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4 février 1774 : mort de l’explorateur et scientifique Charles-Marie de la Condamine

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4 février 1774 : mort de
l’explorateur et scientifique
Charles-Marie de la Condamine
Publié / Mis à jour le samedi 20 février 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Charles-Marie de la Condamine, né à Paris le 27 janvier 1701, chevalier de l’ordre de Saint-Lazare, membre de l’Académie française, de l’Académie des sciences, et de presque toutes les Académies de l’Europe, est assez bien peint dans ces vers de Voltaire :

Lorsque ce grand courrier de la philosophie,
Condamine l’observateur,
De l’Afrique au Pérou conduit par Uranie,
Par la gloire et par la manie,
S’en va griller sous l’équateur.

Gloire et manie, voilà la vie entière de M. de la Condamine, et tout son caractère. Jamais on n’a fait de si grandes choses pour les sciences, jamais on n’a montré tant d’ardeur et de courage. Il fut choisi en 1736, avec Godin et Bouguer pour aller au Pérou déterminer la figure de la terre. Buffon lui dit, en le recevant à l’Académie française :

Charles-Marie de la Condamine

Charles-Marie de la Condamine

« Avoir parcouru l’un et l’autre hémisphère, traversé les continents et les mers, surmonté les sommets sourcilleux de ces montagnes embrasées où des glaces éternelles bravent également et les feux souterrains et les feux du midi, s’être livré à la pente précipitée de ces cataractes écumantes, dont les eaux suspendues semblent moins rouler sur la terre que descendre des nues, avoir pénétré dans ces vastes déserts et dans ces solitudes immenses, où l’on trouve à peine quelques vestiges de l’homme, où la nature, accoutumée au plus profond silence, dut être étonnée de s’entendre interroger pour la première fois ; avoir plus fait, en un mot, par le seul motif de la gloire, que l’on ne fit jamais par la soif de l’or : voilà ce que connaît de vous toute l’Europe, et ce que dira la postérité. »

L’abbé Delille, successeur de La Condamine à l’Académie française, parle ainsi d’un des voyages le plus hardis qu’on ait jamais entrepris :

« M. de la Condamine part pour aller s’embarquer sur ce fleuve immense (la rivière des Amazones), large de soixante-dix lieues à son embouchure. Vous le verriez avec effroi suspendu avec des ponts d’osier sur des rivières rapides et profondes, suivre sur les montagnes des chemins tracés par le cours des torrents, ou, la hache à la main, se frayer une route à travers des bois épais, côtoyer des précipices, passer le même torrent vingt-deux fois dans un jour, à chaque instant prêt à faire naufrage, et, dans le danger continuel de sa vie, toujours tremblant pour le recueil de ses observations (...) Il passa huit jours heureux avec des sauvages : là, respirant pour la première fois après tant de fatigues, partageant les plaisirs innocents des Indiens ; la liberté, le silence, la solitude, la beauté du lieu, le délassèrent délicieusement de ses travaux et du commerce des hommes (...)

« (il se rembarque). Je ne vous le représenterai point après un trajet de 500 lieues sur la rivière des Amazones, s’enfonçant dans la rivière de Para, large de trois lieues ; échouant contre un banc de vase, obligé d’attendre sept jours les grandes marées, remis à flot par une vague plus terrible que celle qui l’avait fait échouer, et sauvé par où il devait périr. Je ne vous peindrai point les tempêtes qu’il essuya, les nations inconnues qu’il traversa, tous les dangers enfin menaçant ses jours, tandis que lui, tranquille observateur, seul au milieu de ces déserts, avec trois Indiens, maîtres de sa vie, tenait tour à tour le baromètre, la sonde et la boussole. »

Cette audace étonnante avait sa source dans cette curiosité que la nature avait donnée à de la Condamine, dans le plus haut degré : ce défaut qui était une vertu en Amérique, le rendait fort importun et fort incommode en France, et lui faisait commettre des indiscrétions qu’il réparait par des naïvetés singulières. Une dame, derrière laquelle il s’était avancé tout doucement, pour regarder ce qu’elle écrivait, s’en étant douté, et ayant ajouté au bas de sa lettre : « Je vous en dirais bien davantage, mais M. de la Condamine est là qui regarde. » « Moi, madame, s’écria naïvement de la Condamine, je n’oserais me permettre... » Il demeura tout interdit et tout confus de s’être trahi lui-même.

De la Condamine fut parmi nous l’apôtre de l’inoculation, et c’est à lui qu’on dut l’admission de cette pratique en France. Il avait toujours aimé la poésie ; elle avait fait son amusement au milieu de ses plus grands travaux ; elle fit la consolation de sa vieillesse. Il avait rapporté de ses voyages une surdité excessive, qui l’avait privé de bonne heure des douceurs de la société, et l’avait obligé de chercher en lui-même une ressource contre l’ennui.

De la Condamine mourut au lit d’honneur, c’est-à-dire, martyr de son zèle pour les progrès des connaissances humaines ; toujours prêt à y sacrifier tout, jusqu’à son existence, il voulut qu’on essayât sur lui une opération nouvelle pour les hernies ; il mourut des suites de cette opération, comme il l’avait prévu ; mais ce ne fut pas sans avoir fait, sur cette opération même, des vers gais qu’il récita gaiement à un ami qui vint le voir, en ajoutant : « II faut que vous me laissiez ; j’ai deux lettres à écrire en Espagne : peut-être l’ordinaire prochain il ne » sera plus temps. »

Le pape Benoît XIV lui avait accordé dans les termes les plus honorables une dispense pour épouser une nièce aimable qui fit son bonheur, et lui prodigua les soins les plus tendres. La Condamine avait cinquante-cinq ans lorsqu’il se maria. Le lendemain de ses noces, il adressa à sa femme ces jolis vers :

D’Aurore et de Titon vous connaissez l’histoire :
Notre hymen eu rappelle aujourd’hui la mémoire.
Mais de mon sort Titon serait jaloux :
Que ses liens sont différents des nôtres !
L’Aurore entre ses bras vit vieillir son époux ;
Et je rajeunis dans les vôtres.

Les principaux ouvrages de la Condamine, sont : 1° Relation abrégée d’un Voyage fait dans l’intérieur de l’Amérique méridionale ; 2° La Figure de la Terre, déterminée par les observations de MM. de la Condamine et Bouguer ; 3° Journal du Voyage fait par ordre du Roi à l’équateur. Le style de la Condamine est simple et négligé ; mais il est semé de traits agréables et plaisants qui lui assurent des lecteurs.

 
 
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