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19 Janvier 639 : mort de Dagobert Ier, roi de France

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19 Janvier 639 : mort de Dagobert Ier,
roi de France
Publié / Mis à jour le samedi 21 novembre 2009, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 4 mn
 

Dagobert ou Tagabreth naquit, vers la fin de l’an 600, de Clotaire II, roi de Neustrie et d’une grande partie de l’Europe. Son éducation, confiée aux soins d’Arnould, évêque de Metz, ne tempéra point son naturel barbare. Ce roi, dans le cours de sa vie, ne connut aucun principe de morale, ne fit consister la piété et la vertu qu’à fonder des églises et des monastères. Sans doute il crut par ces dévotes prodigalités expier suffisamment tous ses crimes.

En l’an 622, Clotaire II son père lui donna le royaume d’Austrasie, à l’exception des cantons des Ardennes et des Vosges, et, en 625,il consentit à son mariage avec Gomatrude. Cette union fut célébrée dans le palais de Clichy. La cérémonie était à peine achevée que Dagobert, déjà signalé par plusieurs actes violents, demanda impérieusement à son père les cantons qu’il s’était réservés. Le roi remit la décision des prétentions de son fils à des arbitres, dont l’opinion fut favorable au jeune prince. En l’an 628, Glotaire II étant mort, Dagobert lui succéda dans ses vastes États, et ne voulut pas d’abord céder à son frère Charibert la portion qu’il avait à prétendre dans la succession de son père. Il reçut à Soissons les hommages et les serments des hommes puissants de l’Austrasie ; il parcourut ensuite cette partie de la Gaule, et y mérita la reconnaissance publique par des actes de justice. Il se décida aussi à être juste envers son frère : conseillé par ses ministres, il conclut avec lui, en l’an 630, un traité par lequel il lui céda des provinces méridionales de la Gaule, qui représentaient à- peu près les provinces des Visigoths.

Bientôt le caractère féroce que Dagobert tenait de ses aïeux se développa tout entier. Il vit avec une jalouse fureur son frère Charibert, conseillé par son oncle Brodulfe, se soutenir et prospérer dans les provinces méridionales de la Gaule, et résolut de s’emparer de ces provinces en se débarrassant de ceux qui les gouvernaient. Il fit d’abord assassiner Brodulfe par des émissaires ; peu de temps après, son frère Charibert et son jeune fils moururent empoisonnés. Quelques historiens soupçonnent, d’autres affirment que Dagobert fut l’auteur de ces deux empoisonnements.

Ces crimes furent commis en l’an 632. Dans la même année, Dagobert envahit les états de Charibert, chargea le duc Baron te de s’emparer de ses trésors ; et ce duc infidèle s’en appropria une grande partie. (Frédégaire, Chron. cap. 67.)

Par ces actes criminels Dagobert devint le maître de tous les états de la Gaule ; il y régna seul. Il fit publier ou transcrire, avec des corrections et augmentations les lois des Francs, des Ripuaires, des Allemands et des Bavarois, lois dignes du temps et des hommes qui les promulguaient.

Bientôt les vexations, les iniquités de Dagobert le rendirent odieux au peuple et aux hommes puissants ; mais ses nombreuses fondations d’églises et de monastères, les riches propriétés dont il les gratifia sur la fin de ses jours, les biens immenses, les privilèges excessifs dont il combla l’abbaye de Saint-Denis lui valurent l’affection et les éloges du clergé.

Avide du bien d’autrui, n’épargnant aucun crime pour l’envahir, Dagobert était de plus fortement enclin au luxe, à la débauche et à la cruauté. Il se fit fabriquer, par les orfèvres, élèves de saint Eloi, un trône d’or massif. Pour se procurer de pareilles super-fluités, et pour enrichir ses courtisans, il ruinait ses peuples en les accablant d’impôts.

Aucun frein n’était capable de contenir sa fougueuse débauche ; si dans ses voyages il rencontrait une belle femme, il l’épousait sans façon, et en faisait une reine ou une concubine. Il eut en même temps cinq épouses reines, Gomatrude, Nantilde, Ragnetrude, Wulfegonde et Berthilde. Quant à ses concubines, voici ce qu’en dit Frédégaire : « Il imitait le roi Salomon ; il eut plusieurs concubines... Le nombre en était si grand que, dans la crainte de surcharger cette chronique en rapportant leurs noms, j’ai préféré les passer sous silence. Ses excès de débauche avancèrent le terme de sa vie. »

Il était très cruel : on a vu que par avidité il fit périr son frère Charibert, l’oncle et le fils de ce frère : dans la suite, il commit plusieurs crimes pareils, qu’il serait fatigant de citer. Si l’on s’en rapporte à l’auteur des Gestes, il était en usage, pendant sa guerre contre les Saxons, de faire massacrer tous les habitants dont la stature surpassait en hauteur la longueur de son épée.

En l’an 631, une troupe de neuf à dix mille Bulgares, sans comprendre dans ce nombre leurs femmes et leurs enfants, chassés de leur patrie, se retirèrent en Bavière, et demandèrent à Dagobertla permission d’y séjourner. Ce roi la leur accorda ; mais revenant à son caractère barbare, il ordonna aux Bavarois qui logeaient ces malheureux réfugiés de les égorger tous dans la même nuit. Plus de vingt mille personnes de tout rang, de tout âge, de tout sexe reçurent la mort dans leur lit ; environ sept cents Bulgares, avec leur famille, parvinrent à échapper à cet affreux massacre.

Le moine auteur des Gestes de Dagobert considère cet acte abominable comme un trait de sagesse.

Dagobert faisait son séjour ordinaire à Clichy, près de Paris. Il habitait aussi quelquefois Epinai ; c’est là qu’en l’an 636, épuisé de débauche, il tomba malade, se fit transporter à l’abbaye de Saint-Denis et y mourut, le i g janvier 638, à l’âge d’environ trente- huit ans, après avoir régné seize ans, pendant la vie et après la mort de son père. Il fut enseveli dans l’église de cette abbaye, dont il se disait le fondateur.

Son âme s’enleva-t-elle aux cieux ou fut-elle précipitée dans l’abîme ? C’est une question que les moines décidèrent.

Dagobert les avait comblés de richesses, et ces libéralités, aux yeux du clergé, suffisaient pour purifier cette âme de toutes ses souillures : on alla même jusqu’à imaginer une fable pour prouver cette purification.

Un ermite appelé Jean habitait une petite île située sur les côtes de la Sicile. Il eut une vision qu’il raconta à un certain Ansoalde, lequel la raconta à tous ceux qui voulurent l’entendre, et notamment à saint Ouen. Les moines de Saint-Denis recueillirent toutes les circonstances de cette vision, les reproduisirent dans leur a écrits et les firent sculpter en bas-reliefs sur le tombeau de Dagobert. Voici quelle était cette vision :

L’ermite Jean vit sur la surface de la mer une âme qu’il reconnut fort bien (on ne sait à quel signe) pour l’âme du roi Dagobert. Cette âme, placée sur une nacelle, était tourmentée, fatiguée par des diables qui l’entraînaient dans la chaudière de Vulcain (Vulcatnia loca) : c’est ainsi qu’alors on nommait l’enfer. Dagobert, en ce pressant danger, implora le secours de quelques saints. Aussitôt, parmi des flots de lumière, descendirent de la Voûte céleste le saints invoqués, saint Denis, saint Martin, et saint Maurice. Leur intervention mit les diables en fuite, et les saints victorieux portèrent l’âme du roi Dagobert au séjour des bienheureux.

Le moine Aimoin, un des écrivains qui rapportent cette fable ridicule, en conclut qu’il faut bien se garder de mépriser les ornements des saints et les choses qui servent à honorer leur mémoire. (Aimonius, cap. 34.)

Dagobert est le dernier roi de la race Mérovingienne qui ait régné par lui-même sur toute la Gaule t après lui l’autorité suprême devint la proie des maires du palais. — J.-A. Dulaure.

 
 
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