Éphéméride, événements Les événements du 1er décembre. Pour un jour donné, découvrez un événement ayant marqué notre Histoire. Calendrier historique Décembre 575 : mort de Sigebert Ierroi d’ Austrasie Publié / Mis à jour le mardi 2 février 2010, par LA RÉDACTION Sigebert Ier, roi de Metz, était fils de Clotaire Ier et d’Ingonde. En l’an 561, après la mort de Clotaire, roi de toute la Gaule, ses quatre fils se la partagèrent et en formèrent quatre royaumes : celui de Metz échut à Sigebert, qui n’en fut pas longtemps possesseur paisible. En 5Ga, les Abares, borde des Huns, fondirent sur ses États ; il les combattit avec avantage ; pendant qu’il était occupé à les repousser, son frère Chilpéric, roi de Soissons, par une insigne trahison, s’avança à la tête d’une armée, ravagea les terres de Sigebert, s’empara de Reims et de plusieurs autres places qui appartenaient à ce dernier roi. Cette perfidie fraternelle ne resta pas long- temps impunie. Sigebert fit la paix avec les Abares, tourna ses armes contre Chilpéric, le battit, reprit les villes que celui-ci lui avait enlevées, fit prisonnier son fils Théodobert, et s’empara même de la ville de Soissons. Chilpéric, vaincu, demanda la paix et l’obtint. Sigebert lui restitua Soissons, et lui rendit son fils Théodobert. En 566 il envoya des ambassadeurs au roi des Wisigoths Athanagilde pour lui demander une de ses filles en mariage ; elle lui fut accordée. C’était la fameuse Brunichilde, vulgairement appelée Brunehaut. A son exemple, Chilpéric voulut épouser la sœur de Brunichilde ; il l’obtint en l’an 567 ; elle se nommait ou Galswinthe. Un an après son mariage, Chilpéric, à l’instigation d’une de ses concubines, l’étrangla ou la fit étrangler dans son lit. Chilpéric consomma son crime en épousant, en élevant à la dignité de reine cette concubine, qui était l’infernale Frédégonde. Entre Sigebert et Chilpéric existait une animosité d’autant plus implacable, qu’ils étaient frères, rois et barbares. Cette animosité, que le crime de Cliilpéric avait fait naître, fut entretenue et sans cesse stimulée par la haine que se portaient les épouses de ces deux rois ; Brunehaut ne respirait que vengeance contre Frédégonde, instigatrice du meurtre de sa sœur Galswinthe ; Frédégonde, redoutant les menaces de Brunehaut, voulait les prévenir et triompher, en cachant son crime sous les cadavres de ses accusateurs : Frédégonde était persuadée que le succès justifiait tous les attentats. En l’an 568, pendant que ces haines fermentaient, un événement vint en retarder l’explosion. Le chef des Abares, soutenu par des troupes de la Thuringe, fit, pour la seconde fois, des incursions sur les Etats de Sigebert. Celui-ci marcha contre eux ; mais, au moment de combattre, ses troupes l’abandonnèrent ; il fut fait prisonnier. Le chef des Abares, en le voyant, admira sa bonne mine, le prit en amitié, lui restitua ses bagages, lui rendit sa liberté, et fit la paix avec ce prince malheureux. Sigebert témoigna sa reconnaissance en envoyant au roi des Abares un convoi de vivres dont ses troupes avaient le plus pressant besoin. Peu de temps après cette expédition, Sigebert, pressé par son épouse Brunehaut de venger la mort de sa sœur Galswinthe, prit les armes contre Chilpéric. Une guerre atroce et de longue durée éclata entre les deux rois. Gontran leur frère, prince faible et dévot, ayant tour à tour fourni des secours à l’un et à l’autre des frères ennemis, se décida à convoquer, en l’an 563, un concile à Paris ; ce concile, composé de trente-deux évêques, dont seize métropolitains, s’ouvrit le 11 septembre de cette année. Les Pères de ce concile furent chargés de délibérer sur les moyens les plus propres à faire cesser cette guerre désastreuse. Ces évêques avaient donc une mission honorable et importante à remplir ; ils allaient être les médiateurs des rois, les pacificateurs des nations, les consolateurs des victimes de la guerre ; ils allaient donner un nouveau lustre à leurs fonctions sacerdotales en les exerçant au profit de l’humanité. Ces évêques dédaignèrent de s’acquitter d’un devoir si sacré. Voici comment Grégoire de Tours expose le motif de leur refus : « Les évêques, considérant que l’acharnement » qui se manifestait dans cette guerre civile allait toujours croissant, et qu’il s’y commettait de grands crimes, ne voulurent point » se mêler de cette affaire, et se retirèrent. » Les motifs qu’alléguèrent ces évêques pour refuser leur médiation étaient précisément ceux qui devaient la leur faire accepter, Arrêter les incendies, l’effusion du sang, réconcilier deux frères ennemis, faire succéder la paix aux ravages des dissensions civiles étaient des affaires que les évêques regardaient comme peu dignes de les occuper. Tous les évêques ne pensèrent pas de même ; l’année suivante, saint Germain, évêque de Paris, pria la reine Brunehaut d’engager Sigebert à conclure la paix avec son frère ; mais cette exhortation fut sans succès. Aimoin assure que des personnes sages réunirent, à Troyes, les trois frères, Gontran, Sigebert et Chilpéric ; qu’ils se frappèrent dans la main en signe de réconciliation : mais les cérémonies même les plus solennelles étaient peu propres à calmer la fureur de ces princes barbares, inspirés par des épouses telles que Brunehaut et Frédégonde : la guerre fut continuée avec un nouvel acharnement. Sigebert, pour compléter son armée épuisée, appela auprès de lui des nations d’Outre-Rhin elles dirigea contre son frère Chilpéric. Celui-ci mit à la tète d’une armée son fils Théodobert, le même que Sigebert avait pris et rendu à la liberté, sous la condition qu’il ne porterait point les armes contre lui. Ce jeune prince, en l’an 565, ravagea l’Aquitaine, prit Poitiers, Tours et plusieurs autres villes situées sur la rive de la Loire, se porta ensuite dans le Limousin, dans le Quercy et dans d’autres provinces. Toutes les villes, tous les lieux d’habitations, toutes les églises qui se trouvèrent sur le passage de son armée furent pillés et incendiés ; tous les habitants qu’ils purent atteindre furent massacrés. Grégoire de Tours parle de cette dévastation générale, déplore par-dessus tout le sort des églises, dépouillées et incendiées, celui des prêtres mis en fuite ou égorgés, et il ajoute que.la persécution de Dioclétien fut moins fatale aux églises que les exploits du fils de Chilpéric. Théodobert, dans son affreuse expédition, n’avait encore rencontré aucune résistance. Mais bientôt Sigebert, fortifié par les troupes qui lui étaient arrivées d’Outre-Rhin, tandis qu’il s’occupait à ravager les environs de Paris, envoya une armée commandée par deux de ses ducs et chargée de combattre £on neveu Théodobert. Ce jeune prince, au premier choc, se voit abandonné par ses troupes ; il est pris, tué et laissé nu sur le champ de bataille. Après ce triste succès, et pendant que Sigebert parcourait plusieurs villes de sa domination, une conquête plus glorieuse, si elle n’était le fruit de la séduction, accrut considérablement sa puissance. Les Francs de la Neustrie, ayant secoué le joug de leur roi Chilpéric, vinrent se soumettre à Sigebert, relevèrent sur le pavois et le reconnurent pour leur roi. Sigebert, ayant poursuivi l’armée de son frère Chilpéric jusqu’à Tournai, fixa le lieu où devait se célébrer la cérémonie de la soumission des Francs Neustriens, où il devait recevoir leurs serments ; ce lieu était Vitry sur la Scarpe, entre Arras et Douai. La fortune lui prodiguait ses faveurs ; mais elle ne semblait l’élever au plus haut degré de prospérité que pour le précipiter dans le néant. Cependant Frédégonde, furieuse d’apprendre les succès de son beau-frère, appelle deux de ses satellites, les arme clé poignards empoisonnés, leur prescrit de se rendre auprès de Sigebert, de l’aborder sous un faux prétexte, et de le tuer. Fidèles observateurs des instructions de leur maîtresse, ces satellites approchent de la personne du roi Sigebert ; chacun d’eux le frappe ; il tombe, se débat et expire. A ses cris accourent son. chambellan Charegisile et un autre officier nommé Sigila ; leurs secours furent inutiles ; les blessures étaient incurables. . Bientôt arrive Chilpéric. Son premier soin est de faire saisir les deux fidèles serviteurs de son frère, ceux qui avaient volé à son secours ; il les condamne à des supplices qui feraient frémir d’horreur, si nous avions le courage de les décrire ; il fait enterrer, dans- lé bourg de Lambres, le corps de son frère, qui fut dans la suite transféré à Soissons et déposé dans l’église de Saint-Médard. Grégoire de Tours dit que Sigebert mourut après un règne de quatorze ans, dans la quarantième année de son âge et dix-huit jours après que son neveu Théodobert eut été tué. On fixe l’époque de sa mort au mois de février 5^6. Son fils Childebert lui succéda dans son royaume de Metz. Si l’on compare les actions de Sigebert avec celles des rois de sa famille, cette comparaison lui sera très favorable : il n’était à la vérité ni grand, ni bon roi : des princes barbares et ignorants ne sont ni l’un ni l’autre ; mais aucun de ces actes atroces, de ces attentats révoltants, qui salissent la mémoire de Clovis et de la plupart de ses successeurs de la première race, ne souille la sienne. Les monuments historiques de cette époque nous le représentent comme un prince aimable, fidèle à ses engagements, reconnaissant et courageux. Sans cesse aux prises avec la fureur et la perfidie, il succomba dans cette lutte terrible : il fut malheureux, et périt victime de la scélératesse de Frédégonde. On doit dire que de tous les rois de cette race barbare, il est à peu près le seul qui soit sorti de la vie exempt de crimes graves. Même section > voir les 9 ARTICLES Saisissez votre mail, et appuyez sur OKpour vous abonner gratuitement Vos réactions Prolongez votre voyage dans le temps avec notreencyclopédie consacrée à l'Histoire de France Choisissez un numéro et découvrez les extraits en ligne ! Numéro ? Magazine d'Histoire de France N° 44 (traditions, légendes, fêtes, métiers, personnages...) Magazine d'Histoire de France N° 43 (traditions, légendes, fêtes, métiers, personnages...) Magazine d'Histoire de France N° 42 (traditions, légendes, fêtes, métiers, personnages...) Magazine d'Histoire de France N° 41 (traditions, légendes, fêtes, métiers, personnages...) Magazine d'Histoire de France N° 40 (traditions, légendes, fêtes, métiers, personnages...) Magazine d'Histoire de France N° 39 (traditions, légendes, fêtes, métiers, personnages...) 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