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Ganterie de Saint-Junien (Haute-Vienne)

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Patrimoine : Savoir-faire
Richesses du patrimoine de France : savoir-faire, métiers rares et artisanaux, métiers d’art, activités pittoresques et/ou insolites
Ganterie de Saint-Junien (Haute-Vienne)
(Source : Le Parisien)
Publié / Mis à jour le jeudi 26 avril 2018, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Bientôt centenaire, la ganterie de Saint-Junien fabrique des accessoires en cuir pour les élégantes du monde entier. Rachetée par Hermès en 1998, elle forme depuis peu ses artisans au difficile art de la maroquinerie.

La commune de Saint-Junien (Haute-Vienne) est réputée depuis le Moyen Age pour son savoir-faire dans le cuir. Pendant des siècles, les tanneurs et les maroquiniers y furent très nombreux. Au milieu des années 1960, une cinquantaine de ganteries faisaient la fierté de la ville. Elles se comptent aujourd’hui sur les doigts d’une main !

L’ancienne coopérative de Saint-Junien, créée en 1919, travaille avec Hermès depuis 1981 et a été rachetée par la maison de luxe en 1998. Il y a quelques mois, l’établissement s’est agrandi et a formé des artisans à la fabrication de portefeuilles. La ganterie-maroquinerie de Saint-Junien s’est installée en juin dans une nouvelle manufacture en bord de Vienne – une ancienne usine de traitement de laine rénovée.

Ganterie de Saint-Junien

Ganterie de Saint-Junien. © Crédit photo : Chambre de Commerce
et d’Industrie de Limoges et de la Haute-Vienne

Depuis la terrasse ensoleillée, face à la rivière, le directeur de la manufacture, Thierry Thomé, présente le projet : « Au total, une centaine d’artisans travaillent ici. L’objectif est d’atteindre cent trente salariés ». Ils sont choisis pour leur motivation et leur habileté, les diplômes n’étant pas un critère de sélection. « Les futurs artisans que nous recrutons suivent une formation au savoir-faire maroquinier prodiguée par des artisans confirmés, pendant six mois, dans nos ateliers. Ils sont ensuite accompagnés par des tuteurs pendant leur premier semestre de production. »

La ganterie se trouve au rez-de-chaussée du bâtiment de 1 500 mètres carrés. Les bureaux et l’atelier de petite maroquinerie sont à l’étage. Debout derrière son établi, Jean-François Lefort, artisan coupeur depuis trente ans, s’exprime avec beaucoup d’aisance. Il est régulièrement sollicité pour faire découvrir son métier à travers le monde lors d’événements organisés par Hermès.

Du rouge carmin au bleu électrique
Par saison, la maison de luxe propose une dizaine de nouveaux modèles de gants, et en reconduit autant de collection en collection. Cet hiver, les rouge carmin et terre cuite rivaliseront avec les bleu électrique et océan. « Les dessins et les coloris des gants sont définis par la direction artistique, à Paris », explique Jean-François Lefort. Les croquis sont ensuite transmis à l’atelier pour la réalisation des prototypes. Les cuirs sont scrutés dans les moindres détails pour s’assurer de leur qualité.

L’artisan précise : « De l’agneau, pour 80 % de la production, mais nous travaillons également du crocodile ou de l’alligator, du cerf ou encore du lézard ». Devant nous, il saisit un grand morceau de peau d’agneau, l’humidifie pour l’assouplir (côté chair), puis saupoudre de talc l’extérieur (côté « fleur »). Ensuite, il l’étire dans la longueur et dans la largeur en l’appuyant sur le bord arrondi de son plan de travail. Puis il coupe avec de grands ciseaux : les deux morceaux pour les mains, les pièces prévues pour les pouces, ainsi que celles des « entre-doigts ». Les premiers reposent pendant une nuit, puis sont disposés dans un emporte-pièce surnommé la « main de fer », lui-même placé sous une presse pour obtenir la coupe de la forme exacte des doigts.

Ganterie de Saint-Junien

Ganterie de Saint-Junien. © Crédit photo : Chambre de Commerce
et d’Industrie de Limoges et de la Haute-Vienne

Nouvelles recrues
Dans la salle d’en face, à l’atelier « fantaisie », les artisans ajoutent des bijoux, des lanières ou des broderies sur les gants. Une fois ornés, ils sont cousus à la main ou plus rarement à la machine. Les doublures sont en soie ou en cachemire. L’étape de « l’appairage » consiste ensuite à vérifier la symétrie des deux gants. Puis chacun est placé sur une main chauffante en aluminium, entre 80 et 150 °C, pendant deux minutes, pour le lissage.

À l’étage supérieur, une jeune équipe fabrique des portefeuilles en veau et en chèvre, doublés en agneau. « Chaque artisan réalise son objet de A à Z », tient à préciser Sophie Linard, responsable de l’atelier maroquinerie. Quelques mètres plus loin, les nouvelles recrues en formation s’exercent au maniement des aiguilles.

Bientôt elles sauront, à leur tour, se servir d’une « pince à coudre », ce long outil en bois permettant de fixer deux pièces de cuir pour les assembler, et réaliser le célèbre point « cousu sellier », garantie d’une telle robustesse qu’il est utilisé depuis toujours pour fabriquer les selles de cheval.

Hélène Brunet-Rivaillon
Le Parisien

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