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Amadouer. Origine, étymologie mots de la langue française

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Mots : étymologie, racines
L’étymologie de mots et l’origine de locutions de la langue française. Racines, évolution de locutions et mots usuels ou méconnus
Amadouer
Publié / Mis à jour le samedi 13 décembre 2014, par Redaction
 
 
 

Jean-Baptiste Bonaventure de Roquefort (1777-1834) et tous les étymologistes, avant ou après lui, s’accordent à dire qu’amadouer vient d’amador qui signifiait autrefois amoureux. Quelques-uns cependant y voient aussi un composé de manus et de dulcis.

Cour des Miracles sous Saint-Louis

Cour des Miracles sous Saint-Louis

Mais le célèbre grammairien du XVIIe siècle Gilles Ménage n’est de l’avis d’aucun de ces messieurs. Il faudrait qu’il fût bien à bout d’inventions pour se ranger du côté du nombre. Il commence par forger un mot latin pour servir de fondement à son étymologie ; amatutare ; il le donne ensuite pour inusité. C’est un moyen commode de sortir d’embarras, et grâce à lui, aucun mot, dans aucune langue, ne peut être, si l’on ose dire, un enfant trouvé.

Ayant créé son amatutare, Ménage part comme un trait, escalade amatus, amaturus, chasse devant amatutare dont il a pris tout ce qu’il a voulu, et arrive en nage à amadouer. Laissons-le s’y refaire et s’y rafraîchir, se moque le philologue Charles Nisard, en 1863, qui propose une autre explication.

Les anciens argotiers, ceux du moins qui avaient établi leurs pénates dans la cour des Miracles, et dont la profession était de vivre d’aumônes, en simulant des infirmités, exprimaient la substance particulière au moyen de laquelle ils se faisaient paraître jaunes et malades, par le mot amadou. C’est ce dont il est facile de se convaincre, en consultant le glossaire du Jargon ou Langage de l’argot réformé, à l’usage des merciers, porte-balles et autres, tiré des plus fameux argotiers de ce temps, par M. B. H. D. S., archi-suppôt de l’argot. A Épinal, chez Pellerin, s. d. (1836). Quel était le but de cette grimace, sinon d’attirer les regards, d’exciter l’intérêt des passants, de les toucher, de les attendrir, de les amadouer ?

Ce n’est pas le seul mot qu’ait emprunté la langue française à celle des truands, des courtauds de boutanche, des malingreux, des capons, des narquois et autres sujets du Grand Coësre ; il y en a bien d’autres qui se sont glissés dans la langue polie où ils méconnaissent fièrement leur origine.

 
 
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