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Histoire du costume, costumes anciens : costume civil hommes sous Louis XI et Charles VIII

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Mode, Costumes
Variations des costumes depuis les Gaulois jusqu’au XIXe siècle. Histoire du costume, vêtement, coiffures, chaussures. Mode vestimentaire
XVe siècle (Costumes des hommes au),
sous les règnes de Louis XI et Charles VIII
(D’après un article paru en 1849)
Publié / Mis à jour le jeudi 7 octobre 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 9 mn
 

La première gravure représente le duc de Bourgogne Philippe le Bon dans un âge déjà avancé, et revêtu du costume d’apparat qu’il portait aux assemblées de son ordre de la Toison-d’Or. Toutes les pièces de ce costume sont de couleur écarlate. La robe de dessous est d’un fort taffetas. La coiffure, composée d’un bourrelet d’où pend une longue cornette de drap, donne l’idée la plus exacte de la dernière forme qu’ait reçue le chaperon avant de tomber pour toujours en désuétude.

Philippe le Bon en grand costume de chevalier de la Toison d'Or (d'après Willemin)

Philippe le Bon en
grand costume
de chevalier
de la Toison d’Or
(d’après Willemin)

Le manteau, également fait de drap, rappelle par sa coupe et par son ampleur le manteau royal, fendu sur le bras droit, échancré et retroussé sur le bras gauche, doublé d’une fourrure blanche et bordé d’une broderie d’or où figurent les bâtons noueux et les briquets, emblèmes du prince. Le collier de la Toison-d’Or est posé par-dessus le manteau, tel que le décrivent les anciens statuts : « ledit collier en plusieurs pièces, à façon de fusils (briquets) touchant à pierres dont partent étincelles ardentes, et au bout d’icellui pendant semblance d’une toison d’or. »

Nos études sur le costume du temps de Charles VII nous ont fait voir que, dès 1420, on se servait de patins analogues à ceux sur lesquels sont montés les souliers du duc. Ses gants blancs brodés d’or ne sont pas non plus un détail nouveau de toilette ; mais nous arrêterons l’attention de nos lecteurs sur le dénuement absolu de cheveux qui caractérise cette figure, reproduite par Willemin d’après le portrait original que l’on conserve à Bruxelles. Cela se rapporte à une circonstance que l’histoire n’a pas dédaigné d’enregistrer.

En 1461, Philippe le Bon fit une forte maladie, pendant laquelle les médecins ordonnèrent qu’on lui rasât la tête. Revenu en santé, le vieux duc, qui avait jusque-là conservé une très belle chevelure, fut tout honteux de se voir tondu de la sorte, et dans la crainte qu’on ne se moquât de lui, ou plutôt pour n’être pas le seul dont on se moquât, il fit un édit portant que tous les hommes nobles de ses états eussent à se faire raser à son exemple. Plus de cinq cents personnes firent, au vu de l’ordonnance, le sacrifice de leurs cheveux ; pour les autres, en plus grand nombre, qui s’y refusèrent, il fut établi des commissaires chargés de les appréhender au corps partout où ils les rencontreraient, et de leur passer le rasoir sur la tête. Le chef de cette persécution contre la chevelure fut un chevalier d’antichambre nommé Pierre d’Hagenbach, le même que Walter Scott a fait figurer d’une manière si dramatique dans son roman de Charles le Téméraire. Ce n’était qu’un Figaro de palais, quoique l’illustre romancier ait cru devoir en faire un monstre de tyrannie et de brutalité.

La mode des têtes rases ne fit pas fortune, en dépit des violences exercées en Flandre, violences auxquelles se mêlèrent les déclamations des moralistes français. Un cordelier, écrivant dans les premières années du règne de Louis XI, comparait les cheveux aux biens temporels dont il est nécessaire de se détacher. « Un homme qui a grande abondance de cheveux, dit cet auteur, doit se faire apporter de l’eau chaude et les tremper, et puis, avec un bon rasoir bien tranchant, les faire ôter. Car les cheveux ne font à la tête que nuisement. Ils engendrent ordures, poux, crasse, teigne, sueur, et sont cause de plusieurs maladies. C’est pourquoi folâtres sont ces cuideraulx (petits outrecuidants) qui si grands cheveux portent et à si grande abondance, qu’ils leur entrent jusqu’au dos par-derrière, et par-devant leur couvrent le front jusqu’aux yeux, tandis qu’aux deux côtés ils leur cachent les oreilles. »

Ces raisons n’étaient pas de nature à convaincre la jeunesse dorée du temps ; car du moment que la mode exigeait que les cheveux tombassent sur les yeux et dans le cou, peu importait qu’un moine, forcé par sa règle d’être tondu, y trouvât à redire ; et quant aux arguments tirés de la propreté et de la santé, ils n’atteignaient pas les oisifs des cours, à qui rien ne manquait pour le soin de leur chevelure.

Les longs cheveux triomphèrent donc, et par toute l’Europe, et pour longtemps. Albert Krantz raconte, dans son Histoire des Vandales, qu’en 1481 les princes allemands, à la suggestion de leurs confesseurs, s’envoyaient des ciseaux accompagnés de lettres pour s’inviter réciproquement à se couper les cheveux. Cela n’empêcha pas l’empereur Maximilien de conserver jusqu’à sa mort la chevelure et la coiffure à la française qu’il avait adoptées dans son adolescence. En Allemagne, comme dans les autres États, ce ne fut qu’au seizième siècle que les têtes se soumirent aux ciseaux, par l’effet d’une révolution dont, cette fois encore, la France donna le signal.

La belle tapisserie d’Arras, qui orne l’escalier de la bibliothèque nationale, a été exécutée à une époque de la mode des longs cheveux où on les faisait tomber tout droits sans les crêper ni les friser. Cette coiffure est celle que le peuple appelait en marchand de salade, parce qu’elle s’était perpétuée dans cette partie de la Normandie d’où affluaient à Paris tant de marchands ambulants, revendeurs du fruit et de la verdure. Elle se maintint dans le beau monde pendant presque tout le règne de Louis XI. Vers 1480 seulement la frisure reparut pour durer jusqu’au moment où nos armées revinrent d’Italie avec Charles VIII. Restaurée, mais non stationnaire, elle subit plus d’une fois, dans cette période de quinze ans, les changements que l’art lui imposa. Les gravures qui accompagnent le présent article font voir les caprices divers du fer s’exerçait sur la chevelure, de 1480 à 1496.

Portrait du grand fauconnier de Charles VIII vers 1490

Portrait du grand
fauconnier de Charles VIII
vers 1490

Mais en voilà assez de dit sur les cheveux. Revenons à la forme des habits. Une chronique parle en ces termes de la mode de 1467 : « Cette année, les hommes se vêtaient si court que leurs chausses leur valaient presque autant que s’ils avaient été tout nus ; et avec cela, ils faisaient fendre les manches de leurs robes et de leurs pourpoints de telle sorte qu’on voyait leurs bras à travers une déliée chemise qu’ils portaient, laquelle chemise avait la manche large. Item, dessus leurs longs cheveux, ils avaient bonnets de drap d’un quart ou même d’un quart et demi de haut. Et les nobles et les riches portaient grosses chaînes d’or au cou, avec pourpoints de velours ou drap de soie, et longues poulaines à leurs souliers, aussi longues qu’étaient leurs bonnets ; et à leurs robes gros mahoîtres sur leurs épaules, pour les faire apparaître plus fournis et de plus belle encolure, et pareillement à leurs pourpoints , lesquels on garnissait fort de bourre. Et s’ils n’étaient ainsi habillés, ils s’habillaient tout long jusques en terre de robes, et partant se vêtaient tantôt long, tantôt court. Et n’y avait si petit compagnon de métier qui n’eût une longue robe de drap jusques aux talons. »

Ce que le chroniqueur dit de l’exiguïté des vêtements de dessus peut s’appliquer aussi aux modes sous Charles VI, sous le roi Jean, et plus anciennement encore sous le roi Robert, lorsque les Arlésiens étaient venus transplanter les modes provençales à Paris. Mais ce qui était sans exemple dans le costume du temps de Louis XI, c’était ces fentes pratiquées aux manches des habits pour laisser voir la chemise.

La raison de cette mode était dans le degré inouï de perfection qu’avaient atteint les tissus de fil au quinzième siècle. On ne put se résigner à enterrer sous le vêtement cette toile que la Frise était parvenue à faire si fine et si blanche ; et comme l’idée ne vint pas d’abord d’en faire parade par-devant soi en tenant le pourpoint ouvert sur la poitrine, on pratiqua des entailles aux bras, comme des fenêtres par où il était permis à l’oeil d’entrevoir la beauté de la chemise.

Qu’on n’oublie pas qu’en fait de produits manuels, beauté était jadis l’équivalent de cherté. Le prix élevé des toiles de Frise était un obstacle à ce que le premier venu s’en procurât, et leur succès comme objet de toilette fut assuré d’autant. Le linge, d’abord exhibé aux bras, le fut ensuite à la taille, sur l’estomac, aux épaules, aux cuisses mêmes, par la multiplication des crevés. Bref, plus on avança, plus le linge devint apparent, et c’est dire assez son triomphe que de constater que depuis Louis XI il n’a pas cessé d’avoir cette importance non seulement dans la mise des Français, mais encore dans celle de presque tous les Européens.

Notre auteur de 1467 fait connaître, en parlant de la forme des bonnets, un autre signe bien caractéristique de l’habillement sous Louis XI. Ces coiffures d’un quart et demi de haut (environ 45 centimètres) ressemblaient beaucoup aux bonnets de magicien, car elles étaient pointues et soutenues par une doublure apprêtée qui leur faisait darder le ciel. On fit sur ce modèle des chapeaux de feutre à rebords très étroits. Dans les miniatures du temps, on voit des personnages affublés de cette sorte de chapeau, en même temps qu’ils ont le corps couvert de l’armure chevaleresque. Bonnets et chapeaux s’amendèrent sous le règne suivant. Les premiers furent réduits à la forme et aux dimensions de simples calottes. Il n’y eut que les hommes de loi et les docteurs qui les conservèrent tant soit peu élevés, comme marque distinctive de leur état.

Louis XI tenta en vain, par son exemple particulier, de ramener les chapeaux à une mode raisonnable. On n’abandonna la forme pyramidale que pour passer, sans intermédiaire, à celle du mortier. En cela le chapeau ne fut qu’une plate copie de la toque, qui commençait à prévaloir. Des médailles, des chaînes d’or et de pierreries, des plumes ornées de perles, s’ajoutèrent à la toque comme au chapeau. Une petite toque retroussée, portée sur le coin de l’oreille par les damoiseaux, s’appelait barrette. On peut voir sur notre figure, des échantillons de toutes ces coiffures, ou au moins du bonnet doctoral, du bonnet civil, de la barrette et de la toque à plumes.

Damoiseaux et homme de loi d'environ 1480

Damoiseaux et homme de loi
d’environ 1480

Ce fut sous Charles VIII qu’on abandonna définitivement les poulaines. Les portraits de la vieillesse de Louis XI représentent déjà ce monarque avec des soudiers arrondis du bout. Le dessin de Philippe le Bon que nous reproduisons plus loin, ne lui attribue pas non plus de poulaines. Il est certain qu’à toutes les époques il dut se trouver des gens de bon sens qui résistèrent à cette mode gênante et jugée ridicule, de même qu’après sa chute il y eut des personnes assez extravagantes ou assez obstinées pour vouloir la retenir.

Dans une miniature de 1494, on observe un vieillard encore chaussé de galoches à pointes. Au moins celui-là avait pour excuse l’amour du temps passé, naturel à son âge. Quoi qu’il en soit, en prenant une moyenne entre ces cas particuliers, on est amené à placer vers l’an 1485 l’extinction des poulaines. Il y avait plus de quatre siècles qu’elles avaient commencé à paraître, et pendant ce long espace de temps, restaurées autant de fois que proscrites, elle avaient tenu comme enfermée dans un cercle infranchissable la mode des chaussures. Le charme fut rompu du moment qu’on cessa de leur conférer les honneurs de l’anathème ; elles tombèrent d’elles-mêmes pour ne plus être reprises.

En continuant notre commentaire sur les modes de 1467, nous arrivons aux pourpoints à mahoîtres, qui ne sont pas quelque chose de nouveau pour nous, car nous les avons vus paraître sous le règne de Charles VII, et nous en avons donné une explication assez complète pour qu’il soit inutile d’y revenir. Les mahoîtres cessèrent d’être en usage vers 1480, sans que pour cela on renonçât à vouloir paraître large des épaules ; mais l’artifice mis en usage fut moins grossier. On se serra la taille en ramenant la ceinture par-dessus la robe ; on donna à la robe elle-même de larges revers qu’on garnit de fourrures et qu’on renversa sur les épaules, de manière à augmenter de tout leur volume l’apparence de l’encolure.

Cette mode, dont on peut juger par le portrait du grand fauconnier de Charles VIII reproduit ci-dessous, ne laisse pas que d’être gracieuse, à part la longueur excessive de la robe. On sent là un avant-goût de la Renaissance ; il n’y a plus qu’un pas à faire pour arriver au costume que les chefs-d’oeuvre de Raphaël ont immortalisé.

Philippe le Bon (à gauche). Portrait du grand fauconnier de Charles VIII vers 1490 (à droite).

Philippe le Bon (à gauche).
Portrait du grand fauconnier de Charles VIII
vers 1490 (à droite).

Il ne faut pas imputer aux seuls contemporains de Louis Xl l’incohérence de goût qui leur faisait porter, par-dessus, les vêtements les plus longs, et, par-dessous, les plus étriqués. Pareille anomalie eut lieu sous Charles VIII et encore sous Louis XII, comme nous le verrons par la suite. Il y a plus : si on se rappelle les études faites sur les époques antérieures, on conclura que la loi permanente du costume, depuis Charles V jusqu’à la Renaissance, fut d’accoupler le double défaut de l’exiguïté extrême et de l’ampleur démesurée.

Pendant les dernières années de Charles VII, on avait fait grande consommation en France d’étoffes de soie, principalement des satins brochés et du brocard, appelé drap d’or dans les auteurs du temps. Ces étoffes étaient apportées d’Italie, fabriquées la plupart à Florence ou à Lucques. Louis XI en fit baisser l’importation par les entraves de toute sorte qu’il y mit. Sans rendre précisément de loi somptuaire, si ce n’est à l’égard de ses gens d’armes, il restreignit l’usage des soieries, soit en les surchargeant de taxes, soit en poursuivant d’avanies publiques ceux qui en portaient.

Pour joindre l’exemple au précepte, il affectait sur sa personne une excessive simplicité. « Notre roi, dit Commines, s’habillait fort court, et si mal que pis ne pouvait. » Tout le monde connaît, par l’abus qui en a été fait, l’habit en gros drap et le chapeau à bonne vierge de plomb de Louis XI. Sur le théâtre, dans les romans, on en a multiplié la peinture ; fausse peinture, il faut le dire, car elle tendrait à transformer l’un des plus ardents émancipateurs de l’Europe moderne en un vieux rachitique, couvrant de la souquenille d’Harpagon l’âme poltronne d’un Sganarelle.

Il est vrai que Louis XI, abattu par le travail plus que par l’âge, passa les deux dernières années de sa vie sur une chaise, perclus, inquiet, longuement, lentement dévoré par l’idée du repos qu’il lui fallait subir et qui faisait son plus cruel supplice. Mais dans cet état de maladie et de ruine, il n’était plus le roi sans façon, qui avait constamment sacrifié l’apparence au parti pris de ne considérer que le fond des choses. Son immortel historien, Commines, que nous citions tout à l’heure, le représente visant à l’effet dans le château du Plessis-lez-Tours, et demandant à un éclat d’emprunt de quoi en imposer à l’opinion. « Il se vêtait richement, ce que jamais n’avait accoutumé par avant, et ne portait que robes de satin cramoisi, fourrées de bonnes martres ; et il en donnait aux gens sans qu’on les lui eût demandées. »

Ainsi, au contraire de ce qu’il avait fait toute sa vie, il montrait du goût pour la toilette et l’encourageait chez ses sujets par ses libéralités. Maintenant, si l’on veut avoir une idée exacte du costume de prédilection de Louis XI pendant qu’il fut lui-même, qu’on ait recours au précieux dessin ci-contre. Le roi y est représenté en chasseur : courte jaquette, chausses collantes, bottes longues, le cor en bandoulière et l’épée au flanc. Ainsi avait-il voulu être mis sur son tombeau, en dépit des traditions et de tous les usages reçus ; mais dans sa pensée, cet habit, qui est bien l’habit dégagé et sans faste auquel fait allusion Commines, cet habit devait exprimer à la fois l’histoire et le symbole de son règne. Par là, en effet, il apprenait à la postérité qu’il avait passé dix-huit ans de sa vie à cheval, pour tout voir, tout savoir, réunir par sa présence en tous lieux les parties dispersées de son royaume, et chasser toujours devant lui, jusqu’à le réduire aux abois, le monstre jusqu’alors invincible des coalitions.

Louis XI, dessiné par ordre de ce roi

Louis XI, dessiné par ordre de ce roi

Si un homme de cette intelligence a proscrit le luxe des vêtements, on doit croire qu’il y a été mû par d’autres raisons que son goût particulier. Effectivement, il n’y a qu’à jeter les yeux sur les documents administratifs de son règne pour trouver ces raisons exprimées à tout propos et sous cent formes différentes. Les guerres des Anglais avaient ruiné totalement l’industrie de la France ; elle n’exportait plus : de sorte que le commerce se faisait en achetant toujours et en ne vendant jamais. Pour les soies, pour les draps fins, pour les denrées du Levant, c’étaient des flots d’or qui s’écoulaient du royaume sans avoir de conduits pour y revenir. Une administration clairvoyante devait tout naturellement chercher à entraver, jusqu’à meilleure occurrence, une consommation ruineuse pour le pays.

Ainsi fit Louis XI, et mieux encore, car il conçut la possibilité d’affranchir ses états du tribut immodéré qu’ils payaient à l’Italie pour l’achat des soieries. C’est à lui qu’appartient l’honneur d’avoir fait planter les premiers mûriers eu France, et d’avoir monté à Lyon et à Tours des fabriques qui auraient pu avancer de deux siècles la grandeur industrielle du pays, si ses successeurs n’avaient pris à tâche de détruire tout ce qu’il avait créé. Que dire de Charles VIII, qui, comme encouragement à la fabrication de la soie, imagina de ressusciter les lois somptuaires de Philippe le Bel, et de défendre à tels ou tels de porter du velours, à tels ou tels de porter du satin ?

Louis XII ayant conquis l’Italie pour quelques jours, crut posséder à tout jamais la source de toute splendeur et laissa les métiers français s’arrêter. Nous n’eûmes ni l’Italie, ni l’industrie de la soie. Lorsque Henri IV résolut de la naturaliser de nouveau dans ses états, on n’avait plus mémoire qu’aucun essai de ce genre eût été tenté auparavant.

 
 
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