LA FRANCE PITTORESQUE
21 février 1748 : mort de
l’académicien Antoine Danchet
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Publié le mercredi 20 février 2013, par Redaction
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Antoine Danchet, né à Riom le 7 septembre 1671, membre de l’Académie française et de celle des inscriptions et belles-lettres, est connu par quelques opéras, dont le meilleur est Hésione. On y trouve au commencement une traduction heureuse de ces beaux vers d’Horace :

Alme sol, curru nitido diem qui
Promis et celas ; alius qui et idem
Nasceris, possis nihil urbe Roma
Visere majus.

Père des saisons et des jours,
Fais naître en ces climats un siècle mémorable !
Puisse à ses ennemis, ce peuple redoutable
Etre à jamais heureux et triompher toujours !
Nous avons à nos lois asservi la victoire ;
Aussi loin que tes feux nous portons notre gloire ;
Fais dans tout l’univers craindre notre pouvoir.
Toi qui vois tout ce qui respire,
Soleil, puisses-tu ne rien voir
De si puissant que cet empire !

Danchet avait l’air niais ; et cet air niais est ce qui a fait la fortune du couplet qui le regarde, dans les fameux couplets attribués à J.-B. Rousseau :

Je te vois, innocent Danchet,
Grands yeux ouverts, bouche béante,
Comme un sot pris au trébuchet,
Ecouter les vers que je chante.

On croyait le voir ; et depuis ce temps, on ne l’appelait plus que l’innocent Danchet, sans l’estimer moins. Il est à remarquer que lorsque Danchet fut reçu à l’Académie des belles-lettres, il n’avait encore fait que des opéras. Des dissertations sur les festins des Grecs et des Romains, sur la pompe des triomphes, sur les cérémonies des mariages, sur la chasse, sur les fêtes de Cérès , acquittèrent son tribut à l’Académie, sans l’écarter de son objet favori. Il avait fait dès son enfance de bons vers latins, et il avait reçu une gratification de trente louis de Louvois, pour avoir récité devant lui Horace tout entier.

Madame de Turgis, dont il élevait les enfants, lui fit promettre en mourant de ne pas les abandonner, et lui laissa une pension par son testament. L’année qui suivit la mort de cette dame (1700), Danchet donna Hésione. Les tuteurs de ses élèves voulurent l’obliger de renoncer au théâtre, et sur son refus ils lui disputèrent sa pension. Il défendit ses droits, et gagna son procès en 1701.

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