Histoire de France, Patrimoine, Tourisme, Gastronomie, Librairie
LE 19 mars DANS L'HISTOIRE [VOIR]  /  NOTRE LIBRAIRIE [VOIR]  /  NOUS SOUTENIR [VOIR]
 
« Hâtons-nous de raconter les délicieuses histoires du
peuple avant qu'il ne les ait oubliées » (C. Nodier, 1840)
 

 
NOUS REJOINDRE SUR...
Nous rejoindre sur FacebookNous rejoindre sur XNous rejoindre sur LinkedInNous rejoindre sur VKNous rejoindre sur InstragramNous rejoindre sur YouTubeNous rejoindre sur Second Life

Tête-bêche. Origine, étymologie mots de la langue française

Vous êtes ici : Accueil > Savoir : Mots, Locutions > Tête-bêche
Savoir : Mots, Locutions
L’étymologie de mots et l’origine de locutions de la langue française. Racines, évolution de locutions et mots usuels ou méconnus
Tête-bêche
(D’après « Le Courrier de Vaugelas », paru en 1876)
Publié / Mis à jour le vendredi 11 octobre 2019, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 1 mn
 

Dans l’origine, pour signifier assembler deux objets en sens inverse, placer deux personnes de manière que la tête de l’une soit aux pieds de l’autre, on a fait le verbe béchevetter, de , venant du latin bis, et de chef, venant de caput, terme de la même langue, lequel verbe existe encore, avec la prononciation béjuetter, parmi les paysans de la Beauce, avec celle de béchuetter, en Basse-Bourgogne, et sous la forme du participe béquevéché, employé en qualité d’adverbe, dans l’arrondissement de Caen.

En parlant de deux objets béchevettés, on a dit qu’ils étaient à béchevet, ou béchevet pour signifier placés de manière à former comme un double chef, à présenter un ensemble qui avait comme une double tête :

« Les escuiers, avec chascun poignard au poing, faisoient parler le gallant par-dessus leurs jambes appuiées à la muraille de l’autre costé, et aux deux à béchevet » (D’Aubigné, Histoire, II, 420).

« Là dessus furent envoiés les cardinaux du Perron et Ossat, lesquels, s’estant traisnez de genoux, se coucherent de leur long la face en bas, et, comme l’on dit, à béchevet » (Idem, III, 431).

Cette expression, usitée encore au XVIe siècle, comme le montrent les exemples précédents, finit par n’être plus bien comprise, et alors on la fit précéder des mots teste à teste, ce qui constitua un pléonasme que l’on trouve déjà dans Rabelais (Gargantua, I, ch. 22), sous la forme de teste à teste bechevet.

Ensuite, on a dit tête béchevet ; puis, par abréviation, tête-bêche qui se trouve dans le patois du Berry et aussi en français, comme le montrent ces citations :

« Dans les chaleurs de l’été, les chevaux qui sont au pâturage ont l’instinct de se placer deux à deux béchevet, ou tête-bêche » (Jaubert, Glossaire du centre de la France)

« Il y a un jeu d’enfants dans lequel les deux joueurs se tiennent tête-bêche ou à tête-bêche » (Littré, Dictionnaire de la langue française).

« Ils étaient dans le même lit, mais couchés tête-bêche » (Idem).

Telle est la curieuse origine de tête-bêche, néologisme qui paraît être d’assez fraîche date, vu qu’il ne figurait pas dans la l’édition du dictionnaire de l’Académie de 1835.

Dans ses Châtiments, Victor Hugo a dit :

Pour attirer les sots qui donnent tête-bêche
Dans tous les vils panneaux du mensonge immortel,
Vous avez adossé le tréteau de Bobèche
Aux saintes pierres de l’autel.

Le premier de ces vers contient une licence inadmissible, car tête-bêche y a la signification de tête baissée, ce qui n’a jamais été ni ne sera probablement jamais la sienne.

 
 
Même rubrique >

Suggérer la lecture de cette page
Abonnement à la lettre d'information La France pittoresque

Saisissez votre mail, et appuyez sur OK
pour vous abonner gratuitement
Éphéméride : l'Histoire au jour le jour. Insertion des événements historiques sur votre site

Vos réactions

Prolongez votre voyage dans le temps avec notre
encyclopédie consacrée à l'Histoire de France
 
Choisissez un numéro et découvrez les extraits en ligne !