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Lieux d'histoire : ville de Laon (Aisne)

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Lieux d’Histoire
Origine, histoire de nos villes, villages, bourgs, régions, châteaux, chapelles, moulins, abbayes, églises. Richesses historiques de France
Laon (Aisne) : son histoire, sa cathédrale
(D’après un article paru en 1836)
Publié / Mis à jour le samedi 16 janvier 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 4 mn
 

La cathédrale de Laon, dont notre gravure représente la façade principale, est un précieux monument de l’architecture religieuse de nos ancêtres. Son triple portail qui rappelle celui de Reims, ses rosaces élégantes et hardies, enrichies de vitraux de la plus grande beauté, ses deux tours légères, habilement évidées, et dont l’une s’élevait jadis à 300 pieds au-dessus du sol, la recommandent à l’attention des artistes et des antiquaires.

Vue de la cathédrale de Laon

Vue de la cathédrale de Laon

On ne sait pas précisément l’époque à laquelle elle fut construite ; mais il est certain qu’elle fut incendiée au commencement du douzième siècle par les Laonnais révoltés contre leurs évêque, qui, après avoir sanctionné leur droit de commune, avait ensuite rompu ses serments.

Elle ne tarda pas toutefois à être reconstruite, grâce aux dons volontaires que le chapitre recueillit de la manière suivante : on tira de la cathédrale des reliques qui y étaient conservées, et on les porta en grande pompe dans les pays environnants, même jusqu’en Angleterre, et les habitants des contrées visitées s’empressèrent d’apporter leurs offrandes en paiement des propriétés que ces reliques devaient attirer sur eux.

C’est encore à un don de cette nature que l’on attribue l’origine d’une énorme côte de baleine qui fut longtemps conservée à la porte de la cathédrale, suspendue à son grand portail, et que le peuple avait coutume d’appeler l’os qui pend. Cette côte fut enlevée dans les troubles de la révolution, époque à laquelle on détruisit la tour septentrionale dont nous avons parlé. En 1832, on a démoli la tour de Louis d’Outremer pour agrandir un marché.

La ville de Laon que l’on a supposée, mais à tort vraisemblablement, être l’ancienne Bibrax de César, a joué un rôle très important dans l’histoire de France, et ses destinées furent presque continuellement mêlées aux destinées générales de notre patrie. Bâtie sur une éminence et près de la frontière, au milieu d’une plaine d’où elle peut être aperçue de fort loin, elle a toujours été par sa position même une place importante. S’il faut en croire l’historien Devismes, elle comptait déjà deux siècles d’existence, lorsqu’en 407 elle subit un siège en forme contre les Alains, les Suèves et les Vandales, qui finirent par la ravager.

Elle fut aussi assiégée par Attila, qui échoua devant ses murs, défendus par Aétius et Théodoric. Bientôt après saint Rémy, évêque de Reims, qui était Laonnais, invita ses compatriotes à se soumettre à Clovis ; et en l’an 500, avec l’autorisation d’un concile provincial, il érigea la petite division de Thierasche, où se trouvait la ville, en diocèse dont Laon fut le chef-lieu. Il dota lui-même l’évêché et le chapitre de son propre bien, et lui conféra le domaine d’Anisy, qui valut à ses évêques le titre de comtes. C’est ainsi que s’explique la réunion des deux pouvoirs spirituel et temporel que l’on remarque dans l’histoire de ce diocèse.

Le séjour de Laon était fort affectionné de nos rois de la deuxième race, qui en firent leur capitale. C’est là que vint se retirer Louis d’Outremer, peu après son élection à la royauté : il fit construire la tour dont nous avons parlé.

L’histoire de la ville de Laon, pendant les douzième et treizième siècles, est remplie par les guerres de la commune. Les habitants eurent à subir une lutte des plus longues et des plus pénible pour le maintient d’une constitution de commune analogue à celle de Beauvais. Ils furent tantôt secourus tantôt accablés par les rois de la troisième race, qui leur vendirent souvent leur appui, mais qui souvent aussi, au mépris de leurs propres antécédents et de ceux de leurs prédécesseurs, cédèrent aux conseils et surtout aux libéralités des évêques et princes de Laon.

Enfin le droit de commune fut confisqué au profit du pouvoir royal. Philippe de Valois, en 1332, supprima la constitution et nomma un prévôt royal chargé de se nommer quatre ou six conseillers. Toutefois ce prévôt devait être assisté, pour l’administration, de six fonctionnaires élus tous les trois ans par le peuple.

Lorsque Philippe-Auguste réduisit à douze le nombre des pairs de France, jusqu’alors illimité comme celui des hauts barons, l’évêque de Laon fut l’un des douze pairs, dont six étaient laïques et six ecclésiastiques ; il portait la sainte ampoule au sacre des rois, et cette dignité lui fut conservée jusqu’en 1793. Au temps des troubles fâcheux qui suivirent la captivité du roi Jean, Robert Le Coq, député de Laon dont il était aussi évêque, se rendit célèbre par les séditions qu’il fomenta dans la capital, et dont le dauphin faillit à être la victime. Ensuite il retourna dans son évêché qu’il voulut livrer à Charles-le-Mauvais, roi de Navarre ; mais repoussé par les habitants et privé de son siège, il se retira à la suite de ce prince qui lui fit donner l’évêché de Calahorre dans le royaume d’Arragon.

En 1418, Laon tomba au pouvoir de Jean sans Peur, duc de Bourgogne, ligué avec Isabeau de Bavière, et fut en proie aux plus affreux désordres. Son vénérable évêque, Jean de Roucy, fut impitoyablement massacré dans sa prison par la populace révoltée, qui fit partager le même sort à 2 archevêques, 6 évêques, et quantité de personnages les plus recommandables. L’année suivante, la ville fut livrée aux Anglais ; mais en 1429, lorsque Charles VII, sous la conduite de Jeanne d’Arc, vint se faire sacrer à Reims au travers des provinces occupées par l’étranger, Laon suivit l’exemple de plusieurs autres villes, chassa la garnison anglaise, et ouvrit ses portes au roi de France.

En 1544, ce fut près de Laon que fut signé, et à Laon que fut d’abord publié le traité de Crépy qui mit fin à la rivalité de François Ier et de Charles V. En 1560, la religion réformée s’acquit parmi les Loannais de nombreux partisans, et la guerre civile ne tarda pas à éclater entre les protestants et les catholiques, comme dans la plupart des villes de France. Laon envoya, pour député aux états-généraux qui se tinrent à Blois, sous Henri III, en 1576, Bodin, auteur fameux par son érudition. Il y parla en faveur des idées populaires, et mérita d’être nommé par excellence l’orateur des estats.

En 1589, la ville de Laon suivit le parti des ligueurs. Elle y déploya une ardeur qui ne fit que s’accroître à la suite de l’assassinat du duc de Guise. Henri IV, en 1590, assiégea vainement cette ville fidèle au parti de la ligue, qui avait alors pour chef le duc de Mayenne ; mais après la reddition de Paris, Laon ne tarda pas à capituler. Lors des troubles de la minorité de Louis XIII, après l’emprisonnement du prince de Condé, cette place tomba au pouvoir du duc de Vendôme, l’un des mécontents ; et plus tard, la politique anti-féodale, mais hautaine et despotique, du cardinal de Richelieu, rencontra dans cette ville une vigoureuse résistance. En 1668, Laon, qui devait subir toute espèce de fléaux, fut désolé par une peste et une famine affreuse qui donnèrent occasion de se signaler au dévouement de son évêque César d’Estrées.

Au début du XIXe siècle, Laon eut sa part des malheurs de la France, en particulier en mars 1814. Napoléon, croyant l’armée de Blücher engagée dans un mouvement décousu, espérait lui enlever Laon par une attaque brusquée ; mais au contraire il s’y heurta contre cet adversaire disposant de toutes ses forces, et posté avantageusement sur la montagne inexpugnable de Laon. Pendant trois jours les attaques se succédèrent ; mais Blücher ne fut point entamé, et conserva ses positions.

 
 
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