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Être la coqueluche de quelqu’un
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Publié le lundi 8 avril 2013, par Redaction
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C’est être l’objet de ses préférences, de son admiration, l’objet dont il raffole
 

Cette façon de parler fait allusion à la coqueluche, espèce de bonnet autrefois fort à la mode, dont les dames se paraient.

Mézerai rapporte qu’il y eut en France, sous Charles VI, en 1414, un étrange rhume qu’on nomma « coqueluche, lequel tourmenta toute sorte de personnes et leur rendit la voix si enrouée, que le barreau et les collèges en furent muets ». Le même rhume reparut en 1510, sous le règne de Louis XII.

Valériola, dans l’appendice de ses Lieux communs, prétend que le nom donné à cette épidémie fut imaginé par le peuple, parce que ceux qui en étaient atteints portaient une coqueluche ou capuchon pour se tenir chaudement. Ménage et Monet sont du même avis. Cependant le médecin Lebon a écrit que cette maladie fut appelée coqueluche à cause du coquelicot dont on faisait un looch pour la guérir.

La Bruyère disait de Benserade, représenté dans le Livre des Caractères sous le nom de Théobalde, qu’il était la coqueluche des femmes ; que lorsqu’il racontait quelque chose qu’elles n’avaient pas entendu, elles ne manquaient pas de s’écrier : Voilà qui est divin ! Qu’est-ce qu’il a dit ?

Benserade, bel esprit fieffé, débitait peut-être à ces dames des galanteries dans le genre de celles qu’il a mises dans sa tragédie de la Mort d’Achille, où ce héros, charmé de l’aveu de l’amour de Polyxène, lui exprime ainsi son ivresse :

Ah ! je me vois si haut en cet amour ardent
Que je ne puis aller au ciel qu’en descendant !

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