Histoire de France, Patrimoine, Tourisme, Gastronomie, Librairie
LE 19 avril DANS L'HISTOIRE [VOIR]  /  NOTRE LIBRAIRIE [VOIR]  /  NOUS SOUTENIR [VOIR]
 
« Hâtons-nous de raconter les délicieuses histoires du
peuple avant qu'il ne les ait oubliées » (C. Nodier, 1840)
 

 
NOUS REJOINDRE SUR...
Nous rejoindre sur FacebookNous rejoindre sur XNous rejoindre sur LinkedInNous rejoindre sur VKNous rejoindre sur InstragramNous rejoindre sur YouTubeNous rejoindre sur Second Life

18 janvier 1568 : arrestation de don Carlos

Vous êtes ici : Accueil > Éphéméride, événements > Janvier > 18 janvier > 18 janvier 1568 : arrestation de (...)
Éphéméride, événements
Les événements du 18 janvier. Pour un jour donné, découvrez un événement ayant marqué notre Histoire. Calendrier historique
18 janvier 1568 : arrestation de don Carlos
Publié / Mis à jour le samedi 21 novembre 2009, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Le mystère couvre encore la sanglante histoire de don Carlos ; son caractère même reste un problème qu’il serait dangereux de résoudre sur la foi des écrivains espagnols ; presque tous défendent la mémoire de Philippe, parce que ce monarque protégea la religion chrétienne, et que Carlos passait pour mal affermi dans la foi. Si l’on en croyait Ferreras, ce jeune prince aurait été un fou mélancolique, capable des extravagances les plus bizarres et des excès les plus odieux.

Louis de Foix, architecte et ingénieur français célèbre par la construction de l’Escurial et de la tour de Cordouan, rapporta à l’historien de Thou que don Carlos, voulant être seul dans sa chambre, lui avait fait faire une machine avec laquelle, par le moyen de quelques poulies, il pouvait ouvrir et fermer sa porte sans se lever de son lit ; que ce prince avait toujours sous son chevet deux épées nues, deux pistolets chargés, et à côté de son lit plusieurs arquebuses et un coffre rempli d’armes à feu.

Le genre de ces précautions alarma Philippe. Plusieurs fois, en quittant la chambre de la reine, don Carlos s’était plaint que son père la lui eût enlevée. Enfin la veille de Noël, en se confessant à un prêtre qui alla tout révéler au roi, Carlos déclara qu’il avait résolu de tuer un homme. « Je suis cet homme que mon fils veut tuer, s’écria Philippe, mais je vais prendre des mesures pour le prévenir. » A l’instant le Saint-Office fut consulté, et la mort de l’héritier du trône résolue.

On chargea de Foix d’arrêter les poulies qui servaient à fermer en dedans la porte de Carlos. Le prince ne s’en aperçut point. « Il dormait profondément, dans la nuit du 18 janvier 1568, lorsque le comte de Lerme entra le premier dans sou appartement, enleva, sans le réveiller, les épées et les pistolets qui étaient sous son chevet, s’empara des arquebuses, et s’assit sur le coffre qui renfermait d’autres armes à feu. Alors le roi entra précédé de Ruy Goinez de Silva, du duc de Féria, et de plusieurs autres seigneurs. Don Carlos était encore plongé dans le sommeil ; on le réveille, il voit le roi son père et s’écrie : Je suis mort. Et s’adressant à Philippe : Votre majesté veut-elle me tuer ? je ne suis pas fou, mais désespéré de tout ce qu’on a fait à mon égard. Ensuite, avec des larmes, des cris et des gémissements, il conjura ceux qui étaient présents de lui donner la mort. Je ne suis pas venu, dit Philippe, pour vous tuer, mais pour vous châtier en père et vous v faire rentrer dans le devoir. II lui ordonna de se lever, lui ôta tous ses domestiques, fit saisir une cassette remplie de papiers qui était sous son lit, confia le prince à la garde de six gentilshommes, leur enjoignit de ne le perde jamais de vue, de l’empêcher d’écrire, de communiquer avec personne, et il se retira. Les gardes de don Carlos le revêtirent d’habits de deuil ; on enleva les tapisseries, les meubles, le lit même, et on ne laissa dans la chambre qu’un petit lit roulant et un matelas. Don Carlos, se laissant emporter au désespoir et à la fureur, avait fait allumer un grand feu sous prétexte du froid rigoureux de l’hiver ; il se jeta dans les flammes où il voulait être étouffé : ses gardes accoururent, et ne l’en retirèrent qu’avec de grands efforts. Il essaya de se détruire par la soif, par la faim, par des aliments mangés avec excès ; il voulut aussi s’étrangler avec un diamant mis dans sa bouche. »

L’époque de la mort de don Carlos est incertaine ; on la place communément au 24 juillet 1568 (voy. cette date) : c’est du moins alors qu’elle fut officiellement connue.

 
 
Même section >

Suggérer la lecture de cette page
Abonnement à la lettre d'information La France pittoresque

Saisissez votre mail, et appuyez sur OK
pour vous abonner gratuitement
Éphéméride : l'Histoire au jour le jour. Insertion des événements historiques sur votre site

Vos réactions

Prolongez votre voyage dans le temps avec notre
encyclopédie consacrée à l'Histoire de France
 
Choisissez un numéro et découvrez les extraits en ligne !