui portaient des vêtements dans la confection desquels entrait de la soie, non seulement ceux qui possédaient des épées à poignée de métal précieux, mais aussi les cheminées des maisons. Pourtant se chauffer, l’hiver, n’est pas un luxe !

 
 
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