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Le martinet inventé par un colonel de l'armée de Louis XIV. Origine

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Brèves d’Histoire
Brèves d’Histoire de France : bribes et miettes historiques utiles à une meilleure connaissance de notre passé
Le martinet inventé par un
colonel de l’armée de Louis XIV
(D’après « Dictionnaire des curieux », paru en 1880
et « Biographie universelle ancienne et moderne » (Tome 27), paru vers 1850)
Publié / Mis à jour le lundi 17 avril 2023, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 1 mn
 
 
 
Au Moyen Âge, et même au XVIIe siècle, la peine du fouet était souvent prononcée par les juges militaires et appliquée avec une rigueur extrême. Il fallut attendre le règne de Louis XIV pour qu’un certain colonel nommé Martinet adoucisse les peines, léguant son nom à un célèbre accessoire...

C’est en effet Martinet qui, indigné des cruautés dont il avait été souvent témoin, eut la philanthropique idée de faire remplacer le fouet par de petites lanières fixées à un manche et plus inoffensives pour la peau. Le nouvel instrument prit le nom de son inventeur, qu’il porte encore aujourd’hui.

Officier contemporain du célèbre Charles de Folard (1669-1752), le colonel Martinet, de l’armée de Louis XIV, mérite une place à côté de ce tacticien par les changements qu’il a introduits dans les manœuvres de l’armée. Il est cependant probable que, sans quelques lignes de Voltaire, notre homme serait à peu près inconnu.

Il n’y avait point alors d’inspecteurs d’infanterie et de cavalerie comme on en a vu depuis (dit l’historien de Louis XIV) ; mais deux hommes uniques, chacun dans son genre, Martinet et le chevalier de Fourille, en remplissaient les fonctions. Martinet mettait l’infanterie sur le pied de discipline où elle fut par la suite. Fourille faisait la même charge dans la cavalerie.

Il y avait un an en 1669, que Martinet avait mis la baïonnette en usage dans quelques régiments. Avant lui on ne s’en servait pas d’une manière constante et uniforme. Cette arme terrible était connue, mais peu pratiquée, parce que les piques prévalaient. La formation des colonnes et des évolutions rapides dut aussi beaucoup aux combinaisons de Martinet. Il se distingua au fameux passage du Rhin chanté par Boileau ; mais le poète craignit de mêler à ses flatteries le nom vulgaire d’un officier de fortune. Martinet avait découvert au milieu du fleuve un gué qui ne laissait que peu de pas à franchir à la nage, et il avait imaginé des bateaux en cuivre ou pontons qui pouvaient se transporter aisément sur des charrettes ou à dos de mulet, comme cela se pratiqua dès lors.

Ses inventions furent d’une grande utilité à Louis XIV pour la réduction de la Hollande. On ne peut douter qu’il n’ait eu une part brillante aux autres faits d’armes du corps dont il avait perfectionné le service, et qu’en tout il n’ait fait faire à l’art des progrès plus considérables et plus réels que Folard. Cependant l’histoire, ne s’en est pas occupée.

 
 
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