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L'Horlo, un morceau d'histoire tombé il y a 30 ans

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L’Horlo, un morceau d’histoire
tombé il y a 30 ans
(Source : Le Point)
Publié / Mis à jour le samedi 19 septembre 2015, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Sans lui, l’horlogerie française n’aurait pas pu exister, ou si peu. Lui, c’est « l’Horlo », bâtiment de l’école fondatrice de l’industrie horlogère made in France située à Besançon. Ses derniers apprentis ont quitté ses bancs il y a tout juste 30 ans

Le bâtiment domine une ville qui a elle-même dominé l’horlogerie. Les chiffres donnent le vertige, mais ils sont souvent oubliés : en 1878, la France est le premier producteur mondial de montres, Besançon fournit 89 % des montres françaises, 15 000 personnes en vivent en ville et 40 000, dans le Doubs. Le point commun aux bataillons d’horlogers qui ont œuvré chez Lip, Dodane, Kelton, Yema et tant d’autres ? Tous sont passés par « l’Horlo », l’école historique de formation horlogère. Mais, en 1985, ce centre d’excellence ne tient plus le choc du quartz et se réhabilite en lycée pro et généraliste. C’est à Morteau, à présent, que seront formés les horlogers français. C’est toujours le cas aujourd’hui.

Une formation visionnaire
Replacer cette école dans sa dimension historique est un devoir de mémoire horlogère. Dès 1860, date de sa conception, ses instigateurs sont visionnaires et comprennent que le siècle suivant se résumera en un mot : industrialisation. Plusieurs initiatives privées s’engagent alors dans le développement d’une formation horlogère. L’État ne suit pas, les subventions non plus, toutes échoueront. En 1862, le conseil municipal de Besançon vote (enfin) la création d’une « école théorique et pratique d’horlogerie ». Il s’agit donc d’une école publique, mais, dans les faits, sous la mainmise de la « Fabrique de Besançon », la corporation des industriels horlogers locaux, sorte de GIE avant l’heure.

L'Horlo : bâtiment abritant l'École nationale d'horlogerie jusqu'en 1985, à Besançon

L’Horlo : bâtiment abritant l’École nationale d’horlogerie jusqu’en 1985, à Besançon

Sept élèves au grenier
L’école ouvre dans une salle aménagée au premier étage de l’ancien grenier à blé. L’objectif est d’atteindre un effectif de 150 à 200 élèves. Mais, à la première rentrée, les apprentis qui se présentent aux portes du grenier ne sont que... sept ! L’opposition entre État et industriels se fait déjà sentir sur les programmes : le premier entend bien valoriser un enseignement théorique de qualité. Les seconds, eux, n’aspirent qu’à former rapidement des bataillons d’horlogers tout de suite opérationnels. L’enseignement théorique est finalement imposé, vu comme comme un « outillage intellectuel » qui permet d’échapper au « cercle étroit de la routine ».

Inauguration présidentielle
En très peu de temps, les effectifs vont exploser. En 1886, Besançon fabrique déjà 500 000 montres par an. L’Horlo, victime de son succès, est partiellement nationalisée pour bénéficier de meilleurs financements publics. L’Observatoire astronomique de Besançon assure le réglage chronométrique. À partir de 1888, l’heure s’affichait à l’hôtel de ville, les horlogers y venaient la « prendre » à 11 heures le matin. Certains anciens ont d’ailleurs longtemps gardé cette habitude de faire leurs mises à l’heure à 11 heures. En 1933, lorsque les premiers bâtiments de l’Horlo actuelle sortent de terre, tout le monde est conscient de la puissance industrielle bisontine. Dans cette IIIe République, c’est le président Lebrun en personne qui fera le voyage pour inaugurer cette école devenue entre-temps « nationale ».

Toujours un temps d’avance
Cette aura accompagnera l’Horlo des décennies. Son cursus de formation épousera chaque contour des progrès horlogers, avec des spécialisations en miniaturisation dès les années 70, puis en microtechnique dans les années 80, et enfin en électronique. C’est là que l’histoire prit un tour irréversible : l’Horlo prit ce dernier virage du quartz... au détriment de la formation horlogère traditionnelle, laquelle fut transférée à Morteau. Les derniers horlogers quittèrent ses bancs en juin 1985, il y a tout juste 30 ans. Nécessaire mutation ? Oui : durant cette décennie, rouages et quantièmes n’avaient plus la cote. Qui plus est, Morteau est devenu un pôle d’excellence reconnu au sein de toutes les manufactures. Mais, depuis ce jour-là, l’Horlo n’est plus tout à fait l’Horlo...

Épilogue
Depuis 2014, un projet de réimplantation d’école horlogère au sein de l’Horlo est à l’étude. La rentrée 2015 ne put être la première, comme prévu, pour, une nouvelle fois, des questions de budget. Besançon, le Grand Besançon, le département, la région, la CCI : nombreux sont les intervenants à s’intéresser au dossier, rares sont ceux à y mettre des moyens au service de leurs ambitions. Le projet est donc en stand-by. Paradoxalement, il pourrait être remis à l’ordre du jour par le reflux actuel de frontaliers qui ne trouvent plus de travail en Suisse et vont devoir se (re)qualifier localement.

Olivier Müller
Le Point

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