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Physionomie de l'Ain (région Rhône-Alpes)

Patrimoine : Départements
Département de l’Ain : situation, physionomie générale, climat, curiosités naturelles, anciennes industries, personnages célèbres
Physionomie de l’Ain
(Région Rhône-Alpes)
Publié / Mis à jour le dimanche 18 avril 2010, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 5 mn
 

Le département de l’Ain se divise en deux pays tout à fait différents et qui sont presque d’égale étendue : il se compose en effet, à l’est, de montagnes et de plateaux, malheureusement de moins en moins boisés, qui portent le nom de Jura ; à l’ouest, de vastes plaines plus ou moins parsemées de bois ou d’étangs.

Le Jura n’est point un ensemble de chaînes exclusivement français ; il a bien en France une étendue considérable sur plusieurs départements, mais il couvre aussi l’ouest de la Suisse, et, au delà du cours du Rhin (qui le perce à la fameuse cascade de Schaffhouse), au delà même du Danube, il se poursuit encore en Allemagne, sous des noms qui ne sont plus celui de Jura. Sur le territoire de l’Ain, le Jura se compose de chaînes et et de plateaux parallèles qui, de l’ouest à l’est, s’élèvent de plus en plus : aussi l’arête principale du département se dresse-t-elle tout à fait à l’est du territoire, au-dessus des confins de la Suisse et de la Savoie. Cette arête, la plus haute non seulement du département de l’Ain, mais aussi de tout le système des montagnes du Jura, est orientée du nord-nord-est au sud-sud-ouest.

Elle est comprise dans l’ancien pays de Gex, entre la frontière de Suisse et de Savoie, le cours du Rhône et la profonde vallée de la Valserine, affluent du Rhône. Là se dresse le Crêt de la Neige, le plus haut des monts Jurassiens. Cette montagne, située à une douzaine de kilomètres en ligne droite au sud-ouest de Gex et à près de 20 km à vol d’oiseau au nord-est de la station de Bellegarde, n’a pas moins de 1 725 mètres d’altitude, c’est-à-dire de hauteur au-dessus du niveau moyen des mers. Le Crêt de la Neige est ainsi nommé d’une vaste excavation, longue de 150 mètres, large de 5 à 15, profonde de 20 à 30, où la neige se conserve pendant une grande partie de l’été, et atteint au printemps 12 à 15 mètres d’épaisseur.

Si, du Crêt de la Neige, on suit la chaîne dans la direction nord-nord-est, on rencontre d’autres cimes élevées : le Montoissey (1 671 mètres d’altitude) ; le Colomby ou Colombier de Gex (1 691 mètres), qui doit son nom au modeste chef-lieu d’arrondissement, jadis capitale d’un petit État, qu’elle domine ; le Montrond (1 600 mètres), qui se dresse également dans le voisinage de Gex et commande le col de la Faucille, ouvert à 1 323 mètres.

Toujours en partant du Crêt de la Neige, qui trouve successivement en suivant la chaîne dans la direction opposée, c’est-à-dire vers le sud-sud-ouest : le Reculet, tout voisin du Crêt de la Neige, puisque ces deux cimes ne sont guère séparées que par une heure de marche sur des sentiers rocailleux : il a 1 720 mètres, trois seulement de moins que le Crêt de la Neige ; la Roche (1 648 mètres) ; le Crêt de la Goutte (1 624 mètres), entre Collonges et Châtillon-de-Michaille ; le Grand-Crédo (1 608 mètres) : ce dernier, promontoire superbe autour duquel tourne le Rhône, domine les admirables gorges de ce fleuve, le fort de l’Écluse, la Perte-du-Rhône, Bellegarde, la Combe de la Valserine, et de son sommet on voit le Léman, le lac d’Annecy, Ie lac du Bourget. C’est à travers cette montagne qu’a été percé le tunnel du Crédo, long de 3 900 mètres, pour le passage du chemin de fer de Paris à Genève.

Les autres chaînes du Jura comprises dans le département de l’Ain n’ont point une élévation aussi grande que celle du pays de Gex ; elles ne sont pas non plus aussi bien délimitées. Celle qui vient immédiatement à l’ouest peut s’appeler Chaine du Grand Colombier ou Chaîne du Valromey : elle baigne, à l’est, le pied de ses escarpements dans le Rhône ; à l’ouest, elle tombe sur le Séran, petit affluent du grand fleuve, et plus au nord, sur la combe qui contient le petit lac de Silan.

On y distingue surtout, du sud au nord, autrement dit de Culoz à la frontière du département du Jura : le Colombier ou Grand Colombier (1 554 mètres), qui s’élève au-dessus de Culoz, entre le Rhône, l’Arvière et le Séran : de sa cime, on voit Lyon, la vallée du Rhône, les lacs savoisiens, le Léman et d’innombrables montagnes ; le Crêt du Nu (1 555 mètres) ; le Crêt de Chalame (1 548 mètres), entre la Valserine et la Semine, son tributaire. C’est là, par l’altitude comme aussi par la situation (en partant de l’est), le second chaînon du Jura.

Le troisième chaînon, beaucoup moins haut que le second et à plus forte raison que le premier, leur est parallèle comme le sont d’ailleurs plus ou moins entre elles les diverses chaînes du Jura : il se dirige donc à peu près du sud au nord, du grand coude méridional du Rhône aux frontières du département du Jura.

Deux enfoncements très curieux, deux cassures de la montagne le coupent en trois parties ; et ces cassures sont extrêmement importantes en ce que chacune d’elles a permis à un chemin de fer de passer sans de grands travaux, sans de longs tunnels, de la vallée de l’Ain dans celle du Rhône en aval de Genève. La cassure du sud, entre Ambérieu et Culoz, sert à la ligne de Paris à Turin par le tunnel des Alpes, entre les gorges de l’Albarine et du Furand ; c’est une combe stérile, an fond de laquelle se trouvent trois étangs nommés lacs des Hôpitaux. La cassure du nord, entre le lac de Nantua et le lac de Silan, qui appartiennent, le premier au bassin de l’Ain, le second au bassin du Rhône, donne passage au chemin de fer direct, de Paris à Genève par Nantua : la hauteur du col au-dessus de la mer est sur ce point de 623 mètres ; elle n’est que de 370 aux Pierres-Croisées, dans la passe des Hôpitaux.

Ainsi ce troisième chaînon se divise en trois tronçons : celui du sud, entre le Rhône, le Furand, la combe des Hôpitaux et l’Albarine, porte quelquefois, dans soit ensemble, le nom d’Innimont, d’une montagne couverte de broussailles ; il a pour sommet la plus haut le Molard de Don (1 219 mètres), au-dessus du vallon de Rossillon, parcouru par le Furand. Dans le tronçon central, traversé par le col de la Rochette (1 119 mètres, à l’est de Hauteville), la cime culminante, le Crêt de Planachat, dans la forêt de Cormaranche, a 1 237 mètres. Le tronçon du nord est le moins élevé des trois.

Le quatrième chaînon s’allonge entre le troisième chaînon et la rive gauche de l’Ain, qui coule dans une vallée tortueuse et profonde. On y remarque un petit nombre de montagnes ayant plus de 1 000 mètres : le mont de Chaney, au nord de Tenay ; l’Avocat, qui commande à l’ouest la cluse de Cerdon, à l’est le vallon supérieur de l’Oignin ; le Charvet et le Luisandre, au-dessus d’Ambérieu, sont moins hauts, le premier n’atteignant que 754 mètres, et le second que 809.

A l’ouest du cours de l’Ain se dresse le cinquième et dernier chaînon, la plus bas de tous, mais non le moins beau, vu de la plaine immense qui, de son pied, s’étend bien au delà de la Saône, jusqu’à la base des montagnes du Beaujolais. On lui donne souvent, du moins dans la partie centrale, juste à l’orient de Bourg-en-Bresse, le nom de Revermont. Le Suran, tributaire de droite de l’Ain, le coupe en deux portions parallèles : celle de l’est, entre l’Ain et le Suran, a moins d’élévation que celle de l’ouest ; dans cette dernière, où naissent, dans de jolies combes, les rivières peu rapides qui vont arroser la Bresse, se dresse le mont de Nivigne (771 mètres), au nord-est de Treffort, au-dessus du val de Suran, tout à la frontière du département du Jura.

Telle est la partie montagneuse du département de l’Ain : en s’en tenant à un calcul des plus approximatifs, elle couvre environ la moitié du territoire. La Bresse n’appartient pas seulement au département de l’Ain, elle s’étend également sur la partie méridionale de Saône-et-Loire, dans les arrondissements de Louhans et de Châlon-sur-Saône. Pour nous en tenir à la Bresse de l’Ain, à la Bresse Bressane, par opposition à la Bresse Louhannaise et à la Bresse Châlonnaise, c’est une plaine mamelonnée qui commence à l’est, tout au pied des escarpements du Revermont, et s’achève à l’ouest par les talus qui dominent les immenses prairies de la rive droite de la Saône.

Sa pente, très faible, est à l’ouest, au nord-ouest ou au nord, suivant le cours de ses lentes rivières, la Veyle, la Reyssouze, la Sane-Vive, la Sane-Morte, le Sevron et le Solnan. Son altitude varie presque toujours entre 200 et 250 mètres, et sa hauteur moyenne au-dessus des mers est à peu près celle de Bourg-en-Bresse, soit environ 225 mètres. Bien que d’un sol froid, composé de cailloux roulés et d’argile, quoiqu’elle ait encore çà et là des landes, des taillis, des étangs, elle ne manque pas de fertilité, et peu à peu la culture en a fait un pays de bon rapport.

La Bresse, au sud, se continue par le Pays des Dombes, contrée curieuse qui a longtemps mérité sa réputation d’insalubrité, mais qui maintenant devient de moins en moins malsaine depuis qu’on en a desséché les innombrables étangs. Composée du même sol que la Bresse, d’une terre compacte retenant facilement les eaux à la surface, elle se prêtait admirablement à la création d’étangs, et de fait, on en comptait plus de mille au début du XIXe siècle.

« Cette région, disait M. Élisée Reclus il y a plus de 150 ans, est un damier d’innombrables vasques argileuses emplies par les eaux dormantes ; des buttes de quelques mètres de hauteur, connues dans le pays sous le nom de poypes, s’élèvent çà et là entre les nappes lacustres et y reflètent leurs bouquets de verdure. La plupart des étangs sont de création moderne, il est vrai, et même la région du pays où ils sont le plus nombreux aujourd’hui était couverte de cultures au quatorzième siècle. Des guerres féodales firent disparaître la population de villages entiers, les eaux s’amassèrent dans les bas-fonds, les ruisseaux s’obstruèrent ; l’aspect de la contrée changea peu à peu. Il fallut abandonner l’ancien système de culture et remplacer les labours par la pêche. Puis, quand les champs inondés avaient repris leur fertilité première, après deux années de repos ou davantage, on vidait l’étang pour le soumettre pendant un an aux cultures ordinaires. Vers 1850, les terres alternativement noyées et asséchées y occupaient une superficie de près de 20 000 hectares dont les deux tiers environ étaient sous l’eau. » Depuis cette époque, la Dombes ont rapidement changé d’aspect ; les étangs ont disparu, et avec eux la fièvre paludienne.

 
 
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