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Lieux d'histoire : ville du Puy-en-Velay (Haute-Loire)

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Lieux d’Histoire
Origine, histoire de nos villes, villages, bourgs, régions, châteaux, chapelles, moulins, abbayes, églises. Richesses historiques de France
Puy-en-Velay (Le) (Haute-Loire)
(D’après des articles parus en 1838 et 1846)
Publié / Mis à jour le samedi 16 janvier 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 4 mn
 

Le Puy est l’ancienne capitale du Velay, en Languedoc. Sa fondation remonte à l’époque celtique. Lors de leurs invasions dans les Gaules, les Romains y fondèrent une colonie. Le nom tectosage de la cité fut alors échangé contre celui de Podium, que le temps et la contraction ont traduit par le nom actuel. A la suite de la conquête romaine, le paganisme régna dans le Velay jusque vers le commencement du IVe siècle. A cette époque le christianisme fut apporté dans le midi des Gaules par des hommes qui scellèrent de leur sang les vérités nouvelles. Le Puy embrassa leur culte avec ardeur : un siège épiscopal y fut établi.

Ainsi que les autres villes de nos provinces méridionales, le Puy eut à souffrir de nombreuses dévastations des Vandales, des Burgondes, des Hérules, des Suèves et des Germains, qui allaient saccageant tout devant eux, et ne laissant debout sur tout le territoire des Gaules que deux villes déjà puissantes, Troyes et Paris. Attila la livra au pillage de ses Huns farouches.

Vue de la ville du Puy-en-Velay

Vue de la ville du Puy-en-Velay

Les Visigoths furent plus humains, ou du moins plus intelligents ; ils avaient à fonder une nouvelle domination et à se former un noyau d’empire dont le Puy devait être un des boulevards. Après la victoire de Vouillé, remportée par Clovis, les Francs en dépossédèrent les Visigoths, et la conservèrent jusqu’aux temps des irruptions sarrasines, où le Puy courba momentanément le front sous le croissant. Une fois les Sarrasins refoulés vers les Pyrénées par Charles Martel, cette ville revint sous la puissance des Francs.
Vue de la ville du Puy-en-Velay

Charlemagne érigea le Puy en vicomté, où dominèrent des seigneurs et des évêques relevant de la suzeraineté des comtes de Toulouse. Quelque située près des bords de la Loire, et dans la partie du plateau central de la France dont les eaux s’écoulent vers le nord, la ville du Puy leur appartint donc : ils étaient partis du pied de l’autre versant des montagnes pour aller, avec les eaux du Rouergue, leur première patrie, étendre leur domination sur les plaines du Haut-Languedoc. Est-ce de Toulouse que le culte de la poésie provençale fut apporté au Puy ? Ou bien fleurit-il naturellement dans cette ville qui parlait la langue commune aux provinces méridionales de la France ? C’est ce qu’il est difficile de décider.

Dans tous les morcellements qui suivirent la mort du grand empereur, le Puy fut toujours annexé au royaume d’Aquitaine dont la ville de Toulouse fut toujours la capitale. Durant le Moyen Age, l’histoire de cette ville ressemble à celle de toutes les villes du Midi. Elle se mêla aux guerres de religion. Lors des croisades contre les Albigeois, son évêque conduisit la première expédition des croisés du Velay, et assista au sac de la ville de Béziers ; elle eut ses sièges et ses invasions féodales, ses victoires et ses défaites seigneuriales, jusqu’à ce qu’en 1210, le Languedoc étant incorporé à la couronne, le Puy subit la destinée commune en se rangeant sous la bannière de nos rois.

Il faut croire que le pèlerinage renommé de Sainte-Marie fut de bonne heure accompagné de fêtes poétiques, qui bientôt devinrent célèbres au loin. Au XIIe siècle, et durant une partie du XIIIe, les barons grands et petits, les chevaliers, les troubadours, les jongleurs provençaux affluaient au Puy, en sorte que toute la belle et courtoise société du midi se trouvait là, quelques jours, réunie comme en une seule cour. Outre les défis guerriers des tournois, il y avait des défis littéraires, des tournois de troubadours ; et des prix étaient décernés aux vainqueurs, dans ceux-ci comme dans les autres. De pareilles fêtes entraînaient toujours d’énormes frais, et fournissaient par là aux seigneurs des occasions de faire parade de la libéralité fastueuse, alors réputée l’une des plus hautes vertus de la chevalerie. Entre ces seigneurs, il s’en trouvait toujours quelqu’un qui bravait le risque de se ruiner, en se chargeant de toutes les dépenses de la fête, et il y avait un cérémonial convenu pour déclarer sa résolution à cet égard.

Au milieu d’une vaste salle où s’étaient réunis les barons venus à la fête, était assis un personnage isolé, tenant un épervier sur le poing. Celui des barons qui voulait signaler sa libéralité venait droit à l’épervier et le prenait sur le poing : il annonçait ainsi qu’il s’engageait à faire les frais de la fête. Tenir et présenter l’épervier au jour de la cérémonie, était une fonction publique. Celui qui en était revêtu s’appelait le seigneur de la cour du Puy. Un troubadour du treizième siècle, le moine de Montandon, célèbre par les aventures de sa vie et par l’âpreté de ses satires, fut investi de cette charge.

De véritables concours s’ouvraient dans ces fêtes du Puy, devant une académie temporaire, dont la formation se reproduisait de la même manière dans beaucoup de villes du midi. La ville du Puy se distingue de toutes les autres, en ce qu’elle servit de modèle à celles qui furent peu après organisées dans le nord de la France, surtout en Normandie, et même en Angleterre. Dans ces derniers pays, tout concours fut nommé d’une manière absolue, le Puy, le Puy d’amour, du nom de la ville qui en avait donné les plus fameux exemples.

Cathédrale du Puy-en-Velay

Cathédrale
du Puy-en-Velay

Il est peu de villes qui puissent rivaliser avec la capitale de l’ancien Velay pour le pittoresque de la position topographique. Assise sur la crête méridionale du mont Anis, elle domine trois gracieuses vallées, au fond de chacune desquelles serpente une rivière qui les traverse dans toute leur étendue et fertilise leur territoire. Un volcan éteint domine la ville, c’est celui de Corneille. Un volcan étouffé se découvre, avec ses anfractuosités et ses gouffres, à deux pas de ses murs ; c’est celui de Polignac, qui porte pour couronne le château des seigneurs de ce nom.

Cette ville, qui se fait remarquer aujourd’hui par l’industrie de ses fabriques de dentelles, a été autrefois célèbre par l’immense concours de pèlerins que la religion et la poésie y attiraient des contrées les plus éloignées. Au pied du rocher de Corneille, qui la domine, on voit les hautes fabriques de sa cathédrale, l’une des plus anciennes et des plus curieuses de la France.

Dans ce lieu, on apporta d’Orient, au huitième siècle, une petite statue en bois de cèdre, sculptée à l’image de la Vierge par les chrétiens du mont Liban. Cette image, visitée au Moyen Age par la foule alors errante des fidèles, par plusieurs papes et par neuf rois de France, avait fait donner à la ville le nom du Puy-Sainte-Marie, qui lui a été longtemps conservé.

Au milieu même des maisons du Puy, si gracieusement bâties, au sein de ses rues tortueuses et pavées de laves, s’élève le rocher granitique au sommet duquel est construite la vieille église de Saint-Michel rebâtie au XIe siècle, où l’on arrive par 260 marches taillées dans le roc. Ce haut escalier jeté sur la pente où elle est érigée rend encore singulièrement pittoresque cette cathédrale qui constitue un des plus vastes et des plus majestueux monuments gothiques qui existent en Europe, une des imitations les plus frappantes du style byzantin. Tout voyageur archéologue qui passe par le Puy ne peut manquer de visiter cette basilique. Si l’ascension est raide et pénible, l’édifice est rempli de beautés qui font bientôt oublier la fatigue. Enfin, On remarque encore dans cette ville le tombeau de Bertrand Duguesclin ou la promenade du Breuil.

 
 
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