LA FRANCE PITTORESQUE
19 février 1790 : mort de
l’agent politique Thomas de Mahy,
marquis de Favras
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Publié le lundi 18 février 2013, par Redaction
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Thomas de Mahy de Favras, né à Blois, d’une famille ancienne dans la magistrature, après avoir servi dans les mousquetaires et dans le régiment de Belsunce, quitta le service en 1786, pour aller à Vienne y poursuivre devant le conseil aulique la légitimation de sa femme, et la faire reconnaître pour fille unique du prince d’Anhalt.

Thomas de Mahy, marquis de Favras

Thomas de Mahy, marquis de Favras

En 1790 il fut accusé d’avoir proposé au gouvernement de lever sur les frontières de France une armée de cent quarante-quatre mille hommes, pour s’opposer à la nouvelle constitution, en commençant par assembler douze cents cavaliers bien armés, et portant en croupe douze cents fantassins déterminés.

Ces deux mille quatre cents hommes, suivant le projet qu’on lui attribua, devaient entrer à Paris par les trois portes principales, assassiner Bailly et de la Fayette, enlever le roi et sa famille pour les conduire à Péronne, où une armée de vingt mille hommes devait les attendre.

Favras, traduit devant le Châtelet, s’y défendit avec calme, et nia tous les complots qu’on lui imputait. Dans tout le cours de sa défense, il ne perdit jamais cette attitude noble qui convient à l’innocence. Il répondit à toutes les questions avec netteté et sans embarras.

Le 18 février, le tribunal du Châtelet assemblé, l’audience fermée, et la procédure rapportée, le procureur du roi donna ses conclusions à mort. De Favras, amené pour subir son dernier interrogatoire, renouvela ses protestations et ses reproches contre les sieurs Morel et Turcati, recruteurs, l’un dénonciateur avoué, et l’autre reconnu comme un bandit révolutionnaire. Le jugement fut rendu à minuit. Trente-huit magistrats composaient le tribunal ; trois se récusèrent, et vingt-huit opinèrent à confirmer les conclusions du procureur du roi.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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