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584 députés en 1924 : un nombre déjà synonyme de gabegie et jugé excessif

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Brèves d’Histoire
Brèves d’Histoire de France : bribes et miettes historiques utiles à une meilleure connaissance de notre passé
584 députés en 1924 : un nombre
déjà synonyme de gabegie
et jugé excessif
(Extrait de « Le Petit Journal illustré », paru en 1924)
Publié / Mis à jour le lundi 7 décembre 2020, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Ayant passé le cap des 600 membres au début du XXe siècle cependant que le bâtiment qui l’abritait n’avait été originellement conçu que pour 430, la Chambre des députés fait en 1924 l’objet de critiques, notamment du Petit Journal, sous la plume d’Ernest Laut

Avec un courage qui l’honore, salue le chroniqueur, la Chambre a décidé d’immoler quelques-uns de ses membres sur l’autel des économies. Nos députés, dans la prochaine législature, ne seront plus que cinq cent quatre-vingt-quatre. C’est encore un chiffre fort respectable. Et nous continuons à être bien plus abondamment représentés que ne le furent nos devanciers.

Il faut vous dire que la salle du Palais-Bourbon où siège la Chambre fut construite en 1832. Elle avait été prévue pour contenir 430 députés. Sous Louis-Philippe, on estimait que ce nombre de représentants était parfaitement suffisant pour assurer la bonne marche des affaires.

Mais en 1848, lorsqu’on réunit l’Assemblée Constituante, la salle se trouva trop petite. On en construisit une autre en torchis dans la cour d’honneur du palais ; salle éphémère qui fut aménagée de nouveau pour contenir les 400 députés qui suffirent à représenter la France pendant le Second Empire.

Mais, dès que vint la troisième République, le chiffre des élus se mit à grossir de législature en législature ; si bien qu’en 1906, il était à 590 ; en 1914, à 604 ; et, en 1919, à 626. Par quel prodige les architectures purent-ils arriver à trouver de la place pour 626 députés dans cette salle construite primitivement pour en abriter 430 ?...

Une séance orageuse à la Chambre des députés en 1910

Une séance orageuse à la Chambre des députés en 1910

En dépit de tout ce qu’ils ont pu faire, nos honorables sont — on le conçoit — assez mal assis. Chacun d’eux, en moyenne, dispose exactement — le chiffre est pris dans un rapport d’architecte — de 48 centimètres carrés. C’est là un siège de Procuste pour bien des députés — dans la mythologie grecque, Procuste était le surnom (signifiant celui qui martèle pour allonger) de Polypémon, fils de Poséidon et brigand qui contraignait les voyageurs à se jeter sur un lit, coupant les membres trop grands de ceux qui dépassaient, étirant les pieds de ceux qui étaient trop petits. Bref, nos législateurs sont pressés comme harengs en caque. Pour un qui se lève et se déplace, dix collègues sont souvent obligés de se déranger afin de lui livrer passage.

On s’efforça d’élargir la salle, de l’aérer. Mais le mot de M. Pierre, secrétaire général de la Chambre, demeurait vrai : « La salle, disait-il, n’a plus la pointure constitutionnelle ; elle est comme un soulier trop étroit qu’on a beau mettre et remettre sur la forme et qui blesse toujours. »

La prochaine Chambre aura quarante-deux députés de moins que celle-ci, se réjouit le chroniqueur. Ce n’est guère, et ce n’est pas cela qui augmentera d’un centimètre carré la place réservé au séant de chacun de nos honorables. Mais quoi ?... La prochaine Chambre ne voudra peut-être pas être en reste avec celle-ci. Il se peut qu’elle se résigne à de nouvelles amputations. Une réforme de notre système administratif pourrait entraîner une diminution plus sensible de la représentation nationale.

Les Américains, remarque Ernest Laut, pour une population plus que double de la nôtre, n’ont pas plus de trois cents députés. Et je ne sache pas qu’il en aille plus mal chez eux que chez nous.

 
 
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