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Nicolas Poussin. Portrait, biographie, vie et oeuvre du peintre

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Personnages : biographies
Vie, oeuvre, biographies de personnages ayant marqué l’Histoire de France (écrivains, hommes politiques, inventeurs, scientifiques...)
Poussin (Nicolas)
(D’après un article paru en 1833)
Publié / Mis à jour le mercredi 13 janvier 2010, par LA RÉDACTION
 
 
Temps de lecture estimé : 3 mn
 

Nicolas Poussin est né aux Andelys, en Normandie. Il fut dirigé dans ses premières études de peintre par Varin, peinture assez habile. A dix-huit ans il sortit de la maison paternelle, et vint à Paris pour mieux étudier un art dont il reconnaissait déjà les difficultés, mais qu’il aimait avec passion. Un jeune seigneur du Poitou l’accueillit chez lui. Après avoir changé de maître deux fois, il fit connaissance avec quelques personnes qui lui prêtèrent plusieurs estampes de Raphaël et de Jules Romain. Il prit la résolution de partir pour Rome ; mais son voyage fut interrompu à Florence par quelque accident. Un second projet de voyage ayant encore échoué, il se remit à l’œuvre : et déjà, en 1623, lorsque les jésuites de Paris célébrèrent la canonisation de saint Ignace et de saint François Xavier, et que les écoliers de leur collège, pour rendre cette cérémonie plus solennelle, voulurent faire peindre les miracles de ces deux saints, le Poussin fut choisi pour faire six tableaux en détrempe.

Il avait une si grande pratique dans ce genre de travail, qu’il ne fut guère plus de six jours à les faire. Ses tableaux furent plus estimés que ceux de tous les autres peintres qui avaient aussi travaillé pour l’ornement de cette fête. Une troisième fois il partit pour Rome, et y arriva enfin au printemps de l’année 1624. Il y fit en peu de temps de rapides progrès, et son nom devint bientôt célèbre en Europe. M. Desnoyers, secrétaire d’Etat et surintendant des bâtiments de Louis XIII, résolut de le faire revenir à Paris. Après plusieurs hésitations, Poussin fut obligé de céder aux ordres du roi et aux invitations pressantes du surintendant. A son arrivée, il fut présenté au cardinal de Richelieu, qui le reçut avec un air fort engageant. On le conduisit ensuite dans un logis qu’on lui avait destiné dans le jardin des Tuileries.


Voici ce que Nicolas Poussin écrivit à cette époque à Carlo Antonio del Pozzo, archevêque de Pise, et frère du chevalier Cassiano del Pozzo, son protecteur et son ami :
« Je fus conduit le soir dans l’appartement que M. Desnoyers m’avait destiné. C’est un petit palais, car il faut l’appeler ainsi. Il est situé au milieu du jardin des Tuileries. Il est composé de neuf pièces à trois étages, sans les appartements d’en bas, qui sont séparés : ils consistent en une cuisine, la loge du portier, une écurie, une serre pour l’hiver, et plusieurs autres petits endroits où l’on peut placer mille choses nécessaires. Il y a, en outre, un beau et grand jardin, rempli d’arbres à fruits, avec une grande quantité de fleurs, d’herbes et de légumes ; trois petites fontaines, un puits, une belle cour, dans laquelle il y a quelques arbres fruitiers. J’ai des points de vue de tous côtés, et je crois que c’est un paradis pendant l’été. En entrant dans ce lieu, je trouvai le premier étage rangé et meublé noblement, avec toutes les provisions dont on a besoin, même jusqu’à du bois et un tonneau de bon vin vieux de deux ans. J’ai été fort bien traité pendant trois jours, avec mes amis, aux dépends du roi. Le jour suivant je fus conduit par M. Desnoyers chez le cardinal de Richelieu, lequel, avec une bonté extraordinaire, m’embrassa, et, me prenant par la main, me témoigna d’avoir un grand plaisir de me voir. »

Bientôt après, Louis XIII lui accorda le brevet de son premier peintre ordinaire, avec 3,000 livres de gages, dit le brevet, et l’usage de cette même maison du milieu du jardin des Tuileries, où Menou avait demeuré auparavant.

Mais Poussin languissait loin de Rome ; il voyait d’ailleurs partout des envieux. Une circonstance vint mettre le comble à ses chagrins. Lemercier, architecte du roi, avait commencé à faire travailler à la belle galerie du Louvre ; Poussin fit changer dans la voûte les compartiments, comme trop massifs et trop pesants pour ses dessins. Lemercier s’en offensa, et les peintres mécontents se joignirent à lui contre Poussin, qui demanda à retourner à Rome pour chercher sa femme et mettre de l’ordre à ses affaires. Il obtint un congé. Peu après le cardinal de Richelieu mourut, le roi suivit de près son premier ministre ; M. Desnoyers se retira de la cour, et Poussin resta en Italie, suivant son désir.

Le travail, la maladie avaient épuisé ses forces ; il expira le 19 novembre 1665, âgé de soixante-onze ans. Cette année-là même, il écrivit encore des lettres où il jeta, avec une grande simplicité, çà et là, les réflexions les plus justes et les plus élevées sur l’art.

La France possède, dans son musée du Louvre, trente-neuf tableaux de Poussin, qui sont numérotés, depuis 196 jusqu’au n° 234, dans le catalogue de 1832. Les dessins que l’on a conservés sont au nombre de vingt-deux. Entre les plus remarquables de ses tableaux sont les bergers d’Arcadie, et le déluge.

Nous avons de Poussin un recueil de lettres paru en 1824. On y trouve le passage suivant qu’il écrivait dans l’année de sa mort à M. de Chambrai : « Définition : la peinture est une imitation faite avec lignes et couleurs, en quelque superficie, de tout ce qui se voit sous le soleil. Sa fin est la délectation. Il ne se donne point de visible sans lumière, sans forme, sans couleur, sans distance, sans instrument. Pour ce qui est de la matière (ou sujet), elle doit être noble ; et pour donner lieu au peintre de montrer son esprit, il faut la prendre capable de recevoir la plus excellente forme. Il faut commencer par la disposition, puis par l’ornement, le décor, la beauté, la grâce, la vivacité, le costume, la vraisemblance et le jugement partout ; ces dernières parties sont du peintre, et ne peuvent s’enseigner. C’est le rameau d’or de Virgile, que nul ne peut cueillir s’il n’est conduit par le destin. »

On prétendait qu’il avait aussi composé un Traité des lumières et des ombres ; mais Du Ghet, son beau-frère, dans une lettre à M. de Chanteloup, prouve que ce n’est qu’un extrait de Matteo, auteur italien, que lui-même avait fait pour l’usage de Poussin.

 
 
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