SAINT-VALERY-EN-CAUX

Le Dr Leloutre, évoqué par son ami, Albert Robida, dans le texte qui complète sa monographie, est un historien rare et attachant. Il aurait pu se contenter d’écrire un ouvrage solide sur Valery-en-Caux, aujourd’hui station balnéaire renommée, flanquée d’« un petit port bordé de hautes falaises » - et il l’a fait avec un talent consommé - mais il ne s’est pas limité à cela : il a enrichi son propos d’informations passionnantes qui donnent à son livre sa force et son originalité. Tous les Valeriquais amoureux du passé de leur cité, ainsi que leurs visiteurs, apprécieront ce sésame historique (et touristique) qui les conduit, dans un style alerte, de Saint-Valery au VIIIe siècle (réalité et légende) jusqu’au XIXe (construction du premier casino, séjours de Victor Hugo, Casimir Delavigne, George Sand, Berlioz, Michelet, Alexandre Dumas fils...), en passant par l’histoire du port, la description du trafic maritime, ou les différentes sortes de pêche au fil du temps.

Cette véritable épopée maritime qui a assuré la subsistance des habitants de la localité pendant des siècles (pêche du hareng, du maquereau, de la morue sur les bancs de Terre-Neuve et d’Islande), il la retrace dans tous ses détails (modes d’engagement, lieux et opérations, répartition des bénéfices), ainsi que les risques encourus, les catastrophes collectives (épidémies, famines, misère...) et les moyens d’y remédier (établissements de charité), faisant aussi revivre Saint-Valery sous l’Ancien Régime à partir du XVe siècle...