LA FRANCE PITTORESQUE
8 mai 1429 : Jeanne d’Arc
délivre Orléans assiégée par les Anglais
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Publié le dimanche 8 mai 2022, par Redaction
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L’aventure de Jeanne d’Arc est le plus singulier des phénomènes historiques ; les annales d’aucun peuple ne présentent une femme si extraordinaire, ni des exploits si incroyables et si certains.

En 1428, un roi d’Angleterre se trouvait assis sur le trône de France ; le royaume était presque tout entier au pouvoir des Anglais ; il ne restait à Charles VII, héritier légitime de la couronne, que la ville d’Orléans, vivement pressée par ses ennemis, et dont la prise allait consommer la révolution, qui faisait de la France une province d’Angleterre. Une jeune fille âgée de dix-huit ans, née de parents pauvres à Domremy, proche Vaucouleurs, va trouver Charles VII à Chinon, et lui dit qu’elle est envoyée de Dieu pour faire lever le siège d’Orléans, et ensuite le faire sacrer à Reims : c’étaient là les deux uniques points de sa mission ; le second était encore plus difficile que le premier, car il s’agissait de traverser quarante lieues de pays occupés par les ennemis.

Afin de s’assurer de la mission de Jeanne, la belle-mère du roi la fit examiner, en sa présence, par des sages-femmes, qui la trouvèrent vierge ; elle passa ensuite à l’examen des docteurs, qui la trouvèrent inspirée. Le parlement, séant alors à Pontoise, lui demanda un miracle, pour preuve de sa mission : « J’en ferai à Orléans, répondit Jeanne. »

Elle se rend à Blois où l’on préparait un convoi pour Orléans ; la jeune héroïne rassemble quelques prêtres, dont elle forme un bataillon sacré qui marche à la tête des troupes, en chantant des hymnes que les soldats répétaient avec transport. Tous la croyaient inspirée ; tous semblaient inspirés à leur tour. Le convoi, escorté de six mille hommes, passe au milieu des ennemis, et la Pucelle est reçue en triomphe dans Orléans.

Jeanne d'Arc au siège d'Orléans. Peinture de Jules Lenepveu (1886)
Jeanne d’Arc au siège d’Orléans. Peinture de Jules Lenepveu (1886)

Les jours suivants d’autres convois, d’autres secours furent introduits dans la ville, toujours protégés par la Pucelle qui se tenait, avec un corps de troupes, entre la ville et les Anglais.

On se représente peut-être la Pucelle au milieu du carnage, les mains teintes de sang, donnant la mort à tout ce qui résiste ; au contraire, cette guerrière, aussi humaine que vaillante, abhorrait le sang, s’exposait aux coups et n’en portait point. Elle ne se servait jamais de son épée. C’était avec son seul étendard qu’elle foudroyait les Anglais. « Je veux chasser les ennemis du roi, disait-elle, mais je ne veux tuer personne. » Les assiégeants furent obligés de se retirer avec précipitation, abandonnant leurs malades, leurs vivres, leur artillerie et tout leur bagage. On voulait les poursuivre : « Laissons-les fuir, dit Jeanne, l’objet est rempli, pas de carnage inutile. »

Jeanne marche ensuite vers la ville de Reims, emportant toutes les places qui se trouvaient sur son passage, et chassant devant elle tous les escadrons ennemis. Reims ouvrit ses portes au roi, et l’héroïne assista au sacre, tenant l’étendard avec lequel elle avait combattu. Après avoir accompli les deux points de sa mission, la Pucelle d’Orléans voulut se retirer, mais on la pressa de rester ; elle eut le malheur de céder à ces instances ; et s’étant jetée dans Compiègne, dont les Anglais faisaient le siège, elle fut faite prisonnière dans une sortie et conduite à Rouen, où on lui fit son procès. On sait avec quelle barbarie les Anglais vengèrent leurs défaites, en la faisant brûler comme sorcière.

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