Un supermarché fermier ouvre près de Caen

Mercredi matin, Caroline a rempli sa camionnette d’une centaine de baguettes, du pain réalisé avec la farine de son exploitation céréalière. Direction Bretteville-sur-Odon, dans l’agglomération de Caen, et son supermarché fermier. À six kilomètres. « Je livre deux fois par jour », explique la jeune femme.

Le moulin de Thibo et Caro fait partie des 120 producteurs, dont 90 Normands, qui approvisionnent « Goût et Qualité », le magasin d’alimentation, ouvert il y a une semaine, par Sébastien Olivier. Ancien cadre de système U, ce fils de marchands de bestiaux n’y vend que des produits fermiers. Coût de l’investissement : 600 000 € et l’embauche de cinq salariés.

Prix garantis à l’éleveur
C’est le premier point de vente, en France, partenaire du réseau « Bienvenue à la ferme », marque développée par les chambres d’agriculture. Un label qui garantit des produits issus d’une agriculture durable (il y a aussi du bio) et un savoir-faire traditionnel. Du local à 90 %. Si les melons viennent de la Drôme, les légumes, les fruits (pommes, poires), les produits laitiers, les fromages sont produits dans la région, la viande de bœuf (de race limousine) et les agneaux viennent de l’Eure et du Calvados, comme les pâtés, la charcuterie ou les volailles. « La boucherie pèse 40 % du chiffre d’affaires du magasin. »

Le magasin d’alimentation ouvert à Bretteville-sur-Odon, près de Caen, est le premier point de vente, en France, partenaire du réseau Bienvenue à la ferme

Au cours de la première semaine d’ouverture, du mardi au samedi, les deux bouchers du magasin ont travaillé deux carcasses de bœuf, cinq agneaux, six porcs, deux veaux... « Samedi, j’ai préparé 85 kg de saucisse », sourit, ravi, Marc, le responsable de la boucherie.

La clientèle répond présent. Jusqu’à cinq cents clients, samedi. Des habitants des nombreuses communes environnantes. Comme Catherine. Après avoir pris ses commandes au Leclerc Drive voisin, la mère de famille est venue acheter des produits frais chez « Goût et Qualité ». « Ceux des agriculteurs locaux, c’est important dans mes achats », affirme-t-elle.

Idéalement placé, en bordure de périphérique caennais, le magasin garantit aussi des prix compétitifs au consommateur : 90 centimes la salade, les poireaux à 1,70 €, 2,60 € le kilo de pommes boskoop, 16,90 € le kilo de jambon à l’os, 21,90 € le faux-filet de bœuf ou 14 € le gigot d’agneau.

Et le producteur s’y retrouve aussi. « Je garantis un prix à l’éleveur, tout au long de l’année. » Le producteur de viande bovine reçoit 4,50 € du kilo. Au-dessus de ses coûts de revient. « On travaille en direct, sans intermédiaire. » Le magasin surfe sur le succès des circuits courts. « On retrouve, ici, des produits qui ont du goût. Et les clients prennent le temps de se parler. Comme sur un marché. »

Guillaume Le Du
Ouest France