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Le Café des Malades servant des boissons de santé

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Brèves d’Histoire
Brèves d’Histoire de France : bribes et miettes historiques utiles à une meilleure connaissance de notre passé
Le Café des Malades
servant des boissons de santé,
selon Joseph Méry
(D’après « Gastronomie : récits de table », édition de 1874)
Publié / Mis à jour le lundi 27 avril 2015, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 1 mn
 
 
 
Ami d’Honoré de Balzac, de Victor Hugo ou encore d’Alexandre Dumas qui le considérait (Impressions de voyage) comme « une de ces créatures à part que Dieu a faites en souriant, et dans laquelle il a mis tout ce qu’il y a de bon, d’élevé et de spirituel dans les autres hommes », l’auteur marseillais Joseph Méry confia un jour à un sien ami gastronome combien il aurait aimé qu’il existât un pittoresque « Café des Malades »

Auteur dramatique, journaliste et romancier, Joseph Méry, né à Marseille en 1797, allait rarement au café. Et à Charles Monselet, l’un des premiers journalistes gastronomiques et surnommé de son temps le « roi des gastronomes », qui lui en demandait un jour la raison, il répondit :

— Que voulez-vous, me répondit-il ; rien de ce qu’on boit dans les cafés ne saurait me convenir. Vous savez que je suis malade.

— Vous ? s’écria avec étonnement Monselet.

Et il continua :

— Ah ! si les cafés entendaient mieux leurs affaires ! Si, au lieu de breuvages excitants et destructeurs, on y débitait des cordiaux salutaires et des philtres apaisants ! Si, régénéré par une direction exclusivement médicale, le café, tout en conservant ses avantages de distraction, pouvait devenir une succursale du foyer domestique ! Ce serait charmant ! Quelle idée honnête et riante que la fondation d’un Café des Malades !

Charles Monselet rapporte avoir alors flairé une de ces boutades comme il en échappait au spirituel Marseillais.

— Un Café des Malades ! Allons donc ! S’écria-t-il en vrai compère de comédie.

— Oui, oui, un Café des Malades ! répliqua Méry ; ce n’est pas d’aujourd’hui que j’y pense. Il est tout bâti dans ma tête. Le Café des Malades serait aussi grand que les autres, plus grand peut-être. Comme les autres, il aurait vingt billards, trente billards. Le gaz y serait remplacé par la bougie, qui donnerait une lueur plus douce, inodore, et mieux appropriée au caractère discret de rétablissement. L’usage du tabac y serait rigoureusement proscrit. Sauf ces légères différences, tout se passerait au Café des Malades absolument comme dans les autres cafés.

Méry était lancé ; il n’y avait plus qu’à le laisser aller.

— Bravo ! lui dit Monselet.

Méry s’arrêta sur le trottoir et lui saisit le bras.

— Voyez-vous d’ici l’aspect animé des tables du grand Café des Malades ? Entendez-vous les interpellations qui se croisent et s’entrechoquent : « Garçon ! — Voilà ! voilà ! — Eh bien ! mon infusion de tilleul ? — Elle va bien, monsieur ; vous allez l’avoir dans une minute. — Mon bouillon d’herbes, garçon ? — On vous l’apporte. » Et les dominos de s’agiter et de grincer ; et les dés de rouler dans la boîte du jacquet ; et les pièces des échecs de s’ajuster en rang de bataille. « Je vous joue une bouteille d’eau de Sedlitz. — En combien ? » Un tousseur dit à un autre : « Faisons-nous une boîte de jujubes en trente carambolages ? » Les rentiers réservés, les bourses modestes se contentent de jouer la moindre des choses, un morceau de réglisse ou un petit pot de miel rosat. Quelques instants avant la fermeture, qui a toujours lieu vers dix heures, pas plus tard, les consommateurs se groupent, s’échangent. « Vous avez perdu trois camomilles, je vous les joue contre ma graine de moutarde. » — « Garçon, vous mettrez à mon compte deux sirops de limaçons. » Un autre s’approche galamment de la dame du comptoir et lui dit, la bouche en cœur : « Les pilules de M. Frémont sont pour moi ! »

 
 
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