LA FRANCE PITTORESQUE
16 juin 956 : mort de Hugues le Grand,
père de Hugues Capet
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Publié le mardi 14 juin 2016, par Redaction
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Surnommé le Grand, soit à cause de sa haute taille, soit à cause de ses vastes domaines, il était le petit-fils du célèbre Robert le Fort, comte d’Anjou mort en 866, et le fils de Robert, comte de Paris, qui disputa la couronne de France au faible Charles le Simple, et la porta pendant un an sous le nom de Robert Ier (29 juin 922 - 15 juin 923).

Hugues le Grand donna le jour à Hugues Capet, fondateur de la troisième dynastie des rois de France. Fils de roi, père de roi, oncle, neveu, beau-frère de rois, sans en porter jamais le titre, il en exerça l’autorité. Il fut l’homme le plus puissant entre la Seine et la Loire, et le représentant de l’opinion nationale dans ce mouvement, qui tendait à détruire l’influence germanique, en renvoyant au-delà du Rhin la postérité de Charlemagne.

Hugues Capet

Hugues Capet, fils de Hugues le Grand

Après la mort de son père, tué à la bataille de Soissons le 15 juin 923, Hugues refusa les offres du parti qui voulait l’élever au trône, et y plaça le 13 juillet 923 Raoul, duc de Bourgogne ; ensuite il l’aida à s’y maintenir. Quand Raoul eut cessé de vivre (15 janvier 936), et que Louis d’Outremer eut reconquis l’héritage paternel — régnant sous le nom de Louis IV —, Hugues joua contre ce dernier le même rôle qu’Eudes, Robert et Raoul avaient joué contre Charles le Simple.

Son premier soin fut d’enlever à la faction opposée l’appui du duc de Normandie ; il y réussit. Dans ses Lettres sur l’histoire de France, Augustin Thierry écrit : « Les forces du roi Lod-wig (Louis) et du parti frank se brisèrent, en 945, contre le petit duché de Normandie. Le roi, vaincu en bataille rangée, fut pris avec seize de ses comtes, et enfermé dans la tour de Rouen, d’où il ne sortit que pour être livré aux chefs du parti national, qui l’emprisonnèrent à Laon.

« Pour rendre plus durable la nouvelle alliance de ce parti avec les Normands, Hugues le Grand promit de donner sa fille en mariage au duc Rik-hard (Richard). Mais cette confédération » des deux provinces gauloises les plus voisines de la Germanie attira contre elles une coalition des puissances teutoniques, dont les principales étaient alors le roi Othe (Othon), et le comte de Flandre Lod-wig fut remis en liberté, et les coalisés s’avancèrent jusque sous les murs de Rouen ; mais cette campagne brillante n’eut aucun résultat décisif. La Normandie resta indépendante, et le roi délivré n’eut pas plus d’amis qu’auparavant. Au contraire, on lui imputa les malheurs de l’invasion ; et, menacé bientôt d’être une seconde fois détrôné, il retourna au-delà du Rhin pour implorer de nouveaux secours. »

La mort de Louis d’Outremer (954) sembla encore ouvrir à Hugues le Grand les voies du trône ; mais avec une prudence admirable, il se contenta de les préparer à l’aîné de ses trois fils. Tour à tour la terreur et l’appui de Lothaire III (qui avait succédé à Louis d’Outremer), il ajouta la Bourgogne et l’Aquitaine à son duché de France ; il mourut, et la dynastie carolingienne s’éteignit par degrés, sous les règnes de Lothaire III (954-986) et de Louis V (986-987). Hugues Capet vint à propos recueillir ce que son père avait semé pour lui.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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