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Musée du fromage
Publié / Mis à jour le mardi 8 octobre 2024, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Le musée vivant du fromage a ouvert ses portes en juin 2024 en plein cœur de Paris. Pierre Brisson, entrepreneur gastronome mordu de fromage, a lancé cette première dans la capitale pour promouvoir les produits, le savoir-faire français et développer son modèle économique.

C’est un musée dans lequel on peut admirer de véritables croûtes, en plein centre de Paris. Cette initiative — une nouveauté dans la capitale — est la prolongation de l’aventure fromagère de Pierre Brisson. L’entrepreneur gastronome à la tête d’une « école du fromage » et d’une crèmerie implante et étend son concept sur la très touristique île Saint-Louis pour « promouvoir le savoir-faire-français », « susciter des vocations » et « valoriser nos terroirs ».

Les visiteurs des 300 mètres carrés du musée sont guidés par l’odeur des fromages, mais avant de les déguster, voire de les acheter, il faudra passer par plusieurs étapes. « On va déjà découvrir l’histoire du fromage depuis le néolithique, la culture du fromage en France, et ensuite, on rentrera dans le détail de la fabrication, expliquer techniquement ce qui se passe dans le lait », détaille Pierre Brisson.

Pierre Brisson, directeur du musée vivant du fromage de Paris
Pierre Brisson, directeur du musée vivant du fromage de Paris.
© Crédit photo : Radio France - François Chagnaud

Le musée dispose aussi de son propre atelier de fabrication. « Tout est orienté sur la valorisation du savoir-faire fromager traditionnel pour susciter des vocations. On a pour ambition, et c’est un petit peu l’enjeu des discussions qu’on a en ce moment avec le ministère de l’Agriculture, de pouvoir faire de ce lieu un lieu de stage pour les étudiants des Écoles nationales d’industries laitières (Enil). Ça permet d’aller installer dans une zone urbaine un lieu de valorisation de ce secteur d’activité qui manque de techniciens fromagers et qui pourrait potentiellement donner envie à quelqu’un qui s’ennuie derrière son écran d’ordinateur dans une tour de la Défense », plaide Pierre Brisson. Le crémier, fils de vignerons, doté d’une expérience dans l’industrie du tourisme et de l’hôtellerie, a lui-même suivi une formation à l’Enil d’Aurillac.

Au musée vivant du fromage, on découvre, on se forme, on déguste... et on achète, dans l’inévitable boutique. Pierre Brisson affine ce modèle économique depuis dix ans à travers sa société Paroles de Fromagers. Dans sa boutique du 10e arrondissement de la capitale, il propose des ateliers fabrication, dégustation et initiation à la caséologie à un public de touristes et d’entreprises.

Comment s’assurer que ce musée du fromage à 20 euros l’entrée plein tarif, situé dans un des quartiers les plus touristiques de Paris, n’est pas qu’un business ? « Les gens viendront, ils verront. Rendez-vous dans un an, si on n’en est pas mort », sourit Pierre Brisson. L’entrepreneur prend un risque important : le projet à 1,5 million d’euros peut couler son affaire en cas d’échec. Sa campagne de financement participatif a permis de récolter 16 226 euros. Pas un centime ne provient des grands groupes laitiers, assure Pierre Brisson.

« Le but d’un musée, c’est qu’on nous raconte une histoire à travers les produits et en essayant d’amener un petit peu plus de culturel et pluridisciplinaire, avance le grand gastronome et enseignant-chercheur à l’Institut européen d’histoire et des cultures de l’alimentation (IEHCA) de l’Université de Tours, Killien Stengel. Le fromage a participé à des grandes dates de notre histoire », assure l’inventeur du terme « caséologie ».

Des fromages au lait cru dans la boutique de Pierre Brisson, dans le 10e arrondissement de Paris
Des fromages au lait cru dans la boutique de Pierre Brisson, dans le 10e arrondissement de Paris.
© Crédit photo : Radio France - François Chagnaud

Le responsable de l’université ouverte des sciences gastronomiques au sein de la Villa Rabelais — Maison des cultures gastronomiques évoque pêle-mêle : Marie Harel, mythique inventrice du camembert statufiée grâce aux dons venus des États-Unis pour reconstruire de son village normand Vimoutiers après la Seconde Guerre mondiale ; la célèbre toile Les Mangeurs de ricotta peinte par Vincenzo Campi en 1580 et conservée au musée des Beaux-Arts de Lyon.

Le gastronome universitaire insiste sur l’aspect « vivant » d’un tel projet : « J’espère que ce musée, par exemple, va s’intéresser à tous les artisous et les artisons. Ces fromages avec acariens ou des asticots, très rares, qu’on trouve en Ardèche, en Auvergne ». Ces techniques méconnues de fabrication du fromage témoignent de la richesse anthropologique de cet objet d’étude, assure-t-il.

Renseignements pratiques :
Musée du fromage — 39 rue Saint-Louis en l’Île — 75004 Paris
Site Internet : https://musee-fromage-paris.com
Page Facebook : https://www.facebook.com/ParolesDeFromagers

 
 
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