LA FRANCE PITTORESQUE
16 mars 1822 : mort de
madame Campan (Jeanne-Louis-Henriette)
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Publié le mercredi 13 mars 2013, par Redaction
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Les Mémoires qu’a laissés madame Campan sur la cour de France, où s’écoula sa jeunesse, d’abord dans les fêtes, ensuite dans la terreur, des Lettres sur l’éducation, écrites avec élégance, autoriseraient presque à la ranger dans la classe de la littérature, s’il est vrai que ces ouvrages soient entièrement sortis de sa plume.

Madame Campan en 1786. Peinture de Joseph Boze

Madame Campan en 1786. Peinture de Joseph Boze

En tout cas, ce n’est nullement comme auteur que le monde considérait de son vivant cette femme célèbre. Fille d’Edme-Jacques Genet, premier commis des affaires étrangères, elle fut nommée à quinze ans lectrice de mesdames Victoire, Sophie et Louise. Vers 1770, Marie-Antoinette se l’attacha, puis la mariant en 1774 au fils de Pierre-Dominique-François Berthollet dit Campan, son secrétaire intime. Dans le poste qu’elle occupait auprès de cette princesse si malheureuse, madame Campan donna des preuves de fidélité, qui ne furent pas toujours appréciées.

Quand l’orage révolutionnaire eut cessé, madame Campan, qui se trouvait sans fortune, éleva un pensionnat à Saint-Germain : le succès passa ses espérances. Son établissement jouit d’une vogue plus qu’européenne ; l’Amérique et l’Inde y envoyèrent des élèves. Toutes les grandeurs nouvelles le protégèrent : Bonaparte le visita, et y plaça Caroline, sa jeune sœur, depuis reine de Naples, ainsi que Stéphanie de Beauharnais, sa fille adoptive, depuis grande duchesse de Bade.

L’élément de la critique ne manqua pas même à cette vogue extraordinaire : le théâtre reproduisit sous un point de vue satirique l’éducation donnée aux élèves de madame Campan. Néanmoins, lorsque la maison d’Ecouen fut fondée, madame Campan en reçut la direction et la surintendance, concurremment avec le comte Lacépède.

Au retour du roi, les fonctions de madame Campan cessèrent avec l’existence de la maison créée par elle : tante du maréchal Ney, elle vit sa famille décimée par des morts violentes ou naturelles, mais toutes prématurées.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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