LA FRANCE PITTORESQUE
Un mammouth découvert
en région parisienne
(Source : Le Figaro)
Publié le mercredi 7 novembre 2012, par Redaction
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Le squelette d’un mammouth laineux, surnommé Helmut, a été découvert à Changis-sur-Marne (Seine-et-Marne). Un cas rarissime : seuls trois spécimens ont été déterrés en France depuis 150 ans.
 

Qui cherche trouve ? Les archéologues de l’Inrap (l’Institut national de recherches archéologiques préventives) ont présenté, mercredi, le squelette d’un mammouth laineux découvert en juillet, dans la Marne. Cette découverte est qualifiée « d’exceptionnelle » par les scientifiques : jusque-là, seuls trois spécimens entier ont été déterrés en France, en 150 ans. Le premier en date, « le mammouth de Choulans » a été découvert à Sainte-Foy-lès-Lyon en 1859, et les autres ont été trouvé au XXe siècle, dans le Nord et en Ariège. Il faut aller jusqu’en Sibérie, région du permafrost, pour trouver des spécimens recouverts de peau et de chair.

Cet été, des archéologues étaient en train de mener un chantier de fouilles sur un site gallo romain, à Changis, lorsque leur œil a été attiré par des ossements. « Nous avons rapidement compris, notamment à cause des immenses défenses, qu’il s’agissait d’un pachyderme » raconte Grégory Bayle, responsable scientifique de l’opération à l’Inrap. « Et après deux semaines d’études, nous savons qu’il s’agit d’un animal adulte, âgé de 20 ou 30 ans qui s’est probablement enlisé ».

Le squelette d'Helmut, un mammouth laineux, découvert à Changis sur Marne

Le squelette d’Helmut, un mammouth laineux, découvert à Changis sur Marne

Un squelette vieux de 100.000 ans
Grâce à son squelette, on sait qu’« Helmut » - surnom qu’il lui a été donné- devait atteindre jusqu’à 3,40 mètres au garrot, et peser entre 4 et 5 tonnes. Il était recouvert de poils et de graisse, et a vécu il y a environ 100.000 ans. Il est contemporain de l’Homme de Néandertal : les archéologues ont d’ailleurs découvert deux silex sur le site de Changis, ce qui montre que notre animal a bien croisé un ou plusieurs hommes. N’en déplaisent aux imagiers d’Épinal, il n’a probablement pas été chassé par une horde de néandertaliens dotés de lances : les preuves de ces grandes chasses sont d’ailleurs rares, créant un débat au sein de la communauté scientifique sur la capacité de nos ancêtres à les mener. Á Changis, l’hypothèse est que des hommes ont tout simplement prélevé la viande sur sa carcasse.

Il faudra encore une bonne dizaine de jours pour exhumer tout les restes de l’animal, et démonter les os. Sur le sol, on reconnaît les deux grandes défenses, un fémur et la partie du bassin où il trouvait sa place, un humérus, une mandibule, quatre vertèbres encore connectées et des omoplates. Le tout sera analysé dans les laboratoires du Muséum national d’Histoire naturelle et de Géographie physique du CNRS de Meudon (Hauts-de-Seine). « J’espère qu’il finira ses jours dans un musée » ajoute Stéphane Péan paléontologue du musée d’histoire naturelle. D’ici là, des gardiens ont été mis sur le site pour empêcher tout pillage.

Claire Bommelaer
Le Figaro

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