OLORON SAINTE MARIE (Chronique du diocèse et du pays d') Tome II

Le visiteur qui s’arrête aujourd’hui à Oloron-Sainte-Marie, séduit par la beauté du site et tombé en arrêt devant le magnifique portail roman de l’ancienne cathédrale, à triple tympan et à voussures sculptées, ne peut guère imaginer le foisonnement d’événements, de drames, d’anecdotes, d’efforts individuels et collectifs qui ont abouti à ce paysage urbain, entre gaves et vallées, qui combine harmonieusement l’architecture d’autrefois et la modernité. Impossible, face à tant de sérénité, de voir surgir des choses le formidable déferlement d’hommes, d’époques tumultueuses, de force et de diversité qui a constitué son passé. C’est pour faire pièce à la fugacité du temps et à notre grande faculté d’oubli, que l’abbé Menjoulet a composé cet ouvrage.

Hanté par la facilité avec laquelle les oeuvres et les hommes nous échappent, dès qu’ils ont cessé de s’inscrire dans l’actualité et préoccupé par le destin de l’Eglise à laquelle il appartient, il s’est assigné la double tâche de réveiller les souvenirs de ses compatriotes et de leur insuffler l’énergie nécessaire pour continuer le travail qu’il a entrepris pour perpétuer une foi qui a cimenté pendant si longtemps le peuple béarnais. Pourtant, l’historien-prêtre ne confond pas chronique et apologétique : s’il évoque, sans sympathie particulière, le culte des Aquitains des origines, les protestants et les hérétiques, il fait parler les archives et ne joue pas avec la réalité. Aussi attaché à la topographie des lieux qu’à l’étymologie de leurs noms, à la beauté du sol qu’à la valeur des minerais qu’il recèle, à la grandeur de personnages comme Marguerite de Valois, Henri de Navarre ou Gaston de Foix, qu’au destin du petit peuple oloronais, il retrouve cette subtile alchimie des êtres et des choses...