LA FRANCE PITTORESQUE
22 février 1709 : mort du prince de Conti
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Publié le jeudi 21 février 2013, par Redaction
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François-Louis de Bourbon, prince de la Roche-sur-Yon, puis de Conti, neveu du grand Condé, fut dans la branche de Conti, mais dans un degré inférieur, ce que son oncle est dans la branche de Condé. Rousseau écrivit à son sujet :

Steinkerque, où sa valeur rappela la victoire,
Nerwinde , où ses conseils guidèrent nos exploits,
Eternisent sa vie aussi bien que la gloire
De l’empire français.

Il se distingua beaucoup au combat de Gran, contre les Turcs, en 1685 ; mais cette guerre de Hongrie, où il était allé sans la permission du roi, et dans des circonstances qui avaient déplu à la cour, le fit exiler. « Il passa, dit madame de Sévigné, tout le temps de sa disgrâce à Chantilly , faisant un usage admirable de tout l’esprit et de toute la capacité de M. le prince, puisant à la source de tout ce qu’il y avait de bon à apprendre sous un si grand maître, dont il était chèrement aimé. » Le grand Condé, en mourant, demanda au roi de permettre au prince de Conti de revenir à la cour : ce qui lui fut accordé sur-le-champ.

En 1697, il fut élu roi de Pologne ; mais son rival, l’électeur de Saxe, nommé par un autre parti, lui enleva cette couronne ; le prince, après s’être montré inutilement à la rade de Dantzig, ne rapporta que l’honneur d’avoir été jugé digne d’un trône qu’il eût occupé avec gloire. Le prince de Conti mourut à quarante-cinq ans :

Pour qui compte les jours d’une vie inutile,
L’âge du vieux Priam passe celui d’Hector.
Pour qui compte les faits, les ans du jeune Achille,
L’égalent à Nestor...

Oui, cher prince, ta mort de tant de pleurs suivie,
Met le comble aux grandeurs dont tu fus revêtu ;
Et sauve des écueils d’une plus longue vie
Ta gloire et ta vertu.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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