LA FRANCE PITTORESQUE
LOUVIL
(par Jules Bataille)
Publié le jeudi 10 avril 2014, par Redaction
Imprimer cet article

En 1135, Louvil n’était déjà plus simplement la bergerie de l’abbaye de Cysoing. Les moines avaient accueilli des étrangers à qui ils avaient donné en arrentement une partie de leurs terres dont ils étaient devenus propriétaires et sur lesquelles ils avaient bâti une maison. Même s’ils étaient « les hôtes » des moines, ils étaient cependant justiciables du seigneur de Cysoing qui avait les droits de haute, moyenne et basse justice. Les actes de donation de Pétronille d’Avesnes à l’abbaye, en 1153, révèlent que ces hommes, déjà à cette époque, n’étaient pas des serfs mais des hommes libres que le seigneur de Cysoing et l’abbaye consultaient pour toute décision les concernant. En novembre 1281, l’abbaye racheta la seigneurie de Louvil, jouissant dorénavant de tous ses droits féodaux y compris le droit de senne, privilège de la baronnie de Cysoing. Ce droit lui permettait de poursuivre les infractions au repos des dimanches et fêtes, à l’instar des lois qui assurent de nos jours le repos hebdomadaire, et fut à l’origine de plusieurs procès dans le village.

Quelques siècles plus tard, les marais communaux furent modifiés selon l’ordonnance du 27 mars 1777. L’abbaye en reçut un tiers qu’elle divisa en parcelles mises en location ; les deux autres tiers furent partagés entre tous les ménages existants, par feux, sans distinction d’état, c’est-à-dire de mariage, de viduité et de célibat, et par portions égales. Puis la Révolution bouleversa l’organisation communale et Louvil subit l’occupation des armées alliées qui avaient établi un camp fortifié dans la plaine de Cysoing, pendant presque toute la Terreur. Si les registres établis pour la perception de la taille ou du vingtième des revenus sont des sources précieuses...

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE