Château du Haut-Buisson à Cherré-Au (Sarthe) : en lice pour le Loto du patrimoine 2021

Ce bâtiment édifié au XIX^e siècle est, depuis 2009, la propriété de la commune qui l’a ouvert au public après des travaux de sécurisation. La municipalité de Cherré-Au a également lancé un programme de travaux de restauration sur deux bâtiments annexes : la maison du régisseur, entièrement réhabilitée en 2020, et la maison du gardien, en cours de réhabilitation.

Aujourd’hui, elle souhaite redonner vie au château en créant un lieu d’activités culturelles et touristiques. L’une des options envisagée est d’en faire un musée autour de l’histoire du lieu et des anciens propriétaires. Le lien qui unit le domaine à la famille Grimaldi est un atout important qui pourrait permettre de dynamiser l’économie touristique locale.

Le château du Haut-Buisson à Cherré-Au (Sarthe, Pays de la Loire)

Un château proche du Rocher
Car ce château, bâti en 1847, a un lien étroit avec le Rocher monégasque. Armand Chapelle de Jumilhac y vivra avec son épouse, une américaine nommée Alice Heine. Après le décès de son mari et suite à son mariage avec le prince Albert I^er de Monaco, Alice Heine devient en 1889 la princesse Alice de Monaco.

La princesse, lassée des voyages incessants de son époux passionné d’océanographie et d’explorations scientifiques, quitte Monaco pour retourner au château. Elle se partage entre Londres, en tant qu’amie de la famille royale, Paris et son domaine dans la Sarthe, où elle reçoit avec faste des invités prestigieux comme Pierre Loti.

Le château est alors connu pour son luxe à l’anglaise avec des pièces raffinées, un confort très moderne pour l’époque, mais également pour ses serres où la princesse cultive ses orchidées roses offertes par la reine Alexandra. La princesse décède le 22 décembre 1925.

Au décès de son fils, le château sera légué à la Sorbonne pour que le domaine soit exploité comme département de biologie végétale. Progressivement, ne répondant plus aux normes et aux besoins de l’école, le site est laissé à l’abandon et le château est pillé, vandalisé et se dégrade.

Stopper les dégradations
Il est aujourd’hui urgent de procéder à la la sécurisation et la mise hors d’eau et hors d’air de l’édifice pour stopper les dégradations. Une première tranche de travaux est ainsi envisagée et concerne la mise en place d’une clôture de chantier pour éviter les intrusions et le vandalisme, le nettoyage des abords et de l’intérieur des locaux, l’étaiement et la réparation des planchers des 1^er et 2^ème étages dans les zones effondrées.

Le château du Haut-Buisson à Cherré-Au (Sarthe, Pays de la Loire)

Une découverture complète doit également être effectuée pour la réfection de la charpente des lucarnes, de la couverture et de la zinguerie, dont lucarnes et verrières, et la réparation des encadrements des baies en pierre. Enfin, il faut mettre des protections translucides incassables à l’emplacement des vitrages pour stopper l’intrusion des volatiles en laissant pénétrer la lumière naturelle. La 2^ème tranche de travaux concernera le remplacement des menuiseries et volets et l’étanchéité de la terrasse.

Le montant de ce chantier s’élève à 697 000 euros, financé par le conseil départemental de Sartthe à hauteur de 105 000 euros ainsi qu’un autofinancement prévu de 140 000 euros. Reste à financer 452 000 euros.

Fabienne Béranger
France 3 Pays de la Loire
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