SAINT-OMER (Variétés historiques sur la ville de)

Rien de plus passionnant que l’histoire de Saint-Omer relatée par H. Piers, qui fut bibliothécaire de la cité et secrétaire-archiviste de la Société des Antiquaires de la Morinie. Pour cet amateur de Variétés historiques, en effet, ce qui compte, c’est l’ampleur du champ d’investigation, l’authentification apportée aux faits par les documents et le goût de l’insolite.

Ces trois exigences le conduisent (par exemple) à faire revivre l’époque lointaine du Portus Itius, de César, à se montrer très prudent, faute de faits probants, sur sa localisation précise (il penche, comme les géographes qui font autorité pour Wissant) et à évoquer cette ancre romaine, retrouvée « dans nos marais », qui servit de battant dans l’église de Wisernes. Sous sa plume, le passé de la ville prend un aspect vivant et surprenant : on y découvre l’esprit avisé et conservateur des habitants du faubourg du Haut-Pont, le charme de la vallée de l’Aa, le portrait de saint Omer dans un manuscrit très ancien (« belle prestance, plutôt la douceur que la gravité ») et l’héroïsme à mains nues de quatre moines de Saint-Bertin qui s’opposent à la destruction, par les Normands, de leur abbaye (861).

Même curiosité, nuancée d’esprit critique, quand l’auteur rapporte la légende de la comtesse Adèle - première femme à pénétrer dans le monastère - guérie subitement d’un mal incurable (938) et celle de l’origine de la Belle Croix (759), la guerre faite aux cheveux longs...