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Exposition Le Trésor de Notre-Dame de Paris : des origines à Viollet-Le-Duc

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Patrimoine : Expos, Fêtes
Richesses du patrimoine de France : manifestations historiques, patrimoniales, gastronomiques. Expositions et fêtes : Histoire, patrimoine et gastronomie
Le Trésor de Notre-Dame de Paris :
des origines à Viollet-Le-Duc
(Source : Musée du Louvre)
Publié / Mis à jour le mardi 21 novembre 2023, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 4 mn
 
 
 
Tandis que les travaux de restauration de la cathédrale entreront dans leur dernière phase, le musée du Louvre consacre une exposition inédite au trésor de Notre-Dame de Paris. Avec plus de 120 oeuvres, cette exposition offre un condensé de l’histoire de ce trésor, en les replaçant dans le contexte de son histoire millénaire : depuis ses origines au Moyen Âge jusqu’à sa renaissance au XIXe siècle et son apogée avec Viollet-le-Duc sous le Second Empire.

Pour la première fois, l’exposition propose de remonter le temps et de renouer avec l’histoire du trésor — qui rejoindra ensuite la sacristie néogothique, construite par Jean-Baptiste Lassus et Eugène Viollet-Le-Duc de 1845 à 1850 pour les abriter, rénovée à l’occasion de la réouverture de la cathédrale en 2024 — avant la Révolution : inventaires, récits historiques, peintures, manuscrits enluminés, gravures et autres documents figurés, mais aussi plusieurs œuvres qui nous sont parvenues, permettent en effet de retracer en partie la longue histoire du trésor depuis les temps mérovingiens et d’entrevoir cette richesse en partie disparue, comparable à celle des plus éblouissants objets créés pour Notre-Dame au XIXe siècle.

Le trésor médiéval
La fondation d’un premier évêché à Paris, qui reflète le développement du christianisme dans la capitale, est traditionnellement attribuée à saint Denis au milieu du IIIe siècle. L’histoire des bâtiments de la cathédrale, antérieurs à l’édifice actuel construit vers 1160, demeure imprécise, seule la dédicace à la Vierge (Notre-Dame) s’impose au IXe siècle.

Couronne aux camées, dite Couronne de Charlemagne, réalisée par Martin-Guillaume Biennais, d'après Charles Percier (1804)
Couronne aux camées, dite Couronne de Charlemagne, réalisée par Martin-Guillaume Biennais,
d’après Charles Percier (1804). © Crédit photo : RMN Grand-Palais / Jean-Gilles Berizzi

Les premiers témoignages de son trésor remontent au VIe siècle. Au IXe siècle, de prestigieuses reliques accroissent l’aura de la cathédrale et la renommée du trésor, alors confié à un chapitre de chanoines : les reliques de saint Marcel, l’un des premiers évêques de Paris au IVe siècle, y sont transférées pour échapper aux invasions normandes. Elles permettent alors à la cathédrale de rivaliser avec les prestigieuses abbayes de Saint-Denis, Saint-Germain-des-Prés et Sainte-Geneviève. Peu après 1100, un fragment de la Vraie Croix, relique de la Passion du Christ, est envoyé de Jérusalem par le chanoine Anseau, prêtre et chantre du Saint-Sépulcre.

Vers 1160 Maurice de Sully entreprend la construction de la nouvelle cathédrale et à partir du XIIIe siècle, un bâtiment, qui communique directement avec le chœur de la cathédrale abrite le trésor. Les événements historiques conduisent, dans les siècles suivants, à la disparition de ce trésor médiéval, à l’exception de quelques livres enluminés et d’un vase antique en agate sculpté offert par la reine Isabeau de Bavière en 1425 et acquis plus tard par le peintre Pierre Paul Rubens (1557-1640).

Les premiers inventaires, dont la série conservée s’ouvre en 1343, permettent de mieux connaître le trésor et d’en imaginer les richesses. Les donateurs sont les rois, les reines, les princes, les évêques, les chanoines, qui expriment leur reconnaissance envers la cathédrale. Enfin le trésor rassemble également des livres enluminés et précieux, parmi lesquels le Livre des serments sur lequel les évêques et les chanoines prêtent serment pour leur intronisation, chef-d’œuvre du milieu du XIIIe siècle.

Le trésor sous l’Ancien Régime. D’accroissements en destructions
Le XVIe siècle voit s’ouvrir une période de commandes importantes, comme le montre le dessin, présenté dans l’exposition, du bâton cantoral par Rosso Fiorentino, le premier des artistes italiens appelés en France par François Ier et exécuté par l’orfèvre Macé Bégault en argent doré en 1538. Plusieurs livres enluminés, réalisés à la même époque pour Notre-Dame et le trésor, en attestent aussi.

En revanche, les guerres de Religion dans la seconde moitié du siècle ruinent en grande partie le trésor. À partir des années 1560, quelques-unes des plus belles œuvres sont envoyées au creuset pour les fondre. En 1590, au moment du siège par Henri IV, le gouverneur de Paris fait dépecer la grande croix d’or offerte par Philippe Auguste.

Buste de saint Louis, par Jean-Alexandre Chertier d'après Viollet-le-Duc. Trésor de Notre-Dame de Paris
Buste de saint Louis, par Jean-Alexandre Chertier d’après Viollet-le-Duc.
Trésor de Notre-Dame de Paris. © Crédit photo : Musée du Louvre / Guillaume Benoit

En 1622, l’érection de Paris, jusqu’alors suffragant de Sens, en archevêché, puis en 1638 le vœu de Louis XIII consacrant la France à la Vierge, marquent un nouveau tournant. En lien avec le vœu de Louis XIII, le trésor s’enrichit d’une tenture de la Vie de la Vierge, exécutée en 1645-1657 sur des cartons des peintres Philippe de Champaigne, Jacques Stella et Charles Poerson. Exposées dans le chœur pour les grandes Fêtes, elles seront vendues en 1739 à la cathédrale de Strasbourg, qui les conserve toujours aujourd’hui. Elles sont évoquées dans l’exposition grâce aux tableaux qui servirent de modèle ou modelli ainsi que des dessins.

Le chœur de Notre-Dame est finalement remanié à la fin du règne de Louis XIV, prélude à de nouveaux enrichissements du trésor où entrent de monumentales pièces d’orfèvrerie dues aux meilleurs orfèvres du temps. Des peintures, des dessins, un magnifique évangéliaire daté de 1753, permettent d’en connaître quelques-unes, comme l’ostensoir ou Grand soleil en argent doré, réalisé par l’orfèvre Claude II Ballin en 1708 sur des dessins de Robert de Cotte (dont l’un d’eux est présenté dans l’exposition), ou celui de Thomas Germain, orfèvre du roi, livré en 1718-1719. C’est une époque faste pour le trésor, remarquable également par le nombre et la qualité de ses ornements liturgiques.

La Messe du chanoine de La Porte, tableau de Jean Jouvenet peint vers 1710, montre un généreux chanoine officiant face au Grand soleil, dont il finança l’acquisition. Les flambeaux sont ceux d’une chapelle commandée en 1705 à l’orfèvre Guillaume Jacob par le cardinal Primat de Pologne, aujourd’hui conservé à Gniezno (Pologne).

De la Révolution au sacre de Napoléon Ier. Disparition et reconstitution du trésor
Le trésor est anéanti durant la Révolution. Le 2 novembre 1789 est décrétée la nationalisation des biens du clergé. Le 3 mars 1791, les objets inutiles au culte sont confisqués et fondus. Les objets de culte du trésor de Notre-Dame disparaissent entièrement en l’espace d’une nuit en août 1792, avec l’ensemble de ses reliques. En 1802, la signature du Concordat permet le retour du culte catholique à Notre-Dame. Il faut alors pourvoir la cathédrale de nouveaux instruments du culte et d’ornements liturgiques qui ont tous disparu.

Le sacre de Napoléon en 1804 offre une occasion inespérée pour Notre-Dame qui se voit attribuer ce qui subsistait des Reliques de la Passion acquises par Saint Louis entre 1239 et 1242, notamment la Couronne d’épines, provenant du trésor de la Sainte-Chapelle, pour laquelle est commandé en 1806 un imposant reliquaire de Jean-Charles Cahier. En 1828, la relique de la Vraie Croix de la princesse Palatine et un Saint Clou provenant de Saint-Germain-des-Prés, sauvés de la destruction en 1793, trouvent asile à Notre-Dame dans un nouveau reliquaire de l’orfèvre Jean-Pierre Famechon. Le trésor, comme autrefois pour les rois celui de Saint-Denis, recueille les Honneurs de Charlemagne et les Honneurs de l’Empereur après le sacre.

Le trésor au XIXe siècle. Du pillage au renouveau (avec Eugène Viollet-le-Duc)
Patiemment reconstitué depuis 1802, le trésor profite, sous la Restauration (1814-1830), de l’étroite union entre le pouvoir royal et l’Église catholique. Louis XVIII rétablit dès 1814 les processions du vœu de Louis XIII et commande à l’orfèvre Jean-Baptiste Odiot une grande Vierge en argent qui leur est destinée. Elle est finalement offerte par Charles X en 1826. Le sac de l’archevêché, entraînant diverses destructions, est néanmoins une nouvelle épreuve pour le trésor. Il subit à nouveau d’importantes destructions lors de la Révolution de juillet 1830, avec le double pillage de l’archevêché et du trésor puis lors de l’insurrection de février 1831.

La messe du chanoine Antoine de La Porte. Peinture de Jean Jouvenet (vers 1710)
La messe du chanoine Antoine de La Porte. Peinture de Jean Jouvenet (vers 1710).
© Crédit photo : RMNGP / Musée du Louvre / Michel Urtado

En 1843, un concours pour la restauration de la cathédrale est organisé et remporté par Jean-Baptiste Lassus et Eugène Viollet-le-Duc. Le projet inclut la reconstruction de la sacristie. En effet, le bâtiment néoclassique de Jacques-Germain Soufflot avait été endommagé par les émeutes et ne donnait plus satisfaction. La construction et l’aménagement intérieur tardent, et ce n’est qu’en 1854 que le trésor peut prendre place dans le nouveau bâtiment de style néo-gothique.

À partir de 1855, et surtout entre 1866 et 1869, Viollet-le-Duc est chargé de dessiner un mobilier liturgique et des reliquaires en harmonie avec le style de ce nouvel écrin. Cette vision globale de la cathédrale, de son mobilier et des instruments du culte s’épanouit à Notre-Dame sous le Second Empire. L’exposition présente un florilège de cet ensemble unique du trésor néo-gothique, avec des pièces spectaculaires et leurs dessins préparatoires.

Renseignements pratiques
Exposition Le Trésor de Notre-Dame de Paris : des origines à Viollet-Le-Duc
Musée du Louvre — Pyramide du Louvre — 75001 Paris
Jusqu’au 29 janvier 2024
Tél. : +33 (0)1 40 20 53 17
Site Internet : https://www.louvre.fr/
Facebook : https://www.facebook.com/museedulouvre
X : https://www.x.com/MuseeLouvre

 
 
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