LA FRANCE PITTORESQUE
16 décembre 1631 : éruption
du Mont Vésuve
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Publié le samedi 15 décembre 2012, par Redaction
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Le Mont Vésuve, situé dans la terre de Labour, au royaume de Naples, semble une partie détachée de cette chaîne de montagnes qui, sous le nom d’Apennins, divise toute l’Italie dans sa longueur.

On voit tout autour du Vésuve les ouvertures qui s’y sont faites en différents temps, auxquelles on donne le nom de bouches. C’est par là que sortent les laves : on appelle ainsi ces torrents de matière liquéfiée qui, sortant des flancs entrouverts du Vésuve, tantôt courant sur la croupe de la montagne, tantôt se répandant dans les campagnes qui sont au pied, tantôt, enfin, allant jusqu’à la mer, s’endurcissent comme une pierre, lorsque la matière vient à se refroidir. On s’en sert pour paver les rues de Naples, ou on les emploie encore dans la construction des édifices les plus solides.

Le premier incendie du Vésuve dont les historiens nous aient conservé la mémoire, arriva l’an 79 de notre ère. Pline l’ancien y fut suffoqué par les flammes et la fumée, s’étant approché de trop près pour observer ce phénomène. De tous les incendies du Vésuve, le plus terrible et le plus mémorable, après celui de 79, fut le treizième, arrivé le 16 décembre 1631. Le torrent de matière qui sortit des flancs de la montagne, se partagea en sept branches ; celles-ci se divisèrent en plusieurs autres, qui se répandirent de différents côtés, et portèrent le ravage et la désolation dans tous les lieux d’alentour. Il est ordinaire, lorsqu’il a plu beaucoup, de voir des torrents d’eau descendre à grand bruit du Vésuve ; mais ceux qui descendirent, dans le temps de l’éruption dont il s’agit, firent un dommage plus considérable que de coutume.

Leurs eaux se trouvant arrêtées au pied de la montagne par les éminences que des amas de cendres et de sables y avoient formées, cette espèce de digue qui les rassembla, ne servit qu’à augmenter leur force et à rendre leur chute plus impétueuse. A ces laves d’eau se joignirent les secousses et les tremblements de terre continuels qui durèrent un mois entier. Le 20 décembre, surtout, le tremblement se fit sentir par cinq fois avec une violence dont il n’y avait pas encore eu d’exemple : plusieurs édifices de Naples même en souffrirent. Ce ne fut qu’au 15 de février suivant, que les habitants osèrent se risquer à retourner dans leurs anciennes demeures.

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