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1er mars 1781 : mort de Garat, célèbre chanteur

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1er mars 1781 : mort de Garat,
célèbre chanteur
Publié / Mis à jour le vendredi 2 avril 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Il était d’origine basque. On a dit que sa voix était un clavecin tout entier, tant elle avait de flexibilité, et savait se prêter à tous les tons. Garat chantait un air simple et sévère de Gluk, avec la même Perfection qu’un air bouffe rempli de roulades.

Garat se fit connaître à Paris vers la fin de 1795. On l’entendit aux concerts de Feydeau et à ceux de la rue de Cléry. Partout il obtint une vogue extraordinaire. Il était chanteur par instinct et ne connaissait que peu par principes la science de la musique.
Cependant il fut professeur au Conservatoire, et a fourni à lui seul plus d’élèves brillants à nos théâtres lyriques, que beaucoup d’autres maîtres réunis et savants en fugue et en contrepoint.

Les éloges étaient pour lui un grand bonheur ; mais il les voulait délicats et bien tournés. A la suite d’un concert, il fut un soir poursuivi par un complimenteur éternel qui lui répéta à satiété cette phrase banale. : « Oui, M. Garat, oui, vous êtes un vrai rossignol ! — Au, diable ! répondit-il impatienté, apprenez, Monsieur, que le rossignol chante faux ! »
Garat avait un besoin insatiable de se faire remarquer ; pour y parvenir, tous les moyens lui étaient bons, même le ridicule.

Il jouait la distraction pour interrompre brusquement une conversation et y lancer un mot original ou bizarre qu’il avait cherché soigneusement pendant un quart d’heure, II inventait des modes pour les coiffures et les vêtements ; dans une promenade publique, aux spectacles, il voulait absolument qu’on dît : Voilà Garat ! Il clignotait et y voyait à merveille ; il feignait toujours de ne pas reconnaître d’abord la personne qui l’accostait, et il possédait une mémoire parfaite des figures et des noms. Il avait l’air d’être très préoccupé, de ne pas écouter, de ne pas comprendre ; mais rien ne lui échappait, et son intelligence était aussi prompte que son esprit était vif.

Son dessein de produire de l’effet était si impérieux, que, dans les dernières années de sa vie, il imagina de sortir sur les boulevards avec des bottines de maroquin rouge. Il s’arrêtait à chaque pas et regardait sa chaussure pour la faire remarquer aux promeneurs ; mais les badauds étaient sans doute ailleurs ce jour-là, car Garat mécontent, et voyant passer un de ses anciens élèves, le saisit brusquement par le bras, et lui dit, en poussant un gros soupir : « Les misérables ! autrefois ils m’auraient suivi jusqu’au bois de Boulogne ! aujourd’hui, ils me laissent passer inaperçu, comme père Richer ! » Il faut savoir que le père Richer était un vieux maître de musique qui lui avait appris la gamme.

Nous finirons cette notice en citant une anecdote dont nous garantissons l’authenticité, et qui prouvera combien il est malheureusement vrai que le goût en musique est une chose des plus variables, et que, dans cet art charmant, rien n’est stable, pas même ce qui fut longtemps un chef-d’œuvre.

Un soir, à la Comédie française, Garat citait le Barbier de Séville de Paësiello, et s’écriait : « Voilà le plus bel ouvrage qu’une lyre ait enfanté ! Il vivra éternellement ! Tout y est parfait ! On dit qu’un jeune homme a osé faire une nouvelle partition sur la pièce de Beaumarchais. Quelle audace ! quelle folie ! La vérité n’est qu’une ! el Paësiello l’ayant trouvée, son rival aura donc toujours été à a côté ! »

Dix mois après, au foyer de l’Opéra Comique, les acteurs faisaient cercle autour de Garat, qui leur dit et leur répéta avec sa chaleur méridionale : « Qui de vous a entendu il Barbiere de M. Rossini ? Quel chef-d’œuvre, mes amis ! Qu’on vienne donc encore me parler de celui de Paësiello !… Oh ! povero ! pécaire ! »

Garat ne songeait pas sans doute que le caprice de ses jugements rabaissait cruellement l’art qu’il avait cultivé toute sa vie, et que probablement il estimait au-dessus de tous les autres.

 
 
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