LA FRANCE PITTORESQUE
9 décembre 1642 : le chancelier Séguier
est nommé protecteur de l’Académie française
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Publié le vendredi 7 décembre 2012, par Redaction
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Après la mort du cardinal de Richelieu, l’Académie s’assembla pour se choisir un protecteur. Les suffrages furent d’abord partagés, un grand nombre se déclaraient pour le cardinal Mazarin qui succédait à Richelieu. Ce ministre jouissait alors de la faveur publique : l’administration sévère de son prédécesseur faisait aimer la douceur et la modération de son caractère ; et l’on espérait beaucoup de ses connaissances diplomatiques.

Pierre Séguier

Pierre Séguier

D’autres académiciens auraient voulu choisir le duc d’Enghien qui fut depuis le grand Condé. Ce prince ne s’était pas encore distingué par son génie et par des exploits ; mais il montrait un goût décide pour la littérature. Cependant le parti le plus nombreux et le plus raisonnable portait le chancelier Séguier : ce grand magistrat avait concouru avec Richelieu à l’établissement de l’Académie ; il en suivait assidûment les séances : tout le rendait digne de cette place ; il y fut nommé, et reçut avec plaisir cette fonction. L’Académie, depuis cette époque, s’assembla dans son hôtel : lorsqu’il mourut, le roi s’en déclara protecteur, et la logea au Louvre.

Pendant que l’Académie s’assemblait chez le chancelier , la fameuse Christine, reine de Suède, vint à une des séances. On lui présenta le dictionnaire qui n’était pas encore imprimé, et le hasard voulut qu’en l’ouvrant, elle tombât sur le mot jeux de prince. L’explication l’étonna, elle est en ces termes : ce sont des jeux qui ne plaisent qu’à ceux qui les font. L’Académie fut un moment embarrassée ; mais, la reine ayant souri, tout le monde fit de même, et la définition resta.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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