LA FRANCE PITTORESQUE
MORTAIN
(Recherches historiques
sur l’arrondissement de)
(par Hippolyte Sauvage)
Publié le mardi 1er avril 2014, par Redaction
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Lorsque vers 933 Mortain tomba entre les mains des ducs de Normandie, la ville devint par sa position un point de centralisation pour les forces destinées à soutenir les guerres continuelles entre les Normands et les Bretons, devenus voisins. Guillaume Longue Épée comprit rapidement l’avantage du rocher, sur lequel il éleva le château de Mortain : la nature avait fait tous les frais des fortifications et l’homme n’avait plus qu’à compléter son œuvre pour la transformer en place presque inexpugnable.

Il en fit le chef-lieu d’un comté, s’en réserva la propriété et créa des baronnies qu’il donna en récompense à ses plus fidèles compagnons d’armes. Si son petit-fils, Mauger, fut le premier à porter le titre de comte de Mortain, Robert Ier à qui ses faits d’armes valurent le surnom de Taillefer, fut le plus illustre et peut-être le plus puissant possesseur du comté qui avait à cette époque une étendue immense. Étienne reçut le domaine après 1112 et vint en jouir paisiblement, multipliant les donations aux établissements fondés par ses prédécesseurs, dont notamment l’abbaye de Savigny, la collégiale de Mortain ou l’abbaye Blanche.

À la suite du naufrage de la Blanche-Nef en 1120 qui priva le roi Henri de ses enfants, il devint son successeur présomptif. En 1135, il transmit son titre de comte de Mortain à son fils Eustache, pour porter la couronne royale. Mais bientôt s’alluma une guerre terrible entre Étienne et Geoffroy le Bel, comte d’Anjou, qui souhaitait faire valoir les droits qu’il prétendait avoir sur le trône d’Angleterre. Avec quatre cents hommes, celui-ci envahit le territoire mortainais, assiégea la ville et devint maître de la plaine voisine et des faubourgs. Le château résista à peine trois jours, tant il avait eu à souffrir en 1106, lorsque le roi...

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