Exposition Histoire(s) de sorcellerie

Transversale et chronologique, l’exposition vous invite à découvrir au sein du parcours permanent des collections du musée une diversité d’objets suivant un fil à la fois chronologique et thématique : peintures, sculptures, arts graphiques, objets archéologiques, ethnographiques, livres, revues, vidéogrammes et installations, provenant de collections publiques et privées du territoire national.

Par cette traversée de notre histoire collective, l’exposition interroge la manière dont se sont construites et déconstruites la figure du sorcier et de la sorcière et l’accusation de sorcellerie. Incarnant une forme de pouvoir et de contrôle sur l’invisible, l’indicible et l’incompréhensible, l’archétype de la sorcière ressurgit à des moments-clés de notre histoire, constituant une forme de réponse à l’inexplicable.

Affiche de l’exposition Histoire(s) de sorcellerie

Pourquoi est-elle toujours si présente aujourd’hui dans nos imaginaires et nos récits ? L’exposition propose quelques pistes pour y répondre et continuer de s’interroger sur nos croyances. Elle explore aussi les dessous des grandes chasses aux sorcières du XVII^e siècle à travers notamment un exemple local : l’affaire des Possédées de Louviers. Elle évoque également les glissements qui s’opèrent ensuite à l’époque des Lumières, où la figure de la sorcière est remplacée par celle de l’empoisonneuse.

Dans la section consacrée au XIX^e siècle, le romantisme noir, le symbolisme et le décadentisme de la fin du siècle fournissent une riche iconographie sous-tendue d’érotisme. Au même moment, dans la poursuite de l’essor des sciences, de nouvelles approches ethnographiques, historiques et médicales, proposent d’autres clés de compréhension des phénomènes de sorcellerie et du jugement qui a été porté sur eux au fil des siècles.

La leçon avant le sabbat. Peinture de Louis-Maurice Boutet de Monvel (1880)

Cette réévaluation des pratiques et de leur importance se poursuit au XX^e siècle, devenant le sujet d’étude central de l’ethnologue Jeanne Favret-Saada, ayant pour territoire de recherche le bocage. Pour les artistes, la figure de la sorcière, empreinte de primitivisme, constitue un champ d’exploration pour les avant-gardes de la première moitié du XX^e siècle, tandis qu’à l’époque contemporaine, elle devient l’incarnation des combats féministes.

Renseignements pratiques
Exposition Histoire(s) de sorcellerie
Musée d’Art, Histoire et Archéologie — 2 esplanade Anne Baudot — 27000 Évreux
Jusqu’au 19 février 2023
Site Internet : https://evreux.fr/evenement/histoires-de-sorcellerie/