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Louis XIV (Petite Histoire de France, par Jacques Bainville)

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Petite Histoire de France
Petite Histoire de France destinée à inculquer aux plus jeunes l’amour de notre civilisation et à graver en leur mémoire héros et événements majeurs
Louis XIV
(Chapitre 27)
(Extrait de « Petite Histoire de France » (par Jacques Bainville),
nouvelle édition 2018 de l’ouvrage paru en 1928)
Publié / Mis à jour le lundi 16 avril 2018, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 

Lorsque, très jeune encore, Louis XIV était rentré à Paris, après la Fronde, il était un jour apparu en costume de chasse et un fouet à la main dans la salle des séances du Parlement, et, là, il avait dit aux magistrats qu’il entendait être obéi. Peut-être n’a-t-il pas prononcé le mot célèbre : « L’État, c’est moi. » Mais il l’a pensé.

On sut qu’à l’avenir il y aurait quelqu’un pour commander. Et la France en fut très contente, car elle avait beaucoup souffert des méfaits des frondeurs et elle ne tenait pas à recommencer. C’est pourquoi Louis XIV a eu tant d’admirateurs. Et les grands écrivains de son siècle, La Fontaine, Racine, Boileau, Molière, ont tous fait son éloge. Louis XIV ne voulait pas non plus que personne fût plus puissant que le roi. Avec lui, les grands seigneurs n’osèrent plus bouger, et, au lieu de se révolter, vinrent lui faire leur cour. À partir de ce moment-là, on n’entendit plus parler des féodaux.

Louis XIV, le Roi-Soleil. Illustration extraite de Jouons à l'Histoire. La France mise en scène avec les joujoux de deux petits Français de Job et Georges Montorgueil, paru en 1908

Louis XIV, le Roi-Soleil. Illustration extraite de Jouons à l’Histoire.
La France mise en scène avec les joujoux de deux petits Français
de Job
et Georges Montorgueil, paru en 1908

Et Louis XIV ne voulait pas davantage que des financiers devinssent trop riches aux dépens du pays. Il y en avait un qui avait gagné tant d’argent, qu’il en avait plus que le roi lui-même. Et Fouquet était si fier qu’il se croyait au-dessus du roi, si orgueilleux qu’il avait pris pour devise : « Où ne monterai-je pas ? » Un jour, il donna dans son château de Vaux une fête si magnifique, que c’était lui qui semblait être le premier en France. Louis XIV, qu’il avait invité comme pour l’humilier, jura « qu’il ferait rendre gorge à ces gens-là ». Quelques jours après la fête de Vaux, Fouquet fut arrêté et condamné à la prison perpétuelle. Ce fut une leçon donnée aux vaniteux, et tout le monde se tint pour dit qu’il n’y avait qu’un maître en France.

Louis XIV voulut que son règne fût le plus brillant qu’on eût encore vu. Il y réussit, car on parle encore du siècle de Louis XIV comme de celui où, en toutes choses, la France fut à la tête des nations. Il n’y eut jamais tant d’écrivains célèbres. Les livres qu’ils ont écrits sont restés comme des modèles, et ce sont encore ceux qu’on fait lire dans les classes et où les Français apprennent à bien parler leur langue.

Fête donnée par Fouquet au château de Vaux. Illustration de Maurice Leloir extraite de Le Roy Soleil de Gustave Toudouze, paru en 1904

Fête donnée par Fouquet au château de Vaux. Illustration de Maurice Leloir
extraite de Le Roy Soleil de Gustave Toudouze, paru en 1904

Pour bien montrer la grandeur de son règne, Louis XIV voulut avoir son palais à lui. Délaissant le Louvre, que ses prédécesseurs avaient habité, il construisit le château de Versailles. Et son ministre Colbert, qui était économe, lui reprochait souvent cette grande dépense.

Colbert était fils d’un drapier de Reims dont la boutique avait pour enseigne : Au Long vêtu. C’était un bourgeois, comme beaucoup de ministres de la Monarchie. Tandis que le roi mettait de l’ordre dans le royaume, il en mettait, lui, dans les finances. C’est pourquoi Versailles lui arrachait tant de soupirs. Le roi le laissait soupirer. Aujourd’hui le château de Versailles est un des ornements de la France, et l’on vient de très loin, d’Amérique même, pour le voir...

Lire un extrait du chapitre 26 | Lire un extrait du chapitre 28

RETROUVEZ L’INTÉGRALITÉ DU TEXTE DANS L’ÉDITION 2018
de l’ouvrage paru en 1928 de Jacques Bainville, entièrement
recomposé
et enrichi de 60 lithographies et dessins en couleur
Petite Histoire de France, par Jacques Bainville
Éditions La France pittoresque. 82 pages. Format 21,5 x 28 cm
Prix : 19,90 euros. ISBN : 978-2-367220253. Paru en avril 2018
Présentation / Commande : CLIQUEZ ICI

 
 
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