LA FRANCE PITTORESQUE
ORGÈRES
(Discours et résumés dans l’affaire d’)
(par G. Liendon)
Publié le mardi 25 mars 2014, par Redaction
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À l’heure du procès de la bande d’Orgères, qui dut son nom à l’assassinat du citoyen Fousset, cultivateur à Millouard, cela faisait environ quarante ans que les départements du Loiret et d’Eure-et-Loir étaient infestés d’une énorme quantité de brigands dont le refuge ordinaire était les bois de la Muette, de la Porte et de Champbaudoin, dans le canton de Boisseaux.

Quatre à cinq cents personnes composaient la horde : hommes, femmes, vieillards et enfants alliaient leur goût du crime et de l’oisiveté. Les plus vieux suscitaient l’admiration en racontant leurs exploits d’antan ; les plus jeunes, les mioches, recevaient une éducation conforme au genre de vie qu’ils devaient mener, servaient d’éclaireurs et se faufilaient par les moindres passages, ouvrant la voie aux adultes. Tous ensemble, ils décidaient quelles seraient les maisons à piller, quels seraient ceux qui succomberaient sous leurs armes et leurs coups parce qu’ils parlaient trop aux gendarmes ou ne recevaient pas suffisamment bien ceux qui leur demandaient le gîte.

Les bois étaient aussi le théâtre d’exécutions sanglantes lorsqu’ils voulaient se défaire d’un de leurs membres dont ils avaient à se plaindre ou qu’il était devenu un danger. Lors du procès, les délits furent énoncés en quatre-vingt-quinze paragraphes, chaque accusé fut présenté aux débats pour chacun des faits qui lui étaient reprochés et sept mille huit cents questions furent posées. Assassinats, incendies, viols, vols sur les grands chemins ou dans l’intérieur des maisons furent jugés, en tenant compte des circonstances plus ou moins aggravantes dans lesquelles ces atrocités furent perpétrées. Le président s’adressa solennellement aux accusés...

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