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Quand le monde paysan est à bout de nerfs... Agriculteurs en colère. Prix et producteurs

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Patrimoine : Expos, Fêtes
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Quand le monde paysan
est à bout de nerfs...
(Source : Le Bien Public)
Publié / Mis à jour le samedi 1er novembre 2014, par Redaction
 
 
Temps de lecture estimé : 2 mn
 
 
 
Délocalisations de productions, concurrence à bas coût social au sein de l’UE, excès de normes, image dégradée : les agriculteurs diront leur ras-le-bol dans les rues le 5 novembre

C’est l’histoire du premier kilo de pomme de terre (primeur) déterré cette année en France des sols fertiles du Sud-Ouest le 6 juin. Prix proposé au producteur : 20 centimes. Prix en rayon dans un hypermarché à Angers et Lyon, les deux villes test : 1,20 €. Quinze jours plus tard, le tarif imposé au paysan a chuté à 8 centimes. L’Égypte, la Belgique, la Grèce ont abondé le marché. Les cours s’effondrent. Les producteurs français sont contraints d’enterrer des milliers de tonnes pour soutenir les cours. Le prix en rayon à Angers et Lyon n’a lui baissé que de deux centimes (1,18 €).

Patates enterrées
« La pomme de terre alsacienne, champenoise ou lorraine qui arrive deux mois plus tard n’a aucune chance. Et on a aussi jeté des tomates. Comment le producteur de tomates français peut-il lutter avec sa palette quand les centrales d’achat des hypermarchés se concertent pour acheter un cargo du Maroc, d’Espagne, voire de Pologne ? Il leur permet ensuite d’imposer leur prix à 0,20 € le kilo pour les fournisseurs français » dénonce Raymond Girardi, secrétaire général du syndicat agricole Modef.

L’histoire de ces pommes de terre et de ces tomates jetées illustre les maux et malaises de l’agriculture française en 2014. La guerre des prix dans l’agroalimentaire avec la grande distribution, l’arrivée massive de produits d’importation low cost, la machine à réglementer qui multiplie les contraintes administratives et environnementales dépriment les 610 000 exploitants de la première puissance agricole d’Europe. Rétrogradée de deuxième à cinquième sur le marché mondial. En plus, cette année toutes les productions, toutes les régions, sont sinistrées.

Concurrence discount
Comme l’industrie dans les années 1980, les produits alimentaires subissent la mondialisation. Les poulets thaïlandais et brésiliens arrivent 25 % moins cher que ceux de Bretagne. Comme les tee-shirts du Bangladesh, conditions de production et salaires expliquent la différence que ne compensent pas les taxes.

Mais la concurrence européenne provoque autant de dégâts. Dans les abattoirs allemands, où le salaire horaire est à 5,20 € (8,5 en 2017), la viande découpée sort à des prix inférieurs de 17 % à 22 % par rapport à un établissement français. Le nouveau conquérant agricole, la Pologne, très en retard en 2005, prend de l’avance : ce pays compte 6 000 unités de méthanisation en bout d’étable contre 50 en France qui permettent au paysan de traiter nitrates et rejets en revendant de l’énergie !

Face à ces concurrents qui organisent leur filière autour de 3-4 grandes productions pour être ultra-compétitifs sur le marché mondial, l’agriculture française avec sa grande diversité de production et ses petites coopératives ne peut s’aligner lors des grands appels d’offres des hypermarchés ou de la restauration collective : 75 % de la viande et des légumes consommés dans les six milliards de repas servis par les trois grands de ce secteur (Elior, Sodexo, Compass) ne sont pas « made in France ». « Si les grandes surfaces et les consommateurs pouvaient être plus patriotes » dit Thomas Diemer, le président des jeunes agriculteurs.

Désamour du pré
Il part en chasse contre l’excès de normes. Trois cents nouvelles en quatre ans : « La paperasserie ne décourage pas seulement les plus âgés. Les jeunes n’en peuvent plus de passer leurs dimanches à remplir des papiers et à calculer le coût des emprunts sur la prochaine mise aux normes d’une installation ». Les discours qui les montrent du doigt comme pollueurs, les modes du végétalisme… ajoutent un sentiment d’injustice sociale aux difficultés économiques. Le bonheur n’est pas dans le pré.

Pascal Jalabert
Le Bien Public

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