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Aqueduc du Gier à Chaponost (Rhône) : archéologie du bâti

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L’Histoire fait l’Actu
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Aqueduc du Gier à Chaponost (Rhône) :
archéologie du bâti
(Source : Inrap (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives))
Publié / Mis à jour le mardi 15 mars 2022, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 
 
 
L’Inrap mène une opération d’archéologie du bâti sur l’aqueduc du Gier à Chaponost, un ensemble monumental antique qui alimentait la colonie romaine de Lugdunum à partir du IIe siècle de notre ère

Cet aqueduc est remarquable tant par la qualité de sa construction que la technicité des ouvrages d’art qui jalonnent son parcours long de près de 86 km.

Le projet de restauration
L’étude archéologique en cours est partie prenante d’une campagne de restauration de l’intégralité du site du Plat de l’Air initiée par la commune de Chaponost en 2009. Cette vaste entreprise s’inscrit dans la continuité des travaux de préservation dont les premières mentions remontent à la fin du XIXe siècle. Ce lieu bénéficie, en outre, d’une nouvelle notoriété à travers la « Mission Stéphane Bern » puisqu’il a été reconnu éligible pour bénéficier du loto du patrimoine lors de sa 1ère édition en 2018.

Le projet de restauration actuel est considérable car près des deux tiers des vestiges encore en élévation sont concernés (45 arches) par ce programme planifié sur plusieurs phases d’intervention jusqu’en 2023. Il est encadré par M. Laurent Volay, architecte du patrimoine (agence Archipat) qui en assure le suivi et la coordination avec les différents intervenants.

File d'arches de l'aqueduc du Gier sur le site du Plat de l'Air
File d’arches de l’aqueduc du Gier sur le site du Plat de l’Air. © Crédit photo : Antoine Valois, Inrap

Le Plat de l’Air, un lieu incontournable du tourisme patrimonial rhodanien
La zone d’étude est située au Plat de l’Air, site inscrit aux Monuments Historiques depuis 1991 où est conservée une remarquable succession d’arches destinées à supporter le canal de l’aqueduc sur près de 550 m de longueur.

Cette section aérienne, dont 72 des 92 arches originelles sont toujours en élévation, aboutit au réservoir de chasse et rampant d’un siphon inversé eux-mêmes soutenus par 4 arches supplémentaires.

Ce siphon, dit de l’Yzeron, est le plus important des 4 que compte l’aqueduc du Gier et permettait le franchissement de la vallée selon le principe des vases communicants. L’eau était acheminée jusqu’au réservoir de fuite au moyen d’une conduite forcée composée d’une série de tuyaux en plomb sur plus de 2600 m de distance pour une flèche (soit l’écart entre le point de départ et le point le plus bas) de 122 m. Un pont dénommé le « pont-siphon de Beaunant » (commune de Sainte-Foy-les-Lyon — Rhône) a été construit en fond de vallée notamment pour réduire la pression dans les tuyaux.

Un mode de construction exceptionnel
L’aqueduc est ici composé d’une série d’arches soutenues par des piles de 1,80 m de côté environ subdivisées verticalement par des doubles arases de briques traversantes qui délimitent des épaulées. Sur toute la hauteur de l’ouvrage, les maçonneries sont ornées d’un parement réticulé (opus reticulatum) de petits moellons calcaire de 9 à 10 cm de côté en moyenne. Les piles sont renforcées par un chaînage d’angle de plus gros moellons essentiellement en calcaire ou gneiss afin d’assurer le maintien du parement réticulé.

Les arches se distinguent par une alternance de briques et claveaux calcaire en parement eux-mêmes ceinturés par un cordon de briques au niveau de l’extrados de la voûte. Une triple arase de briques soutient la conduite de l’aqueduc constituée de deux piédroits surmontés d’une voûte. L’intérieur du canal est enduit de plusieurs mortiers et enduits hydrauliques qui assurent son étanchéité. Cette configuration complexe souligne la grande qualité technique de la construction et confère à l’aqueduc du Gier un ensemble architectural harmonieux qui contribue à la renommée du site du Plat de l’Air.

Les enjeux scientifiques de l’opération archéologique
L’intervention conduite par l’Inrap est synchronisée avec l’avancée des travaux de restauration assurés par l’entreprise Deluermoz. En 2021, douze arches ont été échafaudées donnant ainsi un accès privilégié aux maçonneries pour l’analyse des différentes étapes de la construction.

L’équipe archéologique est intervenue par tronçons de 3 à 4 arches après un travail préparatoire de piquage des mortiers et autres ciments appliqués lors des restaurations anciennes, suivi d’un sablage fin (ou gommage) destiné à retirer les impuretés accumulées sur les maçonneries antiques.

Restauration en cours du parement réticulé d'une pile
Restauration en cours du parement réticulé d’une pile. © Crédit photo : Antoine Valois, Inrap

Un enregistrement métrologique de l’intégralité des éléments architecturaux a été mis en place afin de compléter les travaux scientifiques préalables, vérifier la présence d’anomalies (césure, réfections, reprises...) ou de particularités dans la construction initiale. Ainsi, il a par exemple été constaté que les éclats issus de la taille des roches ou les fragments de terre cuite architecturale (TCA) étaient régulièrement utilisés et disposés sous la forme de lits successifs dans le cœur des maçonneries. Cela témoigne de la bonne gestion du chantier de construction avec une utilisation optimale de tous les matériaux dont le volume était initialement considérable.

Par ailleurs, des observations fines sur les matériaux de construction et des prélèvements de mortiers, enduits hydrauliques, TCA, ou encore roches, sont réalisées dans l’optique d’analyses en laboratoire. Celles-ci permettront d’identifier leur composition, informations fort utiles à l’étude des sources d’approvisionnement, des réseaux d’acheminement, des procédés de fabrication, ou encore des étapes de construction de l’ouvrage.

Cette intervention contribue à l’enrichissement des connaissances de cet ensemble monumental remarquable grâce à de nouvelles approches liées à l’archéologie du bâti et de la construction. Elle offre une opportunité unique d’étudier au plus près l’aqueduc du Gier sur le site du Plat de l’Air et participe à la pérennisation d’un ouvrage majeur du monde romain.

Inrap
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