18 février 1558 : mort d'Eléonore d'Autriche, reine de France

Eléonore d’Autriche, sœur de Charles-Quint, apporta en dot la paix à François I^er. Elle lui rendit ses enfants restés en otage à Madrid, et eut toujours pour eux les sentiments d’une mère.

Eleonore d’Autriche

Cette princesse était veuve d’Emmanuel le Grand, roi du Portugal, et elle en avait une fille. Quelques auteurs ont prétendu qu’Eléonore avait été sensible en Espagne au mérite et au malheur de François I^er. Mais si elle épousa ce prince par inclination autant que par convenance, François ne l’épousa que par politique et pour revoir ses enfants ; il n’eut pour elle que les égards dont un roi galant et aimable ne pouvait se dispenser à l’égard d’une femme si vertueuse ; mais il vit toujours en elle la sœur de son ennemi ; elle eut beaucoup à souffrir des divisions perpétuelles des deux personnes qui lui étaient les plus chères.

Le temps de la mort du dauphin, mort qu’on affecta d’imputer à Charles-Quint, dut être affreux pour elle. L’entrevue d’Aigues-Mortes et le passage de Charles-Quint par la France la consolèrent. L’union des deux monarques était l’objet de ses vœux et le fruit de ses soins. Elle en jouit trop peu : la guerre se ralluma promptement.

Le règne d’Eléonore fut obscur : sa bonté fut moins marquée, moins intéressante que celle de la reine Claude, première femme de François I^er. Elle eut dans la duchesse d’Estampes une rivale qui fut pour elle ce que la comtesse de Chateaubriand avait été pour la reine Claude.

Eléonore, après la mort du roi, se retira d’abord dans les Pays-Bas, et ensuite en Espagne auprès de son frère. Elle était née à Louvain le 24 novembre 1498 : elle avait épousé en 1519 le roi du Portugal, dont elle resta veuve en 1521 ; elle épousa François I^er le 4 juillet 1530, et mourut à Talavera le 18 février 1558. La devise de cette princesse était un phénix avec ces mots : unica semper avis, devise bien fastueuse pour la modeste Eléonore.