21 janvier 1330 : mort de la reine Jeanne de Bourgogne

La tradition accuse cette reine, qui fut l’épouse de Philippe le Long, d’avoir rappelé par ses mœurs les excès des impératrices romaines.

« Elle se tenait, dit Brantôme, à l’hôtel de Nesle à Paris, laquelle faisant le guet aux passants, et ceux qui lui revenaient et agréaient le plus, de quelque sorte de gens que ce fussent, les faisait appeler et venir à soy, et, après en avoir tiré ce qu’elle en voulait, les faisait précipiter du haut de la tour, qui paraît encore, en bas, en l’eau, et les faisait noyer. Je ne veux pas dire que cela soit vrai, mais le vulgaire, au moins la plupart de Paris l’affirme ; et n’y a si commun qu’en lui montrant la tour seulement et en l’interrogeant que de lui-mesme ne le die. »

Des poètes, et des historiens recueillirent ce témoignage de la voix publique ; Villon, qui écrivait au XV^e siècle, désigne le célèbre Buridan comme l’une des victimes de la voluptueuse et cruelle princesse.

Buridan n’était alors qu’un simple écolier ; il eut le bonheur de se débarrasser du sac fatal. Il raconta son aventure, et pour toute vengeance il érigea cet axiome : Ne craignez pas de tuer une reine, si cela est nécessaire.