LA FRANCE PITTORESQUE
MONDOUBLEAU
(Essai historique et statistique
sur le canton et la ville de)
(par M. de Beauvais de Saint-Paul)
Publié le jeudi 27 mars 2014, par Redaction
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Mondoubleau a pris part à tous les désastres qui ont affligé pendant plusieurs siècles la province du Maine. Son château, un des plus fortifiés de ces temps reculés, formait, avec Montmirail, Saint-Calais et Trôo, autant de places fortes opposées aux forteresses de Châteaudun, Freteval et Vendôme, qui défendaient les frontières du Danois et du Vendômois. Durant les XIe et XIIe siècles, Mondoubleau subit successivement la loi d’Henri Ier et Henri II, rois d’Angleterre.

Quand les Anglais revinrent au XVe siècle, le château essuya et soutint deux sièges, alors que Jean de Courcillon en était gouverneur et logeait dans une maison devant le pont-levis qui porte encore son nom. Puis au temps de la Ligue, la cité devint la demeure d’un ministre protestant dont le prêche était au Temple, paroisse à une lieue de la ville. L’hérésie s’étendit, se propagea dans le pays et y fit de nombreux et ardents prosélytes. Les troubles de la Fronde qui amenèrent aussi la guerre civile, prirent leur source dans les mécontentements contre la cour et dans la haine portée à la trop grande puissance du cardinal Mazarin.

Michel Denyau, notaire à Mondoubleau, écrivait à l’époque au seigneur de la Popelinière, pour se plaindre de la ruine que la gendarmerie causait au pays. Le protestantisme qui avait fait tant de partisans à Mondoubleau, laissa dans la ville des semences de liberté, d’indépendance et de révolte qui se développèrent plus tard chez ses habitants dont le caractère naturellement fier, hardi et prompt à se mutiner leur valut, bien avant la Révolution, la qualification précoce de républicains. La marquise de Créquy les jugeait même « curieux à mal faire ». Mondoubleau célébra avec éclat la prise de la Bastille : les officiers municipaux assistèrent à une grand’messe terminée par...

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