LA FRANCE PITTORESQUE
Chardonneret et cygne
(Brève parue en 1871)
Publié le mardi 12 janvier 2010, par LA RÉDACTION
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 Tais-toi, petit babillard, disait le Cygne au Chardonneret ; tu me provoques à chanter, et tu sais que pour la suave mélodie de ma voix je n’ai jamais eu de rival chez les oiseaux !

Le Chardonneret continuait ses roulades, et le Cygne reprenait :
 Voyez l’insolent ! Si je ne t’humilie pas en chantant à mon tour, rends grâce à ma grande indulgence.
 Plaise à Dieu que tu veuilles chanter ! lui répondit l’oiseau musicien ; tu ravirais sans doute ceux qui t’écoutent en faisant entendre ces superbes roulades que personne n’a entendues, bien que ta voix soit plus célébrée que la mienne.
Le Cygne voulut chanter, et poussa un cri rauque.

C’est une belle chance d’arriver à la réputation sans mérite ; mais on est exposé à la perdre dès qu’on veut mettre ses talents à l’épreuve...

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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