LA FRANCE PITTORESQUE
LÉHON
(Le prieuré royal de Saint-Magloire de)
(par l’abbé Mahturin Fouéré-Macé)
Publié le lundi 24 mars 2014, par Redaction
Imprimer cet article

Le monastère de Léhon a eu pour fondateurs deux Bretons illustres : Nominoë, « le plus grand héros de la Bretagne » et Magloire, l’un de ses plus grands saints. Le récit merveilleux de l’arrivée des reliques du saint homme dans la vallée de la Rance se répandit rapidement et de nouveaux disciples ne tardèrent pas à rejoindre les premiers religieux. Protégée par les rois de Bretagne, la jeune communauté mena une vie pieuse et paisible durant cent vingt ans. Mais vers 975, les Normands arrivèrent jusqu’à Léhon et livrèrent au pillage et aux flammes la royale abbaye.

L’abbé Juan put cependant sauver les précieuses reliques qui furent reçues par Hugues Capet et donnèrent naissance à l’illustre abbaye de Saint-Magloire de Paris. Vers le commencement du XIe siècle, la fondation de Nominoë retrouva son ancienne splendeur et le monastère se soumit alors à l’abbaye de Marmoutier. Devenu prieuré royal, il était exempt de toute juridiction épiscopale, possédait de nombreuses églises dans différents diocèses et ses droits et privilèges lui assuraient une grande puissance. En 1643, Louis XIII donna à Charles Bruslart, prieur commendataire, les ruines du château de Léhon qui avait été rasé comme le stipulait le traité de paix entre Louis VII et Henri II, puis rebâti à la fin du XIIe siècle avant que les guerres de la Ligue ruinent définitivement son donjon, ses remparts et ses tours déjà chancelantes. L’année suivante le prieur, à son tour, les offrit aux religieux. L’abbaye de Saint-Magloire devint le berceau de la réforme de l’ordre de Saint-Benoît en Bretagne, un relâchement certain s’étant introduit dans bon nombre de monastères...

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE