LA FRANCE PITTORESQUE
Allaitement des enfants
(Brève parue en 1874)
Publié le mardi 12 janvier 2010, par LA RÉDACTION
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On s’est beaucoup occupé, depuis quelque temps, de l’élevage des enfants en famille et de l’allaitement par la mère. On a fait valoir toutes sortes d’excellentes raisons, et l’on a démontré, de façon péremptoire, le bien que produit pour l’enfant l’allaitement par la mère. Mais le bien qui en résulte pour la mère, pour le père même et pour toute la famille, l’a-t-on dit suffisamment ?

Partout on répète : C’est un devoir pour les mères d’allaiter leurs enfants ; mais ne devrait-on pas ajouter que c’est aussi, je ne dirai pas un plaisir (ce mot n’aurait ici nul sens), mais un inexprimable, un suprême bonheur ? Qui n’a pas vu, la nuit, la jeune mère, silencieuse et attentive, son enfant sur son sein, ne sait pas de quel rayon divin peut s’éclairer le regard de la femme. Et le mari qui n’a pas eu ce spectacle ne sait rien du mariage.

Ne pas élever, ne pas nourrir soi-même ses enfants, n’est pas seulement négliger un devoir, c’est renoncer au plus profond, au plus pur bonheur ; c’est renoncer à la vie même, car c’est renoncer à ce qu’elle a de meilleur et de plus divin.

Voyez, au Musée du Louvre, ces milliers de tableaux recueillis de toutes les écoles ; la vie humaine y est représentée sous tous ses aspects. Eh bien, parmi ces milliers de peintures, où sont celles qui nous montrent des créatures heureuses, sinon ces intérieurs de Rembrandt, où la mère allaite l’enfant pendant que la grand’mère chauffe les langes, et que le père, là auprès, travaille, qu’il soit menuisier ou philosophe.

Ce n’est donc pas en vue du devoir seulement, c’est aussi en vue de votre bonheur (et de votre santé) que nous vous disons : « Jeunes mères, allaitez vos enfants. »

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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